Accommodements religieux: Couillard met en doute le consensus PQ-CAQ

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Diviser pour régner

Le premier ministre Philippe Couillard a remis en doute, samedi, le consensus des partis d'opposition à Québec sur les accommodements religieux, soulignant que certains jeunes du Parti québécois (PQ) souhaitent aller plus loin que la position de leur chef, Jean-François Lisée, sur le port des signes religieux.
Les dirigeants des trois partis d'opposition à Québec - le PQ, la Coalition avenir Québec (CAQ) et Québec solidaire - montrent un front uni depuis quelques jours sur les accommodements religieux; ils souhaitent interdire le port des signes religieux visibles pour les personnes en position d'autorité comme le recommandait la commission Bouchard-Taylor. Cette recommandation a perdu de sa force puisque l'un de ses présidents de la commission, Charles Taylor, a reculé publiquement sur sa position.
Or, selon le premier ministre Philippe Couillard, ce front commun comporte des fissures.
«Je vois que le consensus même dans les partis politiques n'existe pas. Le Parti québécois parle de la charte encore aujourd'hui. C'est à eux d'expliquer pourquoi il fallait faire cette charte-là. On connaît les impacts qu'elle a eus sur le Québec», a-t-il soutenu en point de presse en marge d'un colloque régional à Longueuil, en Montérégie.
Une poignée de jeunes péquistes ont soumis une proposition au Congrès du Comité national des jeunes du PQ, en fin de semaine, pour revenir essentiellement à ce que défendait le Parti québécois lorsqu'il avait présenté sa controversée charte des valeurs, en 2014.
Cette suggestion, qui comprendrait cependant une clause de droits acquis contrairement à la politique du gouvernement Marois, a été avancée par l'association régionale des Laurentides. Elle a fait l'objet de débats samedi et on saura dimanche si elle sera adoptée.
Pour ce qui est de la Coalition avenir Québec (CAQ), M. Couillard a tenu à rappeler que le parti avait laissé entendre que l'interdiction du port de signes religieux pourrait s'élargir à d'autres professions.
«Ils nous annoncent déjà que après, ça va être les enseignants et pourquoi pas, sur la plage, aller voir comment les femmes vont se baigner. Je m'excuse, mais il y a un test de réalité», a-t-il laissé tomber.
Le sociologue Gérard Bouchard, qui réagissait cette semaine au changement de cap de son ancien collègue Charles Taylor, a fortement critiqué le premier ministre pour ne pas avoir profité de ce consensus du côté des partis d'opposition.
Si le message d'unité entre les partis politiques s'est effrité depuis le funeste attentat dans une mosquée de Québec, le premier ministre semble rejeter toute responsabilité.
«Nous, on a toujours été très clairs depuis plusieurs années. On a toujours dit: on va encadrer les accommodements, on va légiférer sur la question des visages (à découvert) et c'est ça qu'il faut faire. Il ne faut pas aller plus loin, ça suffit», a-t-il expliqué.
«On a toujours dit la même chose. On ne change pas d'opinion selon le vent», a-t-il lancé.
Selon le premier ministre, les dispositions du projet de loi 62, qui prévoit que les services soient offerts et reçus à visage découvert, soulèvent des enjeux différents et il ne s'agit pas ici de faire de la discrimination, a-t-il insisté.
«(Ce n'est) pas pour des raisons religieuses, c'est en raison d'enjeux liés à la communication, à la sécurité et à l'identification», a-t-il indiqué en anglais.
Colloques régionaux
M. Couillard participait samedi à deux colloques régionaux d'une série de treize qui se tenaient en Outaouais et en Montérégie. Ces événements serviront à entendre les idées des militants sur le développement régional et sur les défis du 21e siècle.
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