Amnistie internationale critique la «défaillance du pouvoir politique» à l’échelle mondiale

Géopolitique - État profond


Claude Lévesque - Amnistie internationale salue dans son dernier rapport le « courage » des manifestants qui protestent contre les injustices un peu partout dans le monde, tout en dénonçant l’incapacité du Conseil de sécurité des Nations unies à les défendre.
« La défaillance du pouvoir politique est un phénomène désormais mondial, a déclaré Salil Shetty, le secrétaire général de l’organisation, dans un communiqué. D’un pays à l’autre, on a vu l’an dernier des responsables politiques répondre aux manifestations par la brutalité ou par l’indifférence. Les gouvernements doivent faire montre de leur légitimité à diriger et refuser l’injustice en protégeant les plus faibles et en modérant les actions des plus puissants. Il est temps de faire passer les êtres humains avant les entreprises, et les droits avant les profits. »
À propos de l’Égypte, où des élections se tiennent actuellement, l’organisation de défense des droits souligne que la communauté internationale s’est tardivement enthousiasmée pour les changements survenus l’an dernier, mais qu’elle n’a pas traduit cet enthousiasme en actes.
Trop souvent, « les alliances opportunistes et les intérêts financiers [se sont exercés] au détriment des droits de la personne », note Salil Shetty.
Amnistie internationale insiste tout particulièrement sur le fait que le cas syrien n’a pas été référé à la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité. M. Shetty y voit « une trahison du peuple syrien ».
Par ailleurs, Amnistie croit que les « États qui prétendent respecter les droits de la personne » se montrent souvent incapables de les respecter chez eux, tolérant de grandes inégalités et les dérives xénophobes ou se montrant carrément répressifs. « Que ce soit sur la place Tahrir au Caire, à Zucotti Park à Manhattan ou sur la place du Manège à Moscou, il est frappant de voir avec quelle rapidité les gouvernements se sont mobilisés pour réprimer les mouvements de contestation non violents et limiter le droit à la liberté d’expression et d’association », peut-on lire dans son communiqué.
Amnistie internationale reproche au Canada de bafouer les droits des autochtones, notamment en permettant la réouverture d’un oléoduc qui traverse le territoire traditionnel de la nation des Cris du Lubicon.
« Les peuples autochtones, et particulièrement les femmes, sont toujours confrontés à des violations persistantes et systématiques de leurs droits, affirme pour sa part Béatrice Vaugrante, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone, qui dit s’inquiéter en outre de la loi C-31 sur les réfugiés, de l’attitude du Canada à l’égard de la torture et de la peine de mort, ainsi que du comportement de la police de Toronto dans le cadre du sommet du G20 en 2011.


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