12 millions pour promouvoir l’histoire

Ottawa investit, Québec proteste

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Les grosses pattes sales du fédéral

La décision d’Ottawa d’investir 12 millions dans différentes mesures de promotion de l’histoire canadienne a été reçue froidement à Québec mardi. Le gouvernement Marois estime que la création des Prix d’histoire du gouvernement du Canada montre que le fédéral « est vraiment désespéré d’entrer dans les écoles secondaires ».
De nouveaux prix, une dizaine de nouvelles Minutes du patrimoine, des programmes renforcés - notamment celui permettant à des élèves de rencontrer des militaires : les mesures annoncées mardi visent à faire mieux connaître l’histoire du pays à l’approche de son 150e anniversaire, a soutenu le ministre James Moore (Patrimoine canadien).
Le nouveau Fonds pour l’histoire du Canada accaparera la plus grande part du budget (4,3 millions en 2013-2014 et 6,3 millions par année par la suite). Il chapeaute les Prix d’histoire, 225 bourses de 1000 $ et 30 autres de 2000 $ qui seront remises annuellement à des élèves et des enseignants « remarquables qui manifestent un intérêt pour la célébration de l’histoire du Canada ». L’organisme indépendant Histoire Canada gérera le programme.
Les critères précis d’attribution des prix ne sont pas déterminés. Mais, selon la directrice d’Histoire Canada, Deborah Morrison, les travaux récompensés pourront aborder tous les pans de l’histoire canadienne. « On veut encourager une grande exploration de notre histoire », dit-elle en entretien.
Mme Morrison affirme qu’il « n’est pas dans notre intention, ni dans celle du gouvernement, de juste explorer l’histoire militaire. Il y a déjà un programme pour la guerre de 1812 ». Un étudiant qui voudrait s’intéresser à l’histoire du mouvement indépendantiste au Québec aurait-il des chances d’obtenir un prix ? Oui, assure Deborah Morrison. « On ne veut pas éviter de sujets », dit-elle.
Compétence québécoise
Ottawa a indiqué mardi que les prix seront remis de « façon équitable » entre les provinces et soutenu qu’ils « n’empiètent pas sur les systèmes d’éducation provinciaux ». À Québec, on pense toutefois précisément le contraire.
« L’enseignement de l’histoire est de compétence québécoise et le fédéral n’a pas à s’immiscer là-dedans par la porte d’en arrière, s’insurge le ministre des Affaires gouvernementales, Alexandre Cloutier. On peut se douter des critères qu’ils mettront en place quand on connaît leur obsession pour les militaires et la monarchie. »
Le chef du Bloc québécois, Daniel Paillé, trouve lui aussi « totalement inacceptable » le projet du fédéral, qu’il associe à une autre tentative de « se mêler de l’orientation des cours d’histoire ». Une controverse avait éclaté à ce sujet à Ottawa en mai, un comité parlementaire ayant suggéré d’analyser et de comparer le contenu des cours d’histoire offerts dans les provinces.
Le Nouveau Parti démocratique a indiqué mardi qu’il « faudra faire attention à ce que le gouvernement canadien ne se substitue aux provinces dans l’enseignement de l’histoire ». Pour le chef libéral, Justin Trudeau, c’est toutefois « une bonne chose qu’on investisse pour connaître notre propre histoire ». Plus les professeurs ont de ressources, mieux c’est, a-t-il dit.


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