Cet été, on a beaucoup parlé de la course à la direction du Parti québécois, mais essentiellement pour dire qu’on n’en parlait pas.
C’est un peu normal. Les élections au leadership sont des activités à consommation interne. Peu de gens seraient en mesure de fournir le nom de trois aspirants à la chefferie du NPD ou du PCC sans recourir à Google.
De même, il faudrait être malhonnête pour prétendre que le public s’est passionné pour les échanges de Philippe Couillard, Raymond Bachand et Pierre Moreau en 2013. Imaginez si ça avait eu lieu l’été...
En fait, c’est la précédente campagne à la direction du Parti québécois qui fait figure de donnée aberrante, avec un candidat qui aspirait tout l’oxygène dans la pièce.
Pas de couronnement
L’actuelle course pourrait toutefois retenir plus d’attention d’ici le 7 octobre, pour une raison très simple: c’est la première fois dans l’histoire du Parti québécois qu’aucun candidat n’est assuré d’être élu au premier décompte.
Qu’il s’agisse de Pierre-Marc Johnson, d’André Boisclair ou de Pierre Karl Péladeau, leur rapport de force était tel qu’il était difficile pour leurs adversaires de croire sérieusement à la victoire.
Cette fois-ci, c’est différent. Il y a un meneur, en la personne d’Alexandre Cloutier. Il contrôle tous les députés actuellement engagés dans la course et il s’appuie sur une organisation dont il avait jeté les bases l’année dernière.
Ceci étant, même ses plus fidèles alliés ne vont pas jusqu’à prétendre qu’il pourrait être élu au premier tour.
Un ton strident
Il n’est donc pas étonnant que, suivant le déclenchement des hostilités à l’occasion du caucus présessionnel, la couverture médiatique ait redoublé. Le Parti québécois fournit toujours de la bonne copie aux journalistes friands de conflits.
Le ton des candidats a quelque chose de strident, ceux-ci semblant davantage chercher à se définir mutuellement qu’à débattre sérieusement de leurs propositions.
Paul Saint-Pierre Plamondon avait lancé le bal en s’en prenant à l’establishment du parti et en déplorant que la députée Nicole Léger, soutien d’Alexandre Cloutier, ne lui ait pas donné la parole lors d’une activité dans sa circonscription.
Cela a ouvert la porte à Jean-François Lisée et Martine Ouellet pour évoquer les difficultés d’accès des aspirants aux militants.
Mauvaises journées
La réponse d’Alexandre Cloutier n’a pas été celle d’un chef qui aura à rassembler le 8 octobre. Arguant avoir été l’objet du même traitement lors de la précédente course, il a prétendu que ses adversaires sentaient la défaite.
Le député de Lac-Saint-Jean a rajusté le tir le lendemain, mais le mal était fait. Un meneur confiant ne se conduit pas ainsi. Son attitude et celle de ses appuis laissent entrevoir une certaine nervosité et permet de croire qu’ils perçoivent la poussée de Jean-François Lisée.
Bref, Alexandre Cloutier est toujours le favori, mais il semble bien que, pour une fois au Parti québécois, il y ait bel et bien une course.
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