Wikileaks : circulez, il n’y a rien à (sa)voir

(ou comment la nomenklatura médiatique serre les rangs)

WikiLeaks - la grande manipulation

Chassez le naturel et devinez comment il revient ? Sous forme de critiques acerbes - à la quasi unanimité semble-t-il - de la presse française contre les "fuites" de Wikileaks.
Admirez le superbe travail de camouflage qu’ils déploient avec l’argument suivant, assené dès le lendemain de la publication des documents : "ces fuites ne nous apprennent rien de nouveau" (source : journalistes encartés, presse, télé, radio). Comment ? Même pas à un petit "faut voir, le temps d’examiner tout ça et on vous tiendra au courant" ?
Alors, première hypothèse : les journalistes, soucieux d’apporter une information de qualité, se sont farcis la lecture des 250.000 documents dans la nuit (ils sont forts les journalistes professionnels) et peuvent ainsi vous rassurer, cher lecteur, qu’il n’y a rien de nouveau là-dedans et que, ma foi, eux (car ils sont professionnels les journalistes professionnels) ont toujours fait leur travail correctement et que (donc) tout ceci ne serait que beaucoup de bruit pour rien.
Deuxième hypothèse : ils n’ont pas la moindre putain d’idée de quoi ils parlent.
Encore eux : "publier des documents secrets, c’est pas bien". On sent là résonner une note de sincérité, pure et cristalline. Effectivement, publier des documents secrets, qui n’auraient pas été fuités par une "source bien informée", "haut-placée" ou "proche du gouvernement" - et avec laquelle le journaliste entretient une relation privilégiée et vaguement complice - c’est pas bien.
Et enfin, laisser planer un doute : "attention, ces fuites sont organisées et c’est donc une manipulation". Diantre, on attend avec impatience qu’ils se mettent au travail et nous expliquent qui, comment et pourquoi.
Résumons : Journalistes salariés des médias commerciaux. Médias commerciaux appartenant aux multinationales. Multinationales sans foi ni loi acteurs/complices des crimes commis sur la scène internationale.
Et vous vous demandez encore, cher lecteur, d’où vient cet étrange sentiment que plus rien ne va dans le monde des médias ?
Théophraste R.
(libre comme le vent qui souffle entre les oreilles de Pujadas)


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