La désunion convertira la majorité des souverainistes en apatrides

Sans le PQ, la dérive nationaliste au Québec est assurée

Tribune libre

« Nous ne comprenons guère les ruines que le jour où nous-mêmes les sommes devenus. » Heinrich Heine (Extrait des Pensées)
Le collapse de pragmatisme patriote de la majorité des souverainistes a pris une sorte de mimétisme tel que la responsabilité de l’acte politique de voter est devenu presque banal et d’une portée politique masochiste face aux résultats escomptés tant au fédéral qu’au Québec.
Ce comportement sociologique d’autodestruction peut s’expliquer par un type de syndrome de banalisation culturel-structural cherchant à chasser de nos responsabilités les propres problèmes individuels et collectifs, en déchargeant ses responsabilités sur ceux qui ne sont que nos adversaires les plus contumaces à nos intérêts nationaux, croyant illusoirement qu’ils vont les solutionner à notre place.
La division provoquée et la perte de pouvoir collectif occasionnées par ce délaissement de responsabilités individuelles et collectives ne peut nous conduire qu’à la plus néfaste dérive nationale. Dérive que finalement ne peut à son tour conduire qu’à la dépendance totale des pouvoirs exogènes à notre raison d’être et à l’anéantissement de nos atouts collectifs comme nation singulière.
Ce n’est pas la première fois que je mets l’emphase sur l’un des aspects les plus révélateurs dans l’exercice démocratique au Québec depuis l’événement de la prise du Pouvoir par le PQ en 1976 :
à chaque fois que le nationalisme politique et économique perd ce même pouvoir, les pro-fédéralistes se renforcent exponentiellement par l’action de gouverner et de contrôler l’administration publique en conquérant plus d’espace politico-économique soustrait à ce même nationalisme québécois, espace d’autorité qui sera employé sans égards contre les intérêts généraux des Canadiens français, puisque ce sont eux, en majorité, qui ont fait de ce nationalisme fondamental et anti-centraliste fédéral, depuis les années soixante, l’instrument politique indispensable à leur survie collective.
C’est pourquoi j’affirme une fois de plus que seul le Parti Québécois peut éviter la banalité de la division des souverainistes québécois afin de dynamiser un projet de reprisse du POUVOIR susceptible de provoquer cette synergie sociopolitique indispensable à l’acceptation d’un Québec indépendant :
Quand la majorité des Canadien-français et les sympathisants à la CAUSE d’indépendance politique verront que cet objectif deviendra une voie de réussite certaine, ils saisiront cette opportunité de libération nationale dans une compromission d’un pouvoir politique leur garantissant une économie du XXIème siècle, une stabilité démocratique hors de l’anarchisme idéologique (si le scrutin à la proportionnelle était appliqué, ce mode d’élection conduirait le Québec à la balkanisation politique), un équilibre financier de l’État sans dénationalisation des biens publics, etc.
Hormis l’actuelle structure politique du PQ, quelle autre force politique peut parvenir à réaliser cet objectif national dans un futur immédiat ?
Jean-Louis Pérez-Martel


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6 commentaires

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    8 septembre 2011

    Ah ce cher Adam Richard ...
    ouf, je ne voulais pas aller si loin en poussant cette pointe de dérision, mais enfin ...
    c'est vrai que la primauté de la constitution canadienne rend un peu bancale notre Assemblée nationale ...
    d'où l'urgence d'adopter une CONSTITUTION QUÉBÉCOISE ou CONSTITUANTE si vous préférez.
    sans cela, oubliez même l'ombre de l'accession à l'indépendance.
    c'est en 2012 ou 2013 qu'il faudra procéder. Les égarés qui clament qu'une constituante ne changera rien font le jeu des constitutionnalistes au service de Steven Harper.
    quand la constitution canadienne sera réouverte, ça sera pour nous engloutir une fois POUR TOUTES.
    enfin quelqu'un qui me brasse la cage à bon escient ;-)

  • Archives de Vigile Répondre

    8 septembre 2011

    " (...) alors, autant proposer la dissolution du parlement et de l’Assemblée nationale tout de suite." - P. H. Perrier
    Et c'est exactement là où m'ont amenées mes dernières réflexions sur le sujet. Surtout depuis que l'on m'a pointé du doigt les articles 32 et 52 de la Charte des Droits et Libertés enchâssée dans la constitution canadienne.
    http://lois-laws.justice.gc.ca/fra/Const//page-12.html
    Application de la charte
    Application de la charte
    32. (1) La présente charte s'applique :
    a) au Parlement et au gouvernement du Canada, pour tous les domaines relevant du Parlement, y compris ceux qui concernent le territoire du Yukon et les territoires du Nord-Ouest;
    b) à la législature et au gouvernement de chaque province, pour tous les domaines relevant de cette législature.
    http://lois-laws.justice.gc.ca/fra/Const//page-13.html
    Primauté de la Constitution du Canada
    52. (1) La Constitution du Canada est la loi suprême du Canada; elle rend inopérantes les dispositions incompatibles de toute autre règle de droit.
    Constitution du Canada
    (2) La Constitution du Canada comprend :
    a) la Loi de 1982 sur le Canada, y compris la présente loi;
    b) les textes législatifs et les décrets figurant à l'annexe;
    c) les modifications des textes législatifs et des décrets mentionnés aux alinéas a) ou b).
    Modification
    (3) La Constitution du Canada ne peut être modifiée que conformément aux pouvoirs conférés par elle.
    Hors du Parlement, le salut, car dès lors cette constitution ne s'applique pas à nous, les citoyens. La constitution ne s'applique QU'AU parlement et au gouvernement, et même le parlement ne peut modifier cet état de choses.
    Voilà, je crois, de l'eau fraiche au moulin de la souveraineté en termes de "stratégie" d'accession à l'indépendance par la voie citoyenne, hors du processus électoral. Je suis d'ailleurs très intéressé à lire ce que les autres vigiles auraient à dire sur ce sujet.
    A.R.

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    8 septembre 2011

    Une chose me frappe, ici, sur ce site:
    Depuis près d'une demi-année on y attaque de façon extrêmement véhémente le PQ et on semble mettre le Parti libéral en 2e position sur la liste des «ennemis de la nation» ... une approche qui pourrait bien porter ses fruits amers dès novembre prochain.
    Plusieurs scribouilleurs - tâcherons compulsifs s'il en est - s'acharnent à réclamer la mort et la désintégration d'un parti qui n'a même pas fêté son demi-siècle.
    À côté du PQ le Parti libéral est un dinosaure et plusieurs de ses gouvernements ont causé d'innombrables torts au Québec.
    Personne ici, je dis bien, PERSONNE, ne réclame à grands cris la destruction du Parti libéral.
    Que le Parti Québécois ne soit pas un véritable parti indépendantiste, ça presque tout le monde le sait.
    Plus besoin d'en rajouter les amis.
    De toutes façons aucune formation ne saurait posséder un monopole sur cette question: elle appartient à la collectivité et à ses hérauts.
    Pauline Marois aura sans doute fait son temps, alors pourquoi pas un retour de F. Legault dans le giron ?
    Bien sûr qu'une certaine gauche syndicaliste et corporatiste ne veut pas en entendre parler.
    Pourtant, ça pourrait être une solution à court termes.
    Le PQ doit redevenir le parti de la bonne gouvernance comme au temps du premier mandat de Lévesque (loi sur le zonage agricole; loi sur certaines nationalisations; loi 101; loi sur le financement des partis; etc.).
    L'indépendance n'est plus sa chasse gardée, ni celle d'aucune autre formation de surcroît.
    Un mouvement tel que le MNQ a sa raison d'être et il devrait occuper encore plus de place sur l'avant-scène du combat nationaliste et indépendantiste.
    Que le Parti québécois conserve son article premier: soit. Mais, il faudra faire le deuil de cette illusion qui consiste à en faire le seul dépositaire de la cause.
    Mais, de là à réclamer sa disparition et à s'en réjouir ... alors, autant proposer la dissolution du parlement et de l'Assemblée nationale tout de suite.
    Soyez donc cohérents quelques fois les amis !

  • Archives de Vigile Répondre

    8 septembre 2011

    Monsieur Perez
    [1] Vous confondez le contenant avec le contenu.
    [2] Ce n'est pas le Parti québécois comme tel qui est le problème, c'est le PQMarois et la doctrine de la gouvernance dite "souverainiste".
    [3] Si Pauline Marois s'en va et que disparaît la gouvernance dite "souverainiste", l'espoir va renaître et beaucoup de militants vont revenir au bercail et l'union des forces souverainistes/indépendantistes sera possible.
    [4] Sinon c'est le mur.Mme Marois fait du tort non seulement au Parti Québécois, mais également à la cause nationale.
    [5] N'avez-vous pas encore compris cela?
    Pierre Cloutier

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    8 septembre 2011

    Jean-Louis PÉREZ-MARTEL
    Vous avez compris l'essentiel: L'importance pour les Habitants de reprendre le contrôle de son État; sur les assises duquel nous pouvons refaire notre cohésion nationale.
    Certains idéalistes du Grand Soir, aveuglés par leur sentiment anti péquiste primaire, ne voit pas la gravité de la situation. plus grave encore ils la nient, et s'imaginent que l'on peut passer notre tour et laisser notre État auz mains des affairistes un autre mandat :
    http://www.vigile.net/Une-Nation-face-a-son-destin
    Le PQ est il à la hauteur du défi qui se pose à la nation. Non, mais c'est le seul véhicule que nous avons; c'est donc là qu'il faut s'investir pour lui donner la carrure nécessaire dans la circonstances.
    Rien à voir avec la connerie idéale.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    7 septembre 2011

    Mr Pérez-Martel,
    La dérive nationaliste s’est justement entamée avec la naissance du PQ en 1968.
    Le PQ au pouvoir ne s’est jamais comporté comme étant un véhicule nationaliste. La disparition de ce parti de la scène publique ne peut donc guère rendre «apatride» de parti les nationalistes canadiens-français.
    Son mythe fondateur, René Pearson Lévesque, grandit dans une agglomération où y vivait une population à 90% anglaise, New-Carlisle, ce qu’il y avait de plus Anglais au Québec dans les années 20. Il fallait appartenir à la loge orangiste locale pour y travailler. Son père, Dominique, était avocat à l’emploi d’un cabinet anglais, John Hall Kelly.
    Lévesque alla à l’école bilingue du village où les institutrices catholique Irlandaise y enseignaient mal le français, révéla t-il.
    «Très vite, je l’ai parlée aussi bien que le français. Donc, je n’ai pas ressenti personnellement aucun traumatisme qui m’aurait affecté ou dont l’impression d’avoir été brimé». À 14 ans, Lévesque est placé au séminaire des jésuites à Gaspé pour ensuite s’inscrire au collège Garnier de Québec à la mort de son père deux ans plus tard. Il confesse que grâce à eux, il n’aurait pas entendu parler des Canadiens-français puisqu’il n’en avait pas entendu parler jusque là…
    En conséquence… pour faire court…
    Vous dites; «Hormis l’actuelle structure politique du PQ, quelle autre force politique peut parvenir à réaliser cet objectif national dans un futur immédiat ?»
    1-Le PQ n’est pas une force… du moins, si vous n’évoquez pas «l’imposture» comme étant une force…
    2-Le PQ n’a JAMAIS eu d’objectif «national»… Tout au plus, un pseudo-souverainisme cadrant furtivement avec l’idéal nationalisme de la nation. Ce «souverainisme» s’inscrit quasi-strictement dans l’optique de réformes d’institutions politiques… et non pas avec pour objectif l’instauration DE politique véritablement nationaliste… quels que soient les Régimes constitutionnels encadrant ses politiques.
    3-Futur immédiat ou pas, le PQ, sa structure, son financement, son passé politique est à ranger aux côtés des partis de pouvoir provinciaux tels que le furent le PLQ et l’Union Nationale… quoi que cette dernière formation politique à plus de mérite quant à ses actions nationaliste.
    En conclusion,
    Il faut d'abords déboulonner le mythe péquiste avant de pouvoir espérer repartir sur des bases solides.
    Sylvain Marcoux