Un échec retentissant et un coût énorme
Donner un privilège indu et faciliter l’entrée au Canada sur la base de la richesse de l’immigré est condamnable. Dans un excellent dossier publié le 13 mars 2018 sur les riches immigrants, surtout originaires de la Chine, sous la plume de Philippe Orfali et intitulé « Des riches immigrants utilisent Québec pour obtenir leur passeport... mais la majorité d’entre eux ne s’établissent jamais ici », on a appris que ces pseudo-immigrants investisseurs n’investissent absolument rien au Québec et que c’est un programme bidon établi début des années 90, basé sur des mythes patronaux plus gros que la planète. De 1991 à 2016, 57 935 immigrants ont bénéficié de ce bar ouvert qui coute des millions de dollars chaque année aux contribuables québécois.
Le programme de l’immigration de supposés riches investisseurs qui n’investissent pas, sauf dans l’immobilier (ce qui fait que cette spéculation favorise l’augmentation du prix des maisons), est tellement mauvais qu’au fédéral, le Parti conservateur de Stephen Harper, que l’on ne peut taxer d’être contre les nantis et contre l’investissement, l’a carrément aboli en 2012. Mais au Québec, le Parti libéral de Philippe Couillard, même si ce programme est très déficitaire pour la province, continue de le financer à coups de millions par année par souci électoraliste afin d’aller chercher des votes chez les allophones et de répondre favorablement aux exigences du patronat et des banques comme Desjardins et la Banque Nationale du Canada, qui parrainent cet illogique programme, car ça leur rapporte gros financièrement. Et au diable les coûts pour la collectivité. Pour ces derniers, mieux vaut dépenser l’argent des contribuables dans cette « gamick » que d’investir dans les programmes sociaux.
Quelques chiffres à faire frémir
Sur les 57 935 immigrants qui ont bénéficié du programme québécois depuis 1991, seulement 10,4 % entre eux vivent aujourd’hui au Québec. Les autres, après avoir transité temporairement au Québec, ont pris la direction de la Colombie-Britannique et de l’Ontario, ce qu’ils avaient prévu à l’avance. Le revenu total moyen au Canada des participants est d’un gros 21 856 $ l’an. Allô gros investisseurs riches au Québec! En fait, leur fric reste dans leur pays d’origine. Et n’oubliez pas que ces filouteurs jouissent totalement de la gratuité de tous nos services publics payés par la population québécoise.
Le dossier du Journal de Montréal mentionne que ce passe-passe coûte chaque année 12 millions $ aux contribuables québécois en plus des 52 millions versés par an en moyenne aux programmes d’immigrants investisseurs pour l’aide aux entreprises et l’aide à l’intégration des immigrants en emploi. Ça relève de l’abus et de la dilapidation de biens et de fonds publics. Je le répète, en 2014 Stephen Harper a aboli cette folie, car il ne « présentait pas d’avantages économiques » selon le gouvernement conservateur fédéral.
Embauche d’universitaires asservis
Pour faire accroire que leur projet est immensément bénéfique pour l’ensemble alors qu’il lui est déficitaire et seulement rentable pour la classe dominante, le patronat utilise toujours la tactique de l’embauche rémunérée d’experts et d’universitaires qui, sous le vernis de rapports scientifiques, produiront des études ridicules qui farciront la cervelle des gens et de certains journalistes et qui jouiront d’une belle et grosse couverture dans les médias. Ah oui, évidemment, le patronat et les politiciens sont toujours sur la même longueur d’onde toujours prêts à emberlificoter la population.
Dans le cas qui nous intéresse, Desjardins, la Banque Nationale et d’autres ont retenu les services de « l’éminent » universitaire et économiste Pierre Fortin dont la réputation, selon moi, est surfaite. Mais comme ces professeurs émérites pensent toujours comme le patronat, ils sont alors aimés et admirés par les gens d’affaires, les riches, les politiciens et les médias qui les consultent tout le temps et qui ne sont pas avaricieux de superlatifs à leur endroit. Non Léo, à 71 ans il est trop tard pour réorienter ta carrière et changer d’attitude. Oui Léo, je sais que Vincent Marissal vient de le faire, mais il est plus jeune que toi et a toujours écrit des choses qui plaisaient au monde important et influent. Léo, mets une croix sur ton avenir.
Ah ben chose, suite à une étude faisant appel à des hypothèses et des variables qui relèvent de la pensée magique, l’économiste de « renom » Pierre Fortin arrive, oh surprise, à la conclusion suivante : « Les immigrants investisseurs rapportent gros » (La Presse, 31 mai 2011). En fait, la réalité est toute autre et est plutôt du côté qu’ils « coûtent » gros aux contribuables québécois : « Immigrants investisseurs. Le programme a généré des milliers d’emplois et des investissements (dans quoi?) de 500 millions de dollars dans plus de 3000 entreprises québécoises » (La Presse, 31 mai 2011). De la pure bouillie pour les chats. C’est en avançant de telles âneries que le patronat réussit à « brainwasher » le monde et à le soumettre à ses prérogatives. Je mets au défi Pierre Fortin et ses commanditaires des institutions financières de nous fournir en détail ses calculs et le nom de 3000 entreprises et plus qui ont supposément profité des investissements de ces immigrants, surtout quand l’on sait que ces derniers déclarent des revenus annuels de 21 856 $ l’an au Canada et que seulement 10,4 % des 57 935 immigrants reçus depuis 1991 sont demeurés au Québec.
Ah zut, encore dans La Presse, cette fois celle du 18 septembre 2007, Pierre Fortin et ses joyeux amis universitaires et consultants pondent une éblouissante opinion intitulée : « Des immigrants en or! Il faut investir plus de ressources pour accueillir plus d’immigrants investisseurs afin d’en maximiser les retombées économiques et démographiques ». Des immigrants plutôt « plaqués » or. Dans le modèle théorique de Pierre, les riches immigrants restent tous au Québec, ou presque, en permanence et gagnent ben plus que 21 856 $ l’an en moyenne. Ses études omettent aussi de parler des millions de dollars « investis » chaque année par le gouvernement du Québec et des millions que le programme rapporte à ses commanditaires banquiers. Ce n’est pas des farces, jusqu’à où peut aller les niaiseries concernant le calcul des retombés économiques? Dans son opinion très songée, Pierre Fortin mentionne ce qui suit : « Chaque dollar investi par le biais du programme Immigrants investisseurs rapport 25 dollars (!!!) dont 10 aux gouvernements (!!!) » C’est vraiment du n’importe quoi. Mieux vaut en rire, même jaune, n’est-ce pas?
C’est le même monsieur Fortin qui, cette fois embauché par les propriétaires de collèges privés, a pondu, en 2014, une autre perle que les médias nous ont présenté comme une œuvre scientifique, objective et basée sur des faits : « Les cégeps privés font économiser l’État (Oh surprise!). Une étude (celle de monsieur Fortin) évalue à 24 millions $ (juste ça?) la somme épargnée par Québec annuellement » (La Presse, 8 février 2014). Afin d’enrichir le Québec et les Québécois, on devrait privatiser toutes les écoles, les cégeps et même les universités et faire venir au Québec que des prétendus riches immigrants qui vont investir énormément dans tout. En tout cas, c’est ce que laisse entendre la légende colportée par certains.
Couillard et le PLQ toujours cohérents avec...
J’espère que vous ne saurez pas surpris de la récente décision prise par le Parti libéral du Québec devant des faits qui démontrent que ce programme de bar ouvert à l’immigration n’est pas rentable pour la collectivité québécoise, mais l’est seulement pour les banques et leurs consultants. Eh ben, Philippe Couillard vient de reconduire ledit programme en y incorporant certains ajouts qui feront que les banquiers feront encore plus d’argent et qui permettront d’accueillir encore plus ces profiteurs étrangers à l’avenir au Québec. Quand l’intérêt particulier de la classe dominante prime sur l’intérêt de la vaste majorité : « Québec. Changements au programme d’immigrants investisseurs » (Le Journal de Montréal, 3 avril 2018). Assuré que Philippe Couillard va me traiter d’être anti-immigrant et même raciste, xénophobe et communiste.