GND: danger pour le PQ

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«À qui Gabriel­­ Nadeau-Dubois risque-t-il de faire le plus mal ? La réponse crève les yeux : au PQ»





L’arrivée probable de Gabriel Nadeau-Dubois à la tête de Québec solidaire et son entrée, tout aussi probable, à l’Assemblée­­ nationale soulèvent au moins trois questions.


Première question: offre-t-il à QS des possibilités de croissance?


Ma réponse est: probablement, oui.


Pour Québec solidaire, l’objectif est de percer à l’extérieur­­ du Montréal métropolitain. Ni Françoise David ni Amir Khadir n’y sont parvenus.


Je me suis souvent demandé s’ils priorisaient cela. Ils répondraient sans doute que oui, mais cela n’a jamais­­ trop paru.


Percée


Manon Massé a de réelles qualités, mais elle est tellement atypique qu’on se demande quel serait son attrait hors de l’écosystème communautaire et montréalais.


On peut penser ce que l’on veut de Gabriel Nadeau-Dubois, mais il a des dons évidents pour la joute politique.


Il bénéficie aussi d’un traitement ultra-favorable de la part du système médiatique, sans commune mesure avec l’attrait réel de ses idées, peu connues jusqu’ici.


Dans le climat actuel, une frange de l’électorat pourrait être séduite par une image de nouveauté, de fraîcheur, par le goût d’essayer «autre chose», de brasser la cage.


Les jeunes en particulier, assez déconnectés­­ du système politique traditionnel­­, sont disponibles, et plusieurs­­ pourraient être tentés.


Les vœux pieux que l’on retrouve dans le livre-bilan de la tournée Faut qu’on se parle – éducation, écologie, scrutin proportionnel, anti-racisme, etc. – peuvent suffire pour asseoir un discours, au moins pour un temps.


Sur le plan des idées, on voyage léger­­ de nos jours dans le domaine politique, car les électeurs ne sont pas très exigeants.


La deuxième question posée par l’arrivée de Gabriel Nadeau-Dubois est: critiquera-t-il davantage le gouvernement Couillard ou le PQ?


Il répondra sans doute: les deux.


Dans les faits, on a souvent eu l’impression­­, dans le passé, que les militants de QS détestaient plus le PQ que le PLQ.


Ce n’est pas seulement parce que, sur l’île de Montréal, ils se disputaient le même électorat.


Pour l’extrême gauche, la gauche modérée a toujours été l’ennemi principal­­, parce que c’est cette dernière­­ qui lui barre la route et la marginalise.


C’est ainsi depuis Marx et Lénine.


Oups !


La troisième question est: à qui Gabriel­­ Nadeau-Dubois risque-t-il de faire le plus mal?


La réponse crève les yeux: au PQ.


Il n’y a aucun vase communicant entre les électeurs de QS et ceux de la CAQ.


Le PLQ peut compter sur l’appui indéfectible­­ des ultra-fédéralistes et des communautés ethniques.


Le PQ, lui, se veut de centre gauche, souverainiste, et a un problème avec les jeunes.


Forcément, il doit craindre un parti plus à gauche, qui se dit souverainiste et qui courtisera les jeunes.


Si le PQ se contorsionne pour plaire à tout le monde, il hérissera tout le monde: va-t-il se déporter plus à gauche dans l’espoir de coincer QS ou chassera-t-il davantage sur les terres de la CAQ?


La semaine ne pouvait pas mieux finir­­ pour Philippe Couillard.




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