L'omniprésent blogueur est incapable de distanciation

La pensée au premier degré de Matthieu Bock Côté

Tribune libre

Deux phrases tirées du blog de Matthieu Bock Côté à propos de la mort de Paul Rose, dans le Journal de Montréal d'aujourd'hui ont retenu mon attention : " Il a plutôt déshonoré la démocratie québécoise. Il l’aura souillé par la violence."

Pauvre Matthieu Bock Côté, incapable de comprendre que la pauvreté, l'abandon des populations et l'exclusion sont aussi une forme de violence de la "démocratie libérale".
Le choix de la violence fut une erreur que Paul Rose reconnut par la suite, après avoir payé son dû à la justice, mais elle n'a aucunement déshonoré la démocratie québécoise qui est bien capable de se déshonorer elle-même quand les partis politiques se partagent le pouvoir dans leur propre intérêt et celui de leurs financiers à l'encontre du bien public.
En 1970, il y eut mort d'homme, tout le monde le regrette mais cela n'a pas souillé la démocratie québécoise, au contraire cela en a affirmé l'avantage si elle s'exerçait convenablement.
Matthieu Bock Côté rejoue dans sa sortie, la carte de la culpabilité collective instrumentalisée par les fédéralistes casuistiques, les seuls à avoir tiré profit de la mort de Pierre Laporte, que leur peur-panique et leur machiavélisme a entraînée.
L'hystérie collective des politiciens et journalistes québécois de l'époque, tant ceux de Montréal que de Québec et d'Ottawa, a permis à Pierre Elliot Trudeau de promulguer la Loi des mesures de guerre le 16 octobre 1970, soit la veille même de la mort de Pierre Laporte.
Dans un scénario en tout point semblable aux décisions du conseil du roi Charles IX, prises au Louvre le 23 août 1572, au nom de la raison d'état, à quelques heures à peine du Massacre de la Saint-Barthélemy, contre son propre peuple, Trudeau, fin lettré et narcissique pervers, qui en connaissait forcément les détails et l'a rejoué au nom de la raison d'état avec délice cette nuit-là, transformant en tragédie nationale un enlèvement d'opérette mené par des adolescents désespérés et inexpérimentés qu'on aurait pu résoudre par la négociation.
À la relecture de ses lettres de captivité, il est permis de croire que Pierre Laporte , assez intelligent pour comprendre mieux que quiconque que le danger qui le menaçait venait davantage de la bêtise et l'aveuglement de ses confrères ministres qui géraient la crise, que de l'amateurisme de ses ravisseur.


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5 commentaires

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    19 mars 2013

    @ Jean-Pierre Bélisle
    Cher ami,
    Je ne peux que vous admirer d'avoir pris le recul nécessaire pour savamment situer mon intervention par rapport au texte du phénoménal et paradigmatique Matthieu Bock Côté. Je ne disposais à vrai dire ni de la fascination ni du temps requis pour en finir avec lui et à quoi bon ? Nietzsche conseille de ne pas trop poser son regard sur ce genre de personnage.
    Mon arrière grand-mère écossaise immigrée au Québec (comme mon nom l'indique, je suis aussi métissé) laquelle avait appris le français m'aurait conseillé : "Laissons pissons les moutons" (sic). Ce que je ferai à l'avenir.
    En fait, j'aurais simplement dû rappeler que certains pays ont aboli la peine de mort parce qu'on croit en la résilience de l'humanité. Tous les témoignages entendus sur la deuxième vie de Paul Rose indiquent que ce type-là, s'il ne méritait pas d'être décoré par les "démocraties libérales" pour ce qu'il fit avant, ne méritait certainement pas de recevoir, pour ce qu'il fut après, un nouveau procès partial et injuste le jour de sa mort et que le blog de MBC autant que la motion de Christian Paradis sont des exemples d'une lâcheté populiste méprisable qui visent encore l'amalgame entre le crime et la liberté. On l'a vu avec le Printemps érable.
    En d'autres mots, MBC, tant par son procédé que dans son omniprésence soulève en moi un diffus malaise à l'estomac qualifiable d'indignation.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mars 2013

    Que retenir de la Crise d'Octobre : la paniques des tireurs de ficelles.
    «le Peuple n'a pu être paniqué, on ne lui a fait croire qu'à une insurrection appréhendé
    L'escroquerie et le mensonge ne tienne pas à l'intelligence averti.
    La crise d'Octobre ce sont dans ce temps-là comme toujours les autres qui parlent à notre place.
    La marotte d'aujourd'hui de l'Assemblée nationale
    est tous les partis en coeur disent NOUS N'AVONS PAS SIGNÉ LA CONSTITUTION....
    Eh ben Bourassa a signé cette constitution en 1992
    mais voulant cacher leur méfait tout comme en 1970,
    on s'est vite mis à vouloir étouffé les chose.
    J'ai par hasard dans un site internet lu Bourasa a
    signé la constitution en 1992 et Charest était présent mais ils se sont tuent pour laisser le système électoral jouer en sa faveur
    L'immigration débridé depuis 2003 ?
    le militant

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mars 2013

    Je veux vous féliciter pour votre article «Le festival des enragés» , vendredi 15 mars dernier.
    De même que «Pour l'histoire» et cathophobie».
    Je vous admire pour votre audace d'écrire ce que je pense.
    Merci, monsieur Bock-Côté.
    Nicole

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    17 mars 2013

    Avec respect Gérald, Mathieu Bock-Côté est parfaitement capable de distanciation.
    Le problème, c'est que votre recul aux événements et le sien ne vont pas du tout dans la même direction et ne donnent pas dans le même registre. Tous deux ne partagez ni la même idée de démocratie et de ses institutions, ni les référentiels afférents à l’histoire du Québec et à celle du mouvement indépendantiste.
    «Déshonorer la démocratie et la souiller par la violence » est bien entendu une formule de premier degré. Non seulement parce qu’elle provient d’un blogueur du courant de pensée majoritaire qui perdrait son job en parlant autrement de la violence et de la démocratie, mais plus profondément et beaucoup plus essentiellement encore par tout ce que le personnage historique ‘Paul Rose’ représente d’idéologiquement détestable chez MBC, porte-parole efficace du nationalisme québécois traditionnel.
    Que vous ayez raison ou non, et quelle que soit la qualité de votre réponse à Mathieu Bock-Côté, celle-ci ne peut l’atteindre puisqu’elle vise un leurre, celui du positionnement sur la violence. Un dialogue de sourds dans lequel les excuses de « l’erreur », de la « dette payée » et des formes de violence de la "démocratie libérale" ne touchent malheureusement en rien aux questions qui divisent profondément le mouvement souverainiste ou indépendantiste depuis des décennies, savoir (extraits historiques):
    La définition de Québécois : civique vs. ethnique, identitaire, « de souche »; le Montréal bigarré vs le château fort saguenéen de Chicoutimi;
    L’immigration : dans les années 30 et 60, « les étrangers communistes », les juifs marxisants ; dans les années 2000, le métissage de notre "race", la fin de nos valeurs; les musulmans, le halal; les accommodements religieux
    Le gauchisme: la gauchocratie, l’idéologie dégénérée du marxisme, l’infiltration des doctrines gauchistes et communistes « jusque dans les jeunesses ouvrières catholiques» puis dans les mouvements séparatistes du Québec des années ’30 et ’60; La revue Cité Libre et son pluralisme idéologique (Trudeau, Pelletier, Lévesque, Vallières), et dans le R.I.N. de l’extrémiste Pierre Bourgault;
    Le laïcisme: les radicaux athées vs. le catholicisme de droite; l'Espagne de Franco, le Portugal de Salazar, l’avortement, le mariage guay, la mobilisation pour la famille, la société Civitas, le maire de Saguenay Jean Tremblay défenseur courageux de nos traditions nationales et catholiques;
    Et même ...
    Le drapeau: le fleurdelisé vs. le Carillon-Sacré-Cœur; la négation des acquis de la "Révolution tranquille"; la réhabilitation de Duplessis, la révision de l’expression « grande noirceur »
    Etc...
    Tels sont essentiellement les éléments bruts du registre idéologique qui alimentent le plus souvent ces épuisants débats qui divisent, sur Vigile entre autres, la pensée et l'action indépendantiste.
    Amicalement,
    JPB
    ------------------
    Extrait (FQS)
    "L’Hommage à un Québécois de souche 2012 a été remis à monsieur Jean Tremblay, maire de ville Saguenay. Monsieur Tremblay s’est démarqué toute l’année par sa ténacité à défendre ses convictions traditionnellement québécoises, remplissant son devoir d’élu d’une main et parant le harcèlement acharné de l’extrême-gauche et des radicaux de la laïcité de l’autre.
    Monsieur Jean Tremblay a donc reçu, en tant que récipiendaire de l’hommage, une croix de bois artisanale aux couleurs du drapeau saguenéen et portant au centre le Sacré-Cœur; cadeau symbolique, œuvre d’un artisan membre de la FQS, pour souligner le courage d’un protecteur des traditions nationales et catholiques. Un texte exprimant notre support accompagnait aussi le don.
    Nous en profitons finalement pour saluer les efforts de tous ceux qui, à l’instar de Jean Tremblay, se dressent fièrement et solidement pour préserver ce qu’il nous reste d’authentique au Québec."
    http://2.bp.blogspot.com/-y4gV4WNo8Z4/UE_7DIfZjOI/AAAAAAAAAD8/CYg0RAmu0OA/s1600/croix+-+photo+officiele.jpg
    Cherchez-y l'idée d'indépendance (ou de souveraineté) nationale.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mars 2013

    priori, c'est Robert Bourassa et non P-E. Trudeau qui a authorisé l'armée canadienne à investir le Québec.
    C'est notre mangeur de hot-dogs national qui fut trop content de laissé passer son Canada dans sa province humide et toujours conquise.
    La réaction de René Lévesque, un autre libéral avant d'être québécois n'a par la suite qu'exprimé au décès de Laporte, la contamination des valeurs monarcho-libéral face à son plan pour renégocier une place du Québec dans le Canada.
    La pauvreté qu'à engendré la colonisation du Québec (actuellement 9e province la plus pauvre), qui a ses effets perverts comme l'odieux 49% d'analphabets d'habitude que nous avons, ne préoccupe pas plus les égéries de la constipation constitutionnelle du PLQ que celles du PQ qui aime bien trop continuer à gagner leurs vie sur notre dos, sur nos espérances et notre avenir. Un homme est mort, mais combien de générations seront encore perdu avant de disparaître ou que nous gagnions notre liberté.