Pourquoi j’ai signé l’Appel citoyen du 20 mai lancé par Claude G. Thompson
23 mai 2010
Monsieur Gauthier
Vous écrivez :
“J’ai cependant CATÉGORIQUEMENT refusé, malgré les demandes qui m’étaient faites, d’endosser le texte du Collectif citoyen du 5 mai 2010, parce que je ne m’y retrouvais pas du tout. Pour cette raison, sans doute, on a retiré mon nom des 12 premiers signataires et j’en suis bien aise. Je vois sur le texte promotionnel diffusé sur Vigile que (maintenant) « L’adhésion au Collectif citoyen du 5 mai 2010 est libre ».”
D’où a bien pu vous venir l’idée que l’adhésion au Collectif citoyen pouvait être autre chose que libre ? La forme sous laquelle il se présentait le 5 mai n’était pas définitive et constituait un document de travail auquel nous participions dans le cadre d’un groupe de discussion afin d’arriver, dans les meilleurs délais, aux résultats auxquels nous sommes parvenus et à la forme sous laquelle nous l’avons publié le 20 mai.
Vous écrivez encore :“La rhétorique qui sous-tend l’Appel citoyen, dont messieurs Luc Archambault et Claude G. Thompson sont les promoteurs, ne m’apparait pas tellement rassembleuse pour des gens qui sont plus facilement branchés sur le hockey que sur la politique”.
Si vous croyez que monsieur Archambault et moi sommes les promoteurs de l’appel citoyen, je suis, de vous et moi, le mieux placé pour vous dire que vous êtes dans l’erreur. Le texte du 20 mai est le résultat du travail patient, parfois frustrant, parfois vexant, d’autres fois excitant, stimulant et tonifiant, d’un groupe d’individus remarquables, suite à plusieurs mois de discussions, de corrections, de remises en question, et, comme l’a très justement écrit monsieur Gendron de : ''Beaucoup de discussions, parfois des tensions, souvent des moments forts. Et au bout un résultat : la publication de l’Appel sur Vigile. Ce fut difficile, mais aussi emballant.''
Emballant ; c’est ce que je retiens le plus de cette expérience. Comme je l’ai écrit récemment à un de mes plus proche ami : ''Tout au long de la préparation de ce document, je pensais à l’avenir de notre nation et à l’héritage que nous avons le devoir de laisser à nos descendants. Je méditais et m’inspirais également de la fierté qu’aurait été la mienne de voir le fils que j’ai perdu il y a trois ans assister à la naissance de notre nation en un Etat libre et indépendant.''
Vous savez, il aimait le hockey et savait faire la différence entre « hockey et politique ».
Je suis convaincu que tous ceux qui jusqu’à maintenant ont signé l’Appel citoyen savent eux aussi faire cette différence.
Je n’ai rien contre l’idée qu’est la vôtre de diffuser une déclaration qui soit plus au raz du sol, mais je refuse de croire pour autant qu’elle sera de nature à aller chercher autre chose que du monde déjà convaincu de la nécessité de faire l’indépendance, et encore moins que la démarche qui la sous-tendra sera davantage citoyenne et républicaine. Excusez-moi de vous dire que vous faites bien peu de cas de celle qui sous-tend l’Appel citoyen du 20 mai et de ceux qui l’appuient, ce qui est très peu respectueux pour vos concitoyens et pas très digne de l’esprit républicain.
Je ne puis, quant à moi, que prendre à mon compte les mots de monsieur Gendron et affirmer, dans un esprit de conciliation et d’union : ''Les collectifs de citoyens pour l’indépendance qui commencent à voir le jour ne devraient pas s’opposer, mais bien apprendre à converger.
À mon avis, ces collectifs, loin de "surdiviser" les forces, disposent d’un potentiel indéniable pour rejoindre les citoyens en fonction des intérêts de ceux-ci. La convergence souverainiste ne pourra jamais être homogène, ni monolithique. Elle sera plutôt un amalgame combinant citoyens et société civile s’activant autour d’un commun dénominateur, celui de l’indépendance.''
Claude G. Thompson