92,8 % et après?

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Un défi de taille !





Évidemment, il vaut mieux avoir une bonne note lors d’un vote de confiance. Mais celle-ci ne garantit rien.


Avant le Congrès du Parti québécois, en fin de semaine, peu d’observateurs, voire aucun, prévoyaient le score que Jean-François Lisée a finalement obtenu : 92,8 %


Deux facteurs


Deux facteurs ont aidé le chef du PQ, il faut le dire.


Le premier, c’est la conjoncture : à un an des élections, même le PQ, qui aime tant faire rôtir ses chefs, a compris qu’il aurait été ridicule de se replonger dans une autre délétère course à la direction. Tout le monde dans la salle s’en disait conscient.


J’ai discuté samedi avec un militant qui comptait voter contre Jean-François Lisée, « pour lui donner une leçon »; il lui reprochait d’être « éparpillé », de faire un « one-man-show », etc.


Ce militant revêche s’était toutefois assuré qu’un de ses amis vote pour le chef afin d’être bien certain que son « non » ne contribuerait pas à replonger le parti dans une autre course : « À deux, au fond, on lui a donné 50 %... »


Second facteur : l’allocution-fleuve de vendredi. Typique d’un ancien rédacteur de discours non limité par un politicien, qui, lui, sait souvent où il faut couper.


C’était assurément trop long, foisonnant à l’excès. Les journalistes s’arrachaient les cheveux : comment faire la synthèse de ce texte de 80 minu­tes ?


Mais Lisée se foutait des médias ce soir-là. Il s’adressait à plusieurs sous-groupes qu’il a ainsi su rassurer.


Leçon de 2011


Lisée est-il vraiment « bien en selle » désormais ? Plusieurs le disent. Rien ne garantit que la suite sera pour lui un long fleuve tranquille. Pour rester en selle, il lui faudra, entre autres, tirer la principale leçon de 2011.


À l’époque, Pauline Marois avait obtenu un score encore plus fort que celui de Lisée : 93,08 %.


Mais quelques semaines après, rien n’allait plus au caucus et il y eut le grand « débarquement » du 6 juin : les Curzi, Beaudoin et Lapointe quittaient le caucus. Puis, ce fut au tour de Charrette et d’Aussant.


La leçon ? Un chef ne doit pas utiliser un vote de confiance comme un rouleau compresseur face à son caucus.


Après le congrès de 2011, c’est précisément ce qu’a fait l’entourage de Pauline Marois; entre autres dans le dossier de l’amphithéâtre.


En claquant la porte, Lisette Lapointe dénonça « l’autorité outrancière d’une direction obsédée par le pouvoir ». Louise Beaudoin soutenait que Mme Marois avait « pris seule la décision de présenter, mais aussi d’appuyer du même coup le projet de loi privé sans consultation du caucus au préalable et puis elle a imposé la ligne de parti ».


Surtout s’il continue à mal figurer dans les sondages – ce qui ne serait pas étonnant –, M. Lisée sera sans doute tenté de faire des sorties fracassantes, de prendre des positions carrées, sans consultation, qui pourraient fâcher une partie de ses élus et de ses membres.


Or, la confiance, pour un chef, ça doit se reconquérir, se renouveler. Un vote de confiance implicite se déroule constamment.


Ce sera en grande partie le défi de Jean-François Lisée : maintenir cette confiance dans ses rangs tout en prenant des positions qui feront croître les intentions de vote pour son parti.




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