Alexandre Bissonnette intéressé par Marc Lépine et d'autres tueurs de masse

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Le DPCP ne veut pas que les images de la tuerie soient diffusées au public

Avant de se présenter à la mosquée de Québec pour faire feu sur des fidèles, Alexandre Bissonnette a consulté des vidéos liées à la tuerie de Polytechnique.


Ces nouvelles révélations sur la fusillade survenue le 29 janvier 2017 au Centre culturel islamique de Québec ont été faites dans le cadre d'un débat sur les vidéos montrant Bissonnette passer à l'acte.


Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a annoncé son intention d'utiliser les images de la tuerie lors des audiences pour la détermination de la peine.


Un consortium formé de plusieurs médias demande d'avoir la permission de diffuser certains extraits des vidéos, mais le DPCP s'y oppose.


Des experts appelés à témoigner par le DPCP estiment qu'il y a un risque de contagion.


Selon la psychiatre Cécile Rousseau, « plus on publicise les attentats, plus ils se répètent », a-t-elle affirmé à la Cour.


Elle s'est montrée peu surprise lorsque le procureur de la poursuite, Me Thomas Jacques, lui a annoncé que Bissonnette avait consulté sur Internet des scènes relatant le drame de Polytechnique.


« Ça nourrit leur fantasme », a expliqué la Dre Rousseau, au sujet de ce genre de vidéos.


Dans la semaine qui a précédé la fusillade à la mosquée, Alexandre Bissonnette a aussi consulté sur YouTube une vidéo au sujet de la tuerie de Columbine, aux États-Unis.


Au mois de janvier 2017, il a aussi fait des recherches à plus de 200 reprises sur le suprémaciste blanc qui a fait feu sur des fidèles noirs dans une église de Charleston, en 2015.


Propagande


La Dre Rousseau, qui se spécialise dans l'étude de la radicalisation, a aussi indiqué que les vidéos sont également récupérées à des fins de propagande.


Selon elle, autant les suprémacistes blancs et néonazis que des groupes malveillants comme le groupe armé État islamique pourraient s'en servir.


Le président du Centre culturel islamique Boufeldja Benabdallah a aussi témoigné de la crainte de la communauté musulmane à l'idée de voir les médias utiliser les images.


« Nous allons à nouveau revivre les atrocités », a-t-il fait valoir au juge François Huot.


Le débat sur cette question va se poursuivre la semaine prochaine.


Les médias ont demandé l'accès aux vidéos pour, éventuellement, en diffuser certains extraits qui seraient d’intérêt public.