Les faits véritables sur la capitulation de Québec
14 juillet 2014
Des faits ‘’historiques’’ qui changent la perception de la capitulation et les conséquences de la conquête
[(…). En réalité, les gouvernements militaires de Murray à Québec, de Burton à Trois Rivières, de Gage à Montréal parurent bien trop doux envers les Canadiens français aux yeux des « anciens sujets » de Sa Majesté qui vinrent en foule d’Angleterre et des colonies américaines pour exploiter la conquête. Nul gouvernement civil ne pu être instauré avant la signature du traité de paix, en 1763 et le traité de Paris exigeait que dix-huit mois s’éculent avant la mise en place officielle du régime anglais. En attendant, la tâche des gouverneurs militaires anglais fut facilitée par la nomination de secrétaires suisses, protestants ou huguenots ―Cramahé à Québec, Bruyères à Trois Rivières et Maturin à Montréal, tandis qu’Haldimand remplaçait Burton à Trois Rivières en 1762―. Ainsi la nouveauté du régime anglais fut atténuée pour l’habitant parce qu’il fut appliqué en français.
Il y eut peu de mésentente entre les militaires et les Canadiens français ―la structure féodale de la société du Québec avait de l’attrait pour un esprit militaire― et Murray, en toute justice, pouvait écrire à son agent de Londres au début de 1764 : « un gouvernement militaire n’a jamais été exercé avec plus désintéressement et de modération que celui-ci. Malgré tout il n’a pas été facile de satisfaire une armée conquérant, un peuple conquis et une coterie de marchants qui sont accourus dans un pays où il n’y a pas d’argent, qui se croient supérieurs en rang et en fortune au soldat et au Canadien, se plaisant à considérer le premier comme un mercenaire et le second comme esclave de naissance ». Rumilly, XII, 26-27]. Extrait du livre de Mason Wade, Les Canadiens français (1760-1914) . Tome I, pages 65-66.
JLPM