L'accord trouvé entre la CDU et la CSU sur le renvoi des migrants enregistrés dans un autre Etat européen a été validé par le troisième parti de la coalition, le SPD, offrant un peu d'air à la chancelière allemande Angela Merkel.
Les sociaux-démocrates du SPD, parti de centre-gauche de la large coalition (CDU, CSU et SPD) menée par Angela Merkel, ont validé le 5 juillet l'accord entérinant l'interdiction aux migrants enregistrés dans un autre Etat européen de rester en Allemagne. Un accord que la chancelière avait été contrainte de trouver sous la pression de son ministre de l'Intérieur Horst Seehofer (CSU).
Cet accord de deux pages prévoit une accélération des procédures de renvoi des migrants ayant déjà demandé l'asile dans un autre pays de l'Union européenne vers le pays en question, comme le prévoit la législation en vigueur dans l'Union européenne (UE). Un renvoi qui ne pourra toutefois pas être organisé sans accords administratifs conclus avec les pays concernés, et qui ne saurait être pratiqué de manière unilatérale par l'Allemagne. Les partis prévoient aussi de présenter une loi sur l'immigration d'ici la fin de l'année.
En revanche, et contrairement à ce qui avait été négocié entre le CDU et la CSU, l'accord ne prévoit pas l'instauration de «centres de transit» à la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche. Cette mesure avait été très mal perçue par le SPD, qui considérait ces centres comme des camps d'internement. A la place, des «centres de transfert» seront aménagés dans les postes de police, où les demandes d'asile des personnes déjà enregistrées dans un autre pays de l'UE seront traitées dans les 48 heures, s'ils ne peuvent pas être transportés à l'aéroport de Munich pour retourner dans le pays de leur première demande.
La mise en œuvre de ce point est pour l'heure complexe, car elle nécessite la signature d'accords avec l'Italie et d'autres pays, qui se sont montrés peu désireux de reprendre les migrants. En effet, le nouveau gouvernement italien a fait de la lutte contre l'immigration clandestine son cheval de bataille principal. Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur issu de la Ligue, multiplie les prises de position en opposition frontale à Bruxelles sur ce sujet.