Le Québec doit dire NON aux déchets toxiques des États-Unis et de l’Ontario

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Le Québec n’est pas leur poubelle

Stablex, une compagnie étatsunienne, veut enfouir des déchets dangereux et toxiques à Blainville. Il est question ici de déchets contenant du mercure, du cyanure, des métaux lourds comme de l’arsenic, du plomb, du cadmium et bien d’autres produits inorganiques extrêmement dangereux pour la santé et les écosystèmes. C’est un autre 8 millions de tonnes de déchets toxiques, soit 4 fois le Stade olympique, que Stablex veut mettre en terre pour les 40 prochaines années.  


Les déchets toxiques de Stablex proviennent de 800 km à la ronde selon ses déclarations. Toujours selon les chiffres fournis par l’entreprise, ce sont 50% des déchets enfouis, qui sont des déchets toxiques dont se débarrassent les États-Unis et l’Ontario. Qu’est-ce que le Québec a à gagner à recevoir des déchets toxiques de ses voisins? Rien absolument rien. Le Québec a même tout à perdre avec les risques énormes de contamination à moyen et long terme.   


Il est grand temps de dire non aux déchets toxiques des États-Unis et de l’Ontario. En ce qui concerne les déchets toxiques du Québec, une vaste réflexion s’impose pour exiger la diminution à la source et ensuite déterminer les endroits les plus sécuritaires pour en disposer.  


Blainville 


Le nouveau site proposé par Stablex est adjacent à la Grande Tourbière de Blainville. Il empiète sur des milieux humides et boisé d’une grande valeur qui seront détruits. Le site est à proximité d’un esker qui alimente la nappe d’eau souterraine, source d’eau potable des agriculteurs de la région.  


Un débordement du lixiviat (l’eau en contact avec les déchets toxiques) à la suite d’une pluie diluvienne ou à un arrêt des pompes à lixiviat, contaminerait non seulement l’eau souterraine et la Grande tourbière de Blainville, mais aussi le ruisseau LockHead qui se jette dans la Rivière aux chiens, qui alimente la rivière des Mille-Îles pour finir sa course dans le fleuve Saint-Laurent. C’est donc toute la vallée du Saint-Laurent qui est à risque. 


BAPE


Stablex prétend que son béton-stablex est efficace à perpétuité, que « les géomembranes et le produit stablex ne se dégradent pas dans le temps ». Rien de moins! Ses prétentions sont loin d’être prouvées. En effet, lors de la séance du BAPE le 8 mars dernier, un ancien sous-traitant de Stablex a affirmé qu’il est arrivé à plusieurs reprises que le béton-stablex (mélange de béton et de déchets dangereux inorganiques) enfoui n’était même pas solidifié.  


De plus, le béton est un matériel qui souvent se désagrège plus ou moins rapidement dans le temps en fonction des conditions environnantes. Aux dires même de Stablex, les cellules ne sont pas 100% étanches, il y a de l’eau qui s’infiltre dans les cellules d’enfouissement. Ils doivent pomper cette eau, car elle est toxique et pourrait contaminer l’environnement. Le procédé de Stablex semble beaucoup moins sécuritaire que ce qu’ils prétendent. 


Le projet de Stablex est un projet totalement absurde et complètement irresponsable. Le BAPE débutera ses travaux techniques sur les différents aspects du projet au début mai.  


Il y a toutefois pour Climat Québec des choix politiques évidents. Dès maintenant, il est clair que ‘on doit refuser d’importer des déchets toxiques des États-Unis et de l’Ontario. Dès maintenant, il est clair que l’on doit protéger un milieu humide important comme la Grande tourbière de Blainville. C’est deux raisons disqualifient à elles seules le projet d’enfouissement de déchets toxiques à Blainville de la compagnie Stablex. 


Martine Ouellet, Cheffe de Climat Québec, Ex-ministre des Ressources naturelles du Québec