Le Québec aura-t-il sa politique urbaine?
16 avril 2014
Désormais ce n'est plus seulement le sol urbain qui devrait être exproprié par l'État comme le suggérait René Lévesque en 1970 mais aussi l'ensemble des sols en spéculation qui couvrent les premières, deuxièmes, troisièmes et quatrièmes couronnes de nos agglomérations inachevées et illimitées. Les terres agricoles, le patrimoine naturel et le patrimoine bâti sont progressivement et de façon irréversible, dévorés pour la "création de la richesse" dont les actionnaires des entreprises d'aménagement et de développement sont seuls à profiter. Il en résulte des amas de construction en mode copié-collé que nos économistes qualifient de TOD (transit oriented development) puisque les termes de "ville", "village" ou "quartier" ne s'appliquent plus. Ces entassements ne possèdent pas plus les qualités de la vie urbaine que celles de la vie pastorale. Nous ne sommes peut-être pas nés pour vivre dans des environnements aussi déshumanisés et dénaturalisés où le but ultime de la vie n'est plus que de consommer, écouter la télé ou dormir entre les transits quotidiens épuisants qui mènent de la maison au travail et du travail à la maison. Mais nos candidats à l'investiture politique sont bien trop occupés par les "vrais affaires" pour accorder du temps à ces questions futiles. Lentement le pays auquel on renie le droit d'exister se délite et nos vies sans histoire avec lui.