Cher Gilles,
Bien que je considère absurde la présence de députés québécois au Parlement canadien, j’éprouve pour toi une grande admiration. Il n’a pas dû être facile, tout au long de ces années, de prendre la route d’Ottawa et de siéger en ce lieu hostile aux Québécois. Je ne t’ai pas toujours approuvé. Tu m’as parfois fait sortir de mes gonds. Je t’aurais souhaité impitoyable, mordant, souriant, moins fédéraliste, accommodant. Je te suis, malgré tout, restée fidèle.
La défaite de lundi me cause un chagrin immense. Tu ne méritais pas pareille humiliation, pareille ingratitude (pas plus que les députés de ton parti). Les Québécois sont-ils tombés sur la tête ou ont-ils cherché à te faire comprendre qu’Ottawa n’était pas notre destination finale et qu’il nous fallait un nouveau départ ?
Qui sait si ce n’est pas un mal pour un bien ?
Tandis que les Conservateurs tenteront de nous faire reculer quarante ans en arrière, tandis qu’iront parlementer les nouveaux députés du nouveau Parti démocratique, rien ne nous empêchera de déclarer notre indépendance. Il faudra agir vite car, connaissant les Québécois, si le PQ n’assume pas ses responsabilités de parti fondé pour réaliser l’indépendance du Québec, les électeurs se rabattront sur QS et les libéraux conserveront le pouvoir.
Voyons les résultats du 2 mai comme une invitation à tourner le dos à Ottawa et à s’occuper de nos affaires.
Les Québécois veulent du changement ? Offrons-leur le plus beau qui soit : Un pays dirigé par des Québécois afin d’assurer le bien-être de la population québécoise et autochtone, pour venir en aide aux Canadiens-français et aux peuples indigents.
Je te remercie Gilles pour ta constance, ton professionnalisme, ton dévouement, pour tout ce temps consacré à défendre nos libertés et nos droits.
Le bloc est mort : vive l’indépendance !
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