350 ans de patrimoine à vendre au Québec

Tribune libre

Comme vous voyez dans ces articles ci-dessous, cela aura pris pas loin de 350 ans pour les temps modernes de rattraper les Proteau et d’en venir à bout. Finalement les spéculateurs auront le dernier et une autre partie de notre patrimoine s’en ira en fumée
http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/agro-alimentaire/201302/27/01-4626134-hausse-de-1000-des-taxes-municipales-cest-la-vie-retorque-labeaume.php
http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/agro-alimentaire/201207/28/01-4560350-les-dernieres-terres-en-ville-vestiges-dune-epoque.php
http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/agro-alimentaire/201302/26/01-4625752-taxes-a-quebec-des-agriculteurs-denoncent-lexpropriation-deguisee.php
Une loi de l’agriculture qui protège la spéculation
Ce que j’apprends avec la ferme de mes ancêtres qui disparait est que les politiciens ont encore menti au public. Ils disent vouloir protéger notre patrimoine, nos fermes et notre agriculture. Par contre ils passent des lois qui font le contraire. Selon cette loi pour conserver le crédit agricole, il faut faire $8 par $100 d’évaluation. Donc on a une ferme qui est évaluée à $400,000 et on doit faire $32,000 de revenu.
Les spéculateurs embarquent et ils font augmenter le prix des terres. La terre est maintenant évaluer à $2.5 millions et le fermier pour rester un fermier doit faire maintenant $200,000 de revenu.
Cette loi protège qui?
En passant je voudrais répondre au maire Regis Lebeaume. Les générations de Proteau qui ont travaillé pendant 350 ans cette ferme ont gagné le droit de s’appeler fermier et non de «gentlemen farmer » Imaginez insulter l’histoire de toute une famille et le faire en anglais.
Si les Proteau ont dû limiter leurs activités agricoles dans la dernière décennie c’est parce que ils ont réalisé qu’il fallait cohabiter avec le « suburb ». Pensez-vous que les propriétaires de maisons qui entourent la ferme accepteraient que nous multipliions les activités agricoles comme le troupeau de bétail par plus de 10 fois. Si les Proteau ont été capables de garder cette ferme vivante en pleine ville de Charlesboug c’est qu’ils ont su être raisonnables ; de savoir quand répandre le fumier et minimiser tout ce qui pourrait empêcher les voisins de jouir de leur propriété. J’appelle cela du respect.
Québécois de souche
Il me fait rire quand j’entends toute la controverse qui entoure le sujet des Québécois de souche. Certain disent que c’est raciste. Certains Québécois sont plus Québécois d’autres. Quelle idée ridicule.
Pour moi le Québécois de souche est le Québécois d’antan. C’est le Québécois qui a été décrit par Durham. Sa description était très spécifique et la voici :
"Cela ne doit pas nous surprendre que, dans de telles circonstances, une race d'hommes habitués aux travaux incessants d'une agriculture primitive et grossière, habituellement enclins aux réjouissances de la société, unis en communautés rurales, maîtres des portions d'un sol tout entier disponible et suffisant pour pourvoir chaque famille de biens matériels bien au-delà de leurs anciens moyens, à tout le moins au-delà de leurs désirs. Placés dans de telles circonstances, ils ne firent aucun autre progrès que la largesse de la terre leur prodigua ; ils demeurèrent sous les mêmes institutions le même peuple ignare, apathique et rétrograde. Le long des rives du Saint-Laurent et de ses tributaires, ils ont défriché deux ou trois bandes de terre ; ils les ont cultivées d'après les plus mauvaises méthodes de petite culture. Ils ont érigé une suite ininterrompue de villages qui donne au pays des seigneurs l'apparence d'une rue sans fin. Outre les villes, qui étaient les sièges du Gouvernement, on n'en fonda pas d'autres. A la maison, la famille de l'habitant fabriquait, elle le fait encore, les étoffes grossières du pays. Une partie minime de la population tirait sa subsistance de l'industrie à peine visible de la province. Toute l'énergie fut employée au commerce des pelleteries et à la chasse que ces gens et leurs descendants poussèrent au-delà des montagnes rocheuses et qu'ils monopolisent encore, en grande partie, dans toute la vallée du Mississipi. La société dans son ensemble montra dans le Nouveau Monde la caractéristique des paysans d'Europe. Le peuple était nombreux ; même les besoins et la pauvreté qui accompagnaient le trop-plein démographique du Vieux-Monde, ne furent pas tout à fait inconnus ici.
Je ne me considère pas comme un Québécois de souche. Je suis plutôt simplement un Québécois moderne comme tout le monde. Mais une certaine partie de ma famille sont des Québécois de souche par leur attachement à leur petite terre, à leur religion et à leur petite agriculture. Excepté le fait qu’ils ne sont pas des ignares et rétrogrades, ils sont la description même du Québécois qu’a décrit Durham et qui devait être assimilé et faire disparaitre."
Et bien Lord Durham n’a pas su vaincre ces Proteau, il a fallu attendre Lord Regis Lebeaume pour les faire disparaitre.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mars 2013

    @ Monsieur Proteau,
    il manque malheureusement des guillemets (") pour fermer la citation de Lord Durham mais pour qui a lu son Rapport, on reconnaît bien où devraient se situer ces guillemets. Ça serait chouette si le éditeurs de Vigile voulaient bien vous permettre d'effectuer cette petite correction en lieu et place car votre texte est lumineux et magnifique.
    Je ne connais pas la saga des Proteau en lutte avec ce petit pantin devant qui tout le monde s'agenouille mais j'adresse à la famille des Proteau tout le bien que l'on puisse lui vouloir
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