L’odieux marché des mères porteuses et des organes

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La GPA, c'est la chosification des femmes et des enfants

Le mépris des libéraux fédéraux pour les femmes


« Business as usual » que dit le poète anglais. Rien n’arrête la marche victorieuse des affairistes de tout livrer au « libre marché » que ce soit la santé, l’air, l’eau et l’éducation. Le gouvernement, et donc nous collectivement, n’avons pas à intervenir dans le domaine des services publics et des ressources naturelles qui en droit nous appartiennent. Les intérêts privés mercantilistes c’est beaucoup mieux que le public qu’ils prétendent. Même l’aide aux démunis doit dorénavant relever de la charité privée, mais financée par la population grâce aux généreuses déductions d’impôts.


Et le photogénique Justin Trudeau a entendu l’appel des opportunistes prêts à tout faire, pourvu que ça rapporte. Après avoir légalisé et cédé au privé le cannabis, qui a fait de nombreux multimillionnaires instantanément, comme ce fut le cas avec les libéraux du Québec qui ont cédé gratuitement à des amis « bienfaiteurs » des permis pour opérer de lucratifs barrages, éoliennes et garderies privées, voilà que Justin récidive en voulant cette fois légaliser la « profession » de mères porteuses au profit « d’humanistes » en moyen. Moyen financer, s’entend : « Rémunération des mères porteuses. La réflexion est nécessaire, selon Justin Trudeau » (Le Devoir, 5 avril 2018).


Exploitation des femmes et banalisation de l’enfantement


Afin de satisfaire la rapacité de certains, nos gouvernements poussent toujours plus loin l’exploitation de l’être humain et encore plus des femmes et des démunis. Pourtant, le Canada en particulier et les pays occidentaux en général se font les chantres du respect des droits de la personne. Des hypocrites que je vous dis qui se permettent de faire la leçon aux autres.


Je n’en reviens tout simplement pas qu’on en soit rendu ici au Canada à vouloir légaliser la rémunération des mères porteuses pauvres qui vont louer leur ventre pendant neuf mois à des gens riches. Bien évidemment, Mélanie Joly est d’accord avec cette négation du respect de l’être humain et en particulier de la mère et de l’enfant à naître. Merveilleux, des bébés seront issus de l’usine de la machine industrielle à les fabriquer, car c’est bien de cela qu’il s’agit : la marchandisation des mères porteuses et des bébés. Au lieu de rejeter sur-le-champ cette ignoble initiative, Justin juge la réflexion nécessaire. Comme premier ministre du Canada, n’a-t-il pas mieux à faire?


Et la dignité humaine dans tout ça?


Que vous soyez un catholique pratiquant comme je le suis ou que vous soyez athée, au nom de la dignité humaine, il faut s’opposer à cet indécent commerce du corps humain et de la natalité. À ceux qui sont favorables à cette idée, je vous pose une question : accepteriez-vous volontiers que votre fille devienne enceinte et porte un enfant pour autrui moyennant rémunération? Et s’interroge-t-on sur le comportement de l’enfant lorsqu’il apprendra qu’il a comme mère une inconnue qui a vendu son ventre et qu’il est le produit de la business des mères porteuses ?


Un geste humanitaire qu’ils disent


À écouter les partisans de cette industrie de location d’utérus, il s’agit là d’un beau geste humanitaire posé par des femmes envers des couples infertiles ou gais. Il n’en est rien. Aux bornés qui veulent absolument avoir un bébé crée à partir de leur spermatozoïde, pourquoi ne pas aller au-delà de vos égos et n’adopter vous pas un ou plusieurs enfants comme d’autres le font?


Et monsieur Trudeau, alors que cela est interdit dans la majorité des pays occidentaux, fournissez-nous donc les pays où l’on tolère et même encourage le commerce des mères porteuses? Des pays pauvres comme l’Inde et le Bangladesh peut-être? Et dites-nous-en un peu plus sur la scolarité, les revenus annuels (et leurs sources), le travail normal pratiqué, l’âge et les familles de ces « heureuses » mères porteuses? Combien reçoivent-elles et combien vont aux « intermédiaires?


En sus du marché aux organes


Dans plusieurs pays, des gens dans la misère sont contraints de vendre certains de leurs organes, à des riches souvent occidentaux, afin de survivre et de subvenir aux besoins de leur famille. On parle ici de reins, de poumons, etc. Même que des économistes se font les promoteurs de ce marché des organes humains : “Un marché aux organes? Un économiste de l’UQAM (Claude Fluet) a osé penser l’impensable” (Le Presse, 21 avril 1996). Un “merveilleux” texte rédigé par l’ancien éditorialiste en chef de La Presse, recyclé en sénateur, soit nul autre qu’André Pratte.


Tant qu’à banaliser ces monstruosités


Évidemment, la légalisation des mères porteuses rémunérées va créer de facto des entreprises spécialisées dans cette nouvelle industrie qui vont s’occuper, moyennant de gros honoraires, à trouver la candidate idéale, à “l’encadrer” rigoureusement pendant neuf mois, à investir dans leurs propres centres d’hébergement sous haute surveillance des ventres et des bedaines achetés et vendus, etc. On va même offrir au client un catalogue des jeunes modèles d’ici et d’ailleurs à vendre et des possibilités de financement imbattables. Compte tenu de cette future spécialité canadienne, on va pouvoir en exporter dans d’autres pays, ce qui va gonfler notre richesse collective exprimée par le produit intérieur brut (PIB). Tiens, pourquoi ne pas créer la grappe industrielle du secteur économique des ventres géniteurs et des organes? Et le pire, je crois que nos gouvernements vont subventionner ces “créatives” entreprises.


Ah oui, tout simplement fantastiques, ces nouvelles entreprises opérant dans ce domaine industriel de la vente du corps humain seront, comme dans l’industrie du pot, cotées à la Bourse. Hourra, vous pourrez à l’avenir détenir dans votre REER et dans votre CELI des actions de compagnies actives dans ce nouveau marché. Comme on a déjà le marché des fèves, du soya, du maïs, du pétrole, etc., on pourra suivre sur notre ordinateur l’évolution du prix des ventres à louer, des poumons, des foies, des cœurs, etc. Je jubile et ma joie surabonde.


Cours collégial ou universitaire


Fantasmagorique, des femmes vont pouvoir en faire une profession ou un métier et enfanter, moyennant rémunération, une vingtaine et même plus de bébés dans leur vie. Des enfants qui ne connaîtront jamais rien de leur mère naturelle et des mères en quête d’argent, qui seront transformées en fabrique industrielle. Pourquoi ne pas offrir éventuellement un cours collégial ou universitaire pour la formation de futures mères porteuses comme on vient de le faire dans le domaine du nouveau marché du pot? : “Profession : expert en cannabis. Le Cégep de l’Outaouais offrira la première formation du genre au Québec dès cet automne” (Le Devoir, 9 avril 2018). On pourra aussi former des avocats spécialisés dans ce domaine novateur.


Surveillez les petites annonces


À bien y penser, les fenêtres d’opportunité de ce nouveau marché prometteur sont nombreuses. Par exemple, dans les médias, en plus de consulter les logements et les hôtels à louer, les cartes de hockey et les dentiers à vendre, on pourra cliquer dans la section des ventres à louer, des reins et des poumons à vendre. En passant, les mères porteuses vont-elles pouvoir se syndiquer?


La location de bedaines et la vente d’organes seront-ils considérés par le fisc comme des revenus imposables et en plus sujets à la TVQ-TPS? Feront-ils partie de futurs traités de libre-échange? En cas de pénurie de mères porteuses au Canada, va-t-on, comme dans d’autres secteurs, pouvoir faire venir des “travailleuses” de l’extérieur?


Un niveau de bassesse inégalé


Trêve de plaisanterie, il faut que la population se mobilise et rejette cette marchandisation dégradante du corps humain envisagée par Justin Trudeau et ses ouailles à Ottawa. Justin, si c’est si bon que ça ton affaire, verra-t-on à l’avenir ta douce moitié Sophie Grégoire devenir éventuellement mère porteuse et aussi Mélanie Joly, ta chère ministre de la Culture