Vingtième anniversaire de la mort de Félix

«Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé»

L’héritage vivant de Félix Leclerc

« Croyez-le ou non, c’est l’audition du premier long jeu de Félix Leclerc qui m’a orienté vers la chanson définitivement.» -Jacques Brel


L’approche intimiste de Leclerc, avec poésie, guitare acoustique et voix sur une grande scène, crée littéralement une petite révolution à l’intérieur de la francophonie. Georges Brassens se lance dans la chanson près de deux ans après Leclerc, soit à l’automne de 1952. Au sujet de l’influence de ce dernier, Brassens déclarera : « Ce que ce gars-là a fait qui m’a aidé, c’est qu’il se soit présenté le premier sur une grande scène avec ses chansons, sa guitare et une chaise pour poser le pied. Voilà… »

Héros cher à notre culture

Il y trace une voie nouvelle<br />Pour une nation sous tutelle<br />Il rappelle encore l&#8217;essentiel<br />Un pouvoir vrai et rebelle


Crayon à la main _ Il décrit le futur _ Guitare à la main _ Il chante la culture La terre est reine _ Et les mots sont rois _ La terre est mienne _ Les mots sont québécois Revêtu de laines dorées _ Une poésie s’est envolée _ Une onde de choc fut créée _ Deux pays en sont marqués Vingt années se sont écoulées _ Encore le deuil est affligé _ Tout de lui est consacré _ Sauf l’objet de liberté Héros...

Le Chêne chantant

Solide comme chêne planté<br />la voix envoûtante de chaleur<br />il a notre route parsemée<br />d’immenses petits bonheurs.


Appauvrissant départ _ inévitable malheur _ y a toujours quelque part _ un grand chêne qui meurt. Lui dont la plume _ a beaucoup composé _ nous a martelé sur l’enclume _ des portions d’éternité. Il a cousu de feuillage vert _ notre nid d’oiseaux _ à une époque bien sévère _ pour les enfants jouant avec les mots. Solide comme chêne planté _ la voix envoûtante de chaleur _ il a notre route parsemée ...

Délit de mémoire

Nous n'avons pas été foutus de rendre dignement hommage comme collectivité à Félix Leclerc à l'occasion du vingtième anniversaire de son décès.


Les Québécois soulignent avec excès les anniversaires du Grand verglas, ceux des inondations au Saguenay ou à Montréal et je ne sais plus trop de quels autres événements toujours dits «historiques», mais nous n'avons pas été foutus de rendre dignement hommage comme collectivité à Félix Leclerc à l'occasion du vingtième anniversaire de son décès. Je ne réécrirai pas les biographies qui lui sont...

Quelques mois à peine avant son décès en 1988, Félix Leclerc nous a légué ce texte

La loi 101



Hélas, _ il aura fallu que quelques arrivistes, _ Canadiens-français de surcroît, _ vendent pour un plat de lentilles (de votes) _ notre droit d'aînesse en Amérique.

Interdire la langue française au Québec



En un jour de grande pluie _ nous les enfants _ avions transformé la maison en gymnase. _ Pyramides de chaises, fuites dans les escaliers, _ coups de sifflets, coups de balais, affrontements, _ nous avions dépassé la limite de la tolérance. _ Ma mère, _ sur le bord de la crise de nerfs, _ voit le ballon casser une vitre. _ Très calmement, elle se lève, _ met son chapeau et son manteau et dit: «Je m'en vais». ...

L'incultocratie



Cette année du 400e n'aura pas manqué d'exemples d'absence de culture intellectuelle, historique, politique et sociale.