Alexandre et le Roi

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Non, Cloutier n’est pas à la hauteur






Il faut avoir entre 43 et 50 ans (c’est mon cas) pour se souvenir de cette émission jeunesse mettant en vedette Luc et Antoine Durand. Alexandre vit dans un jeu d’échecs dans lequel il défie constamment le roi. La première d’Alexandre et le Roi fut diffusée une semaine avant l’élection du PQ, en novembre 1976. Alexandre Cloutier n’était pas né.




Il s’en trouve quelques extraits sur YouTube qui lui permettront de comprendre mon parallèle. Avec le désistement-surprise de Bernard Drainville, Cloutier se retrouve soudain dans un face-à-face avec Pierre Karl Péladeau. Des joueurs expérimentés comme Jean-François Lisée et Bernard Drainville ont déjà couronné le roi, en constatant à haute voix que les membres du parti avaient choisi leur champion.








Pour devenir chef, il faut démontrer du caractère et de la force. Jusqu’à maintenant, il a offert de la fraîcheur, de l’enthousiasme, du charisme.








Mais Alexandre reste dans le duel.




Alexandre Cloutier flotte sur un nuage ces jours-ci. En quelques semaines, il est devenu seul aspirant sérieux derrière le meneur, on le reconnaît maintenant sur la rue comme une vedette et un sondage CROP confirme sa montée. Il est le seul au Québec à ne pas avoir trouvé la dernière semaine froide et pluvieuse!




Des défis




Il doit cependant garder les pieds sur terre. Bien que cette opportunité apparaisse comme un extraordinaire tremplin pour sa carrière, les prochaines semaines sont loin d’être sans écueils. D’abord, il aura la scène tout à lui. PKP n’a plus à chercher les coups d’éclat et Drainville est parti.




Lorsque les concurrents se retrouvent seuls sur scène à La Voix, parfois on les découvre dans toute leur splendeur. D’autres fois, les fausses notes, les gestes nerveux et la banalité de leur prestation les font paraître moins bien. Les prochaines sorties d’Alexandre Cloutier doivent être magistrales.




Du nerf




Il aime dire qu’il a de bonnes idées, ce qui n’est pas faux. Mais cela ne suffit pas. Pour devenir chef, il faut démontrer du caractère et de la force. Jusqu’à maintenant, il a offert de la fraîcheur, de l’enthousiasme, du charisme. Maintenant, il se retrouve face à un géant du monde des affaires, devenu en peu de temps géant des espoirs souverainistes, Cloutier doit montrer qu’il est à sa hauteur.




Il doit aussi faire sentir qu’il a une lecture lucide de l’âpreté de la situation du PQ. Le portrait n’est pas rose pour le parti souverainiste. Les Québécois n’ont aucun appétit pour parler de souveraineté. Le PQ est fracturé sur le type de discours identitaire à tenir. Le PQ s’est fait arracher des votes à gauche par Québec solidaire, d’autres à droite par la CAQ. Sans perdre son sourire contagieux, un vrai leader doit faire sentir qu’il est connecté au réel.




Surtout, Alexandre Cloutier doit se méfier du syndrome «il est trop jeune, mais il va être bon plus tard». Lorsque c’est dit une fois, tu es trop jeune à vie... et soudain tu n’es plus là.




Alexandre doit surtout jouer à fond la carte du péquiste le plus apte à élargir la base du parti, histoire de se rendre incontournable sur l’échiquier.





Alexandre Cloutier ferait-il un bon chef du PQ ?


 


 




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