Accord de libre-échange Canada-UE - Avant d’appuyer une entente, il faut en lire le texte

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Pour une fois, il a raison. C'est le bon sens même

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a toujours cru qu’il était important d’étendre et de diversifier nos relations commerciales. C’est pourquoi le NPD a accueilli favorablement les progrès réalisés vers une entente commerciale avec l’Europe.

Nous souhaitons que le Canada approfondisse ses relations avec l’Union européenne (UE), qui est composée de pays dotés de normes environnementales et de travail parmi les plus rigoureuses au monde.

L’Europe est un marché crucial pour les biens et services canadiens. Une bonne entente avec l’Europe nous permettrait d’accroître nos exportations et de faire baisser les prix pour les familles canadiennes, sans compromettre notre capacité à défendre les intérêts du Canada et à protéger le public. Si le gouvernement réussit à conclure pareille entente, il aura le soutien du NPD. Toutefois, l’entente n’est pas encore finalisée, et plusieurs détails importants restent à négocier.

Détails capitaux

Le NPD a demandé à maintes reprises de voir le texte de l’accord de principe annoncé en grande pompe par Stephen Harper le mois dernier. Les détails sont en effet d’une extrême importance dans le cas des accords commerciaux.

Un seul article ou une seule définition peut entraîner des occasions incroyables pour certaines industries et créer de graves problèmes pour d’autres. Les moyens de subsistance des travailleurs canadiens sont en jeu. Il faut également considérer les dispositions qui pourraient restreindre l’indépendance des politiques de nos gouvernements — de la surveillance de la réglementation aux plans de stimulation économique.

Toutes les négociations commerciales exigent que l’on cède une chose en retour d’une autre, mais ce sont les compromis réels qui comptent. Y a-t-il pleine réciprocité ? Les gains justifient-ils les pertes subies ? Les Canadiens méritent que tout cela soit étudié en détail. Malheureusement, jusqu’ici, il y a eu un manque flagrant de transparence de la part du gouvernement. Et le document de synthèse remis au Parlement laisse beaucoup de questions sans réponses.

Par exemple, les exigences relatives au pays d’origine doivent encore être finalisées. Le degré exact des exigences en matière de contenu canadien fera toute la différence pour les manufacturiers qui fonctionnent au sein de la chaîne d’approvisionnement intégrée de l’Amérique du Nord. Les règles concernant l’investissement et le règlement des différends sont également très importantes. Serons-nous en mesure de garder en place les règlements qui nous ont permis de maintenir un système bancaire aussi solide, alors que ceux d’autres nations étaient ébranlés ou s’affaissaient ? Il est essentiel de s’assurer que toute entente conclue ne vienne pas empêcher le gouvernement de mettre en place des règlements d’un si grand intérêt pour le public

Le NPD croit aussi que, tout en négociant durement pour créer de nouvelles occasions d’affaires pour les industries canadiennes, Ottawa a également un rôle logique de soutien à jouer envers les secteurs qui seront désavantagés, notamment par l’entremise de programmes de reconversion professionnelle. Par exemple, nous sommes préoccupés par les impacts de cette entente sur les producteurs laitiers et l’industrie fromagère du Canada. Le gouvernement a promis des compensations, mais sans donner plus de détails. Comment aidera-t-il ces industries canadiennes créatrices d’emplois à s’adapter et à croître en fonction des nouvelles conditions du marché ?

Le gouvernement a également promis de dédommager les provinces pour l’augmentation du prix des médicaments d’ordonnance. S’agit-il d’engagements contraignants ou de promesses futiles ? Quels seront les effets des nouvelles règles sur les personnes qui ont besoin de ces médicaments ? Le gouvernement ne donne pas de précisions.

Pour les Canadiens, un accord bien négocié avec l’Europe représenterait une occasion en or pour stimuler les exportations, réduire les prix à la consommation et diversifier les échanges commerciaux sans devoir abaisser nos normes.

Cela dit, plusieurs Canadiens ont émis des réserves au sujet de l’accord de libre-échange avec l’Union européenne. Leurs inquiétudes sont légitimes. Le gouvernement devrait en tenir compte et leur fournir des réponses honnêtes.

Au NPD, nous sommes en faveur d’un mode de gouvernance ouvert et transparent. C’est pourquoi nous tenons à obtenir l’avis des municipalités, des syndicats, des experts en commerce, des entrepreneurs, des ONG et des citoyens. Et nous avons l’obligation constitutionnelle de consulter les peuples autochtones.

L’accord avec l’UE est complexe et requiert une analyse sérieuse et minutieuse. Sans le texte, ce travail essentiel est impossible.

Dans ce contexte, les Canadiens devraient accueillir favorablement les progrès accomplis jusqu’à maintenant vers un accord avec l’UE, tout en exigeant d’en voir le texte avant de se prononcer. Le NPD va certainement continuer à faire cela en leur nom.


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