Le Québec est présentement secoué par une crise identitaire profonde que la Commission Bouchard Taylor a pour mission d’analyser et que nous avons toutes et tous le devoir d’essayer de comprendre.
La problématique des accommodements raisonnables ne saurait être comprise ni résolue isolément, sans aller au fond des choses : celui-ci embrasse nécessairement toute la question du vouloir-vivre et du comment-vivre-ensemble, non seulement sur le plan individuel, mais aussi et surtout pour les collectivités composant la société québécoise.
Les Québécois devront d’abord déterminer la place qu’ils veulent reconnaître à chacune des grandes entités historiques cohabitant sur le territoire québécois, la majorité franco-québécoise, la minorité anglo-québécoise et les peuples autochtones, chaque collectivité étant appelée à définir les modalités réciproques du vivre-ensemble.
Ce pluralisme ethnique fondamental devrait donner naissance à une communauté ou nation civique riche de sa diversité culturelle et de son vouloir-vivre-ensemble démocratique, fondée sur la reconnaissance du français comme langue publique commune et des langues anglaise et autochtones comme parties de notre patrimoine historique commun.
Poursuivant une politique interculturelle qui favorise l’intégration de toutes et tous à la société québécoise tout en respectant le désir de chaque individu ou de chaque groupe ethnoculturel de maintenir une identité culturelle distincte de celle de la majorité, les Québécois pourront alors d’autant plus facilement s’accorder les ajustements et les accommodements raisonnables que comporte nécessairement un vivre-ensemble harmonieux et respectueux des droits de chacun dans les limites du bien commun et sans communautarisme.
Un grand nombre de Québécois des minorités ethnoculturelles seront, sans doute, toujours attirés vers la langue anglaise et la culture nord-américaine que cette langue porte aux quatre coins du monde, mais une intégration à la société québécoise devrait les sensibiliser à la nécessité d’assure la pérennité du français en Amérique, notamment au Québec, et d’en partager le soin avec tous les Québécois.
Voilà le Québec tel que je le vois et je l’imagine, sachant cependant, qu’il ne pourra advenir que si les Québécois décident enfin de se soustraire à l’impérialisme anglo-canadien qui s’y oppose et fait obstacle sans relâche à l’existence d’une vraie nation québécoise.
4 octobre 2007
Marc Brière
Montréal,
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