Une épée de Damoclès plane au-dessus de la tête de pas moins de 7000 employés occasionnels du gouvernement.
Si le gel d’embauche du gouvernement Couillard est maintenu pour 2015-2016 comme il le laisse présager, des milliers d’entre eux perdront leur emploi le 31 mars, ou encore leur sort sera bien incertain, selon ce qu’a appris La Presse canadienne. Déjà touchés, les services dans les régions pourraient l’être encore plus durement, estime le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ). Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, fera connaître sa décision sur un éventuel gel prolongé dans la journée de vendredi, selon ce qu’il a été possible d’apprendre.
Le SFPQ est alarmé par la situation de ses membres et confirme que 7000 personnes « potentielles » pourraient être licenciées à compter du 1er avril si leur contrat est alors échu, ou plus tard en fonction de la date de la fin du contrat. Les travailleurs occasionnels ont un statut particulier « sans droit de rappel », ils n’ont ni congés de maladie ni de vacances, en ce qui concerne les contrats de moins de six mois, mais obtiennent un pourcentage de revenu en échange. Cependant, ils n’ont aucune garantie d’emploi et ne figurent pas sur la liste de rappel.
Dans une entrevue jeudi, la présidente du SFPQ, Lucie Martineau, a souligné qu’il y a beaucoup de jeunes parmi ces travailleurs occasionnels et qu’ils pourraient bien se détourner de la fonction publique.
« Quand on parle de la relève de la fonction publique et quand on parle d’attirer du monde dans la fonction publique, [ce n’est pas facile] si tous les ans on parle de gel, a-t-elle déploré. À un moment donné, on ne veut plus se poser ce genre de question et on va chercher un emploi ailleurs. »
L’incertitude règne déjà dans les bureaux des ministères et organismes du gouvernement, a-t-elle fait remarquer. Les travailleurs occasionnels ne seront prévenus qu’à la mi-mars du non-renouvellement de leur contrat, soit deux semaines avant sa fin, en vertu des règles.
« Tout le monde vit toujours avec cette crainte, mais si on l’apprend à la toute dernière minute et aussi massivement… », s’est-elle inquiétée.
Gel prolongé
Le Conseil du trésor a indiqué à La Presse canadienne en début de semaine qu’il songeait à prolonger pour une année supplémentaire au moins le gel d’embauche mis en place pour l’année financière 2014-2015, qui se termine le 31 mars. Toutefois, la présidente du SFPQ a dit elle-même être laissée dans l’ignorance totale concernant les intentions du gouvernement sur le gel d’embauche envisagé. Les communications du syndicat avec le Conseil du trésor et son président, Martin Coiteux, sont inexistantes, a déploré Mme Martineau.
« Moi, je l’apprends par les médias ; jamais le Conseil du trésor ne m’informe. Écoutez, moi, cela fait 25 ans que je suis là, et c’est la pire année. Aucune communication. Même dans le temps de Michelle Courchesne [l’ancienne présidente du Conseil du trésor du gouvernement Charest], cela allait mieux, on se voyait une fois de temps en temps », a-t-elle dit.
Depuis l’établissement du gel d’embauche en 2014, 281 personnes ont perdu leur emploi dans l’appareil gouvernemental parce que leur contrat n’a pas été renouvelé, a indiqué Mme Martineau. Elle a aussi fait référence au sort de 500 employés occasionnels du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale dont le licenciement a été évoqué sans être confirmé.
En outre, les services gouvernementaux dans les régions se sont déjà détériorés en raison du départ des employés occasionnels, a dit la présidente du SFPQ, en énumérant notamment la Régie du logement, la Régie du bâtiment, ainsi que les directions régionales du ministère de l’Immigration ou la disparition de celles du ministère de l’Éducation.
Quant à savoir si le Conseil du trésor a finalement pris une décision à propos de la reconduction du gel d’embauche en 2015-2016, la porte-parole du ministre Coiteux a fait savoir qu’il allait faire le point sur la situation vendredi, au cours d’un discours à Montmagny. Marie-Ève Labranche a dit que M. Coiteux allait annoncer la prolongation ou non de cette mesure.
GOUVERNEMENT DU QUÉBEC
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