Agressions : pour les écolo-radicaux, la chasse aux paysans est ouverte !

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Des écolos incultes


Certes, la France est un pays dont les habitants, de longue date, ne s’aiment guère. Le moins qu’on puisse prétendre est que les choses ne s’arrangent pas, surtout entre Français des villes et Français des champs.


Il y a évidemment les incivilités, comme on dit ; celles de ces néo-ruraux venus s’installer à la campagne, à la faveur du confinement, histoire de voir si l’herbe y est plus fraîche, mais incommodés par le bruit des vaches et des engins agricoles, quand ce ne sont pas les cloches des églises et le chant du coq. Il ne s’agit plus là de banales querelles de voisinage, mais parfois d’un véritable harcèlement judiciaire.


À tel point, rapporte Le Figaro, que même le Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, à l’occasion du dernier Salon de l’agriculture, n’a eu d’autre choix que de défendre les gueux qui nous nourrissent : « Le monde agricole, oui il y a du bruit, des gens qui se lèvent le matin, partent avec le tracteur, et qui interdisent à d’autres de faire une grasse matinée. (…) Je le dis sur le ton badin, mais ça génère des tas de procès ces trucs-là et faut pas qu’on emmerde les gens qui travaillent. »


Toujours selon la même source, Jean-Marie Girier, préfet de la Vienne, s’alarme lui aussi de cette montée de la violence : « Durant les dix premiers mois de l’année dernière, sur ce seul département, 133 faits délictueux ont été recensés, soit une augmentation de 51% par rapport à la même période en 2021. Dégradations volontaires de matériel, vols de carburant ciblant des tracteurs ou des cuves – dans un contexte de forte augmentation des prix –, tags hostiles, assauts répétés sur le matériel concernant l’irrigation. »


Il est évidemment plausible d’estimer qu’il ne s’agit là que d’actes isolés ; sauf que derrière ces cas particuliers, il faut bien admettre que puissent exister des forces autrement plus organisées, dont le mouvement Extinction Rébellion, fondé au Royaume-Uni il y a cinq ans et connaissant un succès certain en nos contrées. Sur son site, l’activisme y règne en maître. Avec toutes les techniques possibles de harcèlement des paysans présumés pollueurs et des forces de l’ordre ; sans négliger les conseils en cas de garde à vue. Soit le parfait bréviaire du petit activiste.


Certes, de tels viatiques ont toujours été monnaie courante dans les mouvements politiques alternatifs, des trotskistes aux royalistes. À cette différence près, peut-être : si les uns entendaient remettre à l’honneur la Quatrième internationale et les autres nos rois de jadis, nos nouveaux écologistes participent d’une toute autre conception du monde, éminemment messianique.


Car ce n’est pas le régime politique qu’ils entendent changer, mais l’humanité entière, tout en voulant faire de même de la planète. C’est la nouvelle peur de l’an mille : ou c’est eux, ou ce sera l’apocalypse annoncée. Il y a donc peu de place pour le dialogue et le bon sens dans la vision eschatologique de leur combat. Œuvrant pour la sauvegarde du genre humain, tout contradicteur est donc tenu pour ennemi de l’humanité. Le problème, hormis leur conception binaire de la marche du monde, c’est leur jeune âge, leurs origines sociales plus que favorisées – d’où leur incompréhension manifeste des préoccupations de la majorité de la population – et l’inculture crasse dont ils font preuve en matière agricole et scientifique.


Ce qui leur fait ignorer que, malgré les indéniables défauts de l’agriculture intensive, les famines ont quasiment disparu de la planète depuis plusieurs décennies. Tout comme ils ne savent pas que nos paysans, même les industriels céréaliers, n’épuisent plus les sols comme jadis et deviennent plus que précautionneux quant à l’usage des pesticides.


Mais qu’importe. Ils incarnent le camp de la rédemption, même si ne sachant pas trop bien faire la différence entre un plan de cannabis et un topinambour, tout en demeurant persuadés que chaque dimanche que Dieu fait, les chasseurs s’en vont tuer Bambi, juste pour se dégourdir les jambes.


L’écologie serait-elle chose trop sérieuse pour être abandonnée à des cancres boutonneux biberonnant à un millénarisme adolescent ? Oui.