Affaire Bernier: au tour des médias de se livrer bataille

Groupe TVA a envoyé une mise en demeure au Groupe Gesca

GESCA vs Quebecor

Ottawa -- Faut-il y voir une manifestation de plus de la guerre que se livrent les grands conglomérats médiatiques québécois? Le Groupe TVA a envoyé lundi une mise en demeure au Groupe Gesca (La Presse, Le Soleil, etc.) pour un article et une entrée sur la blogosphère publiés la semaine dernière concernant les fréquentations amoureuses du ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier.
La mise en demeure demande aux journalistes une rétractation totale de leurs propos, à défaut de quoi des procédures judiciaires seront entamées. Le Groupe TVA en a contre une chronique signée Richard Therrien, diffusée dans le quotidien Le Soleil et reprise dans La Presse vendredi dernier. Intitulée «L'affaire Couillard rend TVA frileux», la chronique soulignait que le réseau refusait de révéler le nom de l'ex-conjointe controversée du ministre, Julie Couillard, et brouillait son visage à l'écran. «Pour la deuxième fois en l'espace de deux semaines, la direction de TVA est intervenue pour retenir ou modifier une information. Le personnel a en effet reçu l'ordre de ne pas aborder la nouvelle», écrivait-il sans préciser la source de son information.
Le chroniqueur Patrick Lagacé en a remis sur son blogue pendant la journée, laissant entendre que la timidité de TVA s'expliquait peut-être par l'amitié liant le ministre au grand patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau. «Allons donc! Une femme fort jolie + des motards assassinés + Mom Boucher + un ministre québécois = tous les ingrédients d'une bonne histoire pour les médias en général mais pour TVA en particulier. [...] Pourquoi le Berniergate n'existe pas chez Quebecor Media?», écrivait-il.
Le Groupe Gesca a refusé de commenter l'affaire hier. Récemment, Gesca avait servi la même médecine au Journal de Montréal (qui fait partie de la famille TVA-Quebecor) pour l'empêcher de diffuser certaines informations à propos de son entente avec la Société Radio-Canada. Faut-il y voir une réplique? «Les journalistes ont mis en doute la crédibilité de la salle de nouvelles de TVA», a expliqué la porte-parole de TVA, Nicole Tardif.
Par ailleurs, la relation de couple de M. Bernier et Julie Couillard, une femme ayant fréquenté deux hommes reliés aux motards criminels, a continué d'alimenter les débats à la Chambre des communes. Le premier ministre Stephen Harper, qui faisait face à la musique pour la première fois depuis la révélation, a répondu à une seule question sur le sujet.
«En tant que chef, c'est vrai que j'aimerais vraiment en savoir plus à propos des petites amies de mes députés. Je les encourage à les amener à mon bureau pour que je puisse au moins les rencontrer et m'assurer qu'ils seront capables de se présenter à la période de questions le lendemain.» Le sens de ces propos, livrés sur le ton de la badinerie, n'a pas pu être élucidé. M. Harper a par la suite refusé de répondre à toutes les questions des chefs de l'opposition qui portaient sur ce sujet, ce qui est contraire à son habitude.


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