Vous avez envie de prendre un méchant coup de vieux, de déprimer bien fort ou de verser une larme ou deux? Allez au dépanneur, achetez le dernier numéro du magazine L'Actualité et lisez leur sondage sur l'avenir du français à Montréal. Si après ça vous ne vous promenez pas avec un petit nuage noir au-dessus de la tête, c'est que vous avez de très bonnes lunettes roses.
Le sondage CROP-L'Actualité-98,5 FM a de quoi rendre dépressif même le plus optimiste des anglophiles. Ce que les Québécois anglophones nous disent à propos du français se résume en une phrase : « we don't give a flying fuck! ».
JULIE QUI?
Le sondage a été fait en anglais auprès de Québécois dont la langue maternelle n'est pas le français.
Non, je n'ai pas été surprise qu'ils n'aient pas la moindre idée qui sont Julie Snyder, Régis Labeaume ou Marie-Mai.
Ce qui fait peur dans ce sondage est ailleurs. Dans le fait que la majorité des personnes interrogées pensent que ce n'est qu'une question de temps avant que toute l'activité économique de Montréal se fasse en anglais. La moitié des anglophones n'ont jamais eu de conversation « significative » avec un francophone (de leur vie!). Trois jeunes anglophones sur quatre trouvent normal que des francophones soient forcés de travailler en anglais.
Et finalement, le coup de grâce, le coup de couteau dans le cœur, 67 % des jeunes anglophones sont en désaccord avec l'affirmation suivante : « La position prédominante du français est l'ingrédient clé de l'originalité de Montréal. Sans elle, la ville perdrait son âme. »
Ça, ça fait mal : ça signifie que pour ces jeunes qui représentent l'avenir, Montréal pourrait devenir full anglo demain matin, ça ne leur ferait pas un pli sur la bedaine.
SUGAR SAMMY
Il y a quelques semaines, je vous parlais de mon enthousiasme devant Sugar Sammy. C'était avant de le voir sur scène. Dans son spectacle bilingue, il taquine gentiment tout ce qui bouge. Jusque-là pas de problème. Mais je n'ai pas du tout apprécié que Sugar Sammy ridiculise les francophones qui, selon lui, répètent à toutes les deux phrases « en français s'il vous plaît, en français s'il vous plaît ». C'est risible de se tenir debout? C'est ridicule de demander un peu de R.E.S. P.E.C.T ?
Mais le plus déprimant, c'était de voir des francophones rire à gorge déployée et se taper sur les cuisses pendant qu'un humoriste, parfaitement bilingue, enfant de la loi 101, leur jetait au visage qu'il trouvait pathétiques leurs aspirations légitimes.
Petite vie!
EN FRANÇAIS S.V.P.
Mais vous savez ce qui est le plus désolant? Je suis sûre que si on faisait demain matin un sondage auprès des jeunes francophones, on aurait droit à un coup de massue aussi déprimant que celui du sondage CROP/ L'Actualité/98,5FM.
Avez-vous récemment parlé à des ados du combat pour la survie du français? Ils vous regardent comme si vous parliez chinois. Pour la génération full cool, la guerre pour la reconnaissance du français n'est même pas un combat perdu d'avance. C'est du déplacement d'air aussi futile et inutile que Don Quichotte qui se bat contre des moulins à vent.
Come on, chill, who cares quelle langue on parle...
We don't give a f**k !
Come on, chill, who cares quelle langue on parle...
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