Les yeux rougis par l’émotion, quelque 3000 personnes ont tenu à rendre un ultime hommage à Jacques Parizeau, samedi, lors de la chapelle ardente organisée à Montréal.
«Il a fait beaucoup pour toute la nation du Québec et il faudra continuer son œuvre [...] au-delà de toutes les appartenances politiques, son œuvre est majeure et le Québec d’aujourd’hui porte son empreinte», a dit le premier ministre Philippe Couillard, premier à offrir ses condoléances à la famille de M. Parizeau.
L’ambiance était chargée d’émotion au Parquet de la Caisse de dépôt et placement du Québec, où le cercueil de M. Parizeau, décédé lundi dernier à l’âge de 84 ans, était exposé jusqu’à 18 h.
Plusieurs personnalités publiques ont tenu à offrir leurs condoléances, dont le maire de Montréal Denis Coderre, le président de l’Assemblée nationale Jacques Chagnon, l’ancien chef du Bloc québécois Gilles Duceppe ainsi que le président de la Caisse de dépôt Michael Sabia, entre autres.
Visiblement touché par le départ de l’homme, le chef du Parti québécois Pierre Karl Péladeau a rappelé à quel point M. Parizeau «a été une grande source d’inspiration et un exemple» pour lui «et pour un grand nombre de Québécois et de Québécoises».
Recueillement
Des milliers de personnes sont venues offrir leurs condoléances à la famille, ainsi qu’à la veuve de l’homme politique, Lisette Lapointe. Certains ont attendu près d’une heure, allongeant la file d’attente visible de l’extérieur et qui s’étendait parfois jusqu’au coin de rue voisin.
Plusieurs agents étaient présents, mais personne n’a été fouillé. «Au total, 3000 personnes se sont déplacées», a confirmé samedi Philippe Hébert, conseiller en communication du gouvernement du Québec.
À leur arrivée dans l’édifice qui portera dorénavant le nom du disparu, les gens étaient invités à monter au premier étage, où une rangée de cordons de velours les gardaient à distance, face au cercueil.
Sur une partie du plancher, un grand tapis bleu royal avait été installé. Deux bouquets ornés de fleurs blanches et un autre décoré de fleurs de lys entouraient le cercueil de M. Parizeau, recouvert d’un drapeau du Québec. Une photo de l’homme politique au regard franc était placée près de la dépouille.
Condoléances
Lisette Lapointe a donné une sincère poignée de main et remercié chacune des personnes présentes. Les autres proches ont également reçu les condoléances des gens, visiblement touchés, eux aussi, par ce départ.
«J’ai demandé à Mme Lapointe: comment faites-vous pour rester debout aujourd’hui. Et elle m’a répondu: c’est vous qui me donnez la force», confie, émue, la Montréalaise Suzanne Lambert, rencontrée sur place.
Près d’elle, Jean-Guy Plante tenait une affiche sur laquelle on pouvait lire «Merci Jacques Parizeau». «Il m’a convaincu de la souveraineté», a-t-il dit.
► La dépouille de Jacques Parizeau sera exposée en chapelle ardente à la salle du Conseil législatif de l’hôtel du Parlement à Québec, aujourd’hui. Les funérailles d’État auront lieu ce mardi à 14 h, à l’église Saint-Germain d’Outremont, à Montréal.
« Ce qu’ils ont dit »
« C’est un grand bâtisseur. On lui doit un gros merci. Il avait la rigueur du professeur et la passion de l’étudiant. » – Gilles Duceppe, ancien chef du Bloc québécois
« J’ai ressenti une grande tristesse cette semaine parce que je l’admirais. Il a eu la conviction de toujours s’imaginer le meilleur de nous [...] Il faut s’attacher à ces exemples-là. » – Luc Picard, comédien
« Pour moi, c’est le plus grand homme politique de l’histoire du Québec, il n’y a aucun doute. » – Jean-Martin Aussant, qui a fait le voyage de Londres pour l’occasion
« C’était un homme digne. Il incarnait le respect et allait toujours vers l’autre. Il faut reconnaître qu’il a été l’un des pères du Québec moderne. » – Denis Coderre, maire de Montréal
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