360 millions de chrétiens persécutés dans le monde : leur sort indiffère en France 

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Deux poids, deux mesures


Ce 18 janvier, l’association Portes ouvertes publie son index annuel des persécutions de chrétiens à travers le monde. Privations, viols, kidnappings, détentions, meurtres, tueries de masse… Les exactions contre les chrétiens connaissent une « augmentation vertigineuse ». Face à ce drame, ceux qui en France se montrent si prompts à dénoncer l’islamophobie ou le racisme sont bien silencieux quand il s’agit du sort des chrétiens.


Les chrétiens en danger


15 chrétiens tués par jour. Trente ans après la première édition de son index, l’association protestante évangélique Portes ouvertes vient de rendre publique sa nouvelle rétrospective sur la situation très inquiétante des chrétiens dans le monde. Informations de terrain à l’appui, cette association affirme ainsi que plus de 360 millions de chrétiens – soit près d’un chrétien sur sept - ont été « fortement persécutés et discriminés » en raison de leur foi en 2022. Les chiffres sont dramatiques : 5.621 chrétiens tués, 5.259 kidnappés, 4.542 détenus et 2.110 prises pour cible. Selon Portes ouvertes, l’an passé, « la persécution a atteint un niveau record ».


Sans grande surprise, à l’exception de la Corée du Nord où les chrétiens sont, au mieux, envoyés en camps de concentration, au pire, exécutés, les États les plus hostiles aux chrétiens restent les pays à majorité musulmane. Le Nigeria, « premier pays en termes de violences contre les chrétiens », représente à lui seul 89 % des meurtres et 90 % des rapts de chrétiens. Récemment encore, au centre du pays, des hommes armés ont incendié la résidence du père Isaac Achi, qui est mort brûlé vif, et blessé par balles un autre prêtre. Au même moment, dans le nord à majorité musulmane, des bandits ont kidnappé cinq fidèles qui se rendaient à la messe dominicale. Outre le Nigeria, parmi les pays les plus persécuteurs, on trouve également la Somalie, le Yémen, l’Érythrée, la Libye, le Pakistan (république islamique), l’ (théocratie islamique), l’Afghanistan (régime des talibans) et le Soudan, où la loi islamique pourrait être bientôt rétablie. Dans d’autres États africains, les chrétiens se retrouvent à la merci de groupuscules djihadistes qui, s’ils ne les massacrent pas, les privent d’accès à l’eau ou aux terres. « L’objectif de l’État islamique et des groupes qui lui sont liés est de déstabiliser toute la région et d’établir un califat islamique », rappelle Portes ouvertes. Ainsi, en trente ans, la persécution en Afrique subsaharienne a donc été multipliée par quatre.


La France ferme les yeux


Cette « violation inacceptable » des droits fondamentaux des chrétiens ne suscite que peu de réactions en France, pourtant terre historiquement chrétienne. Au mieux, l’index de Portes ouvertes fait l’objet d’une brève dans la presse française. France Info va même plus loin en mettant entre guillemets l’expression « persécutés », sous-entendant, volontairement ou non, que ce rapport ne serait pas objectif.




La France, pays de la Déclaration des droits de l’homme, si prompte à s’indigner de la moindre petite injustice, demeure silencieuse face aux persécutions de millions de chrétiens. Signe de la progression de cet antichristianisme bien français, les actes antichrétiens perpétrés sur notre territoire n’émeuvent plus qu’une maigre partie de la population.


Patrick Viktor, directeur de l’association Portes ouvertes, avertit : « Le danger, c’est de nous habituer. Il ne faut pas que la persécution des chrétiens devienne normale. »