Dans la plus grande discrétion, sans la présence des médias, des femmes voilées ont rencontré fin octobre des employeurs potentiels dans les bureaux de la Caisse Desjardins de Sainte-Foy à Québec.
Cette rencontre était réservée aux seules femmes musulmanes voilées. Le but des organisateurs était donc d’exclure les femmes musulmanes non voilées, elles aussi ayant des difficultés à se trouver un emploi. Cette activité pour le moins troublante a été organisée à l’initiative d’Option-travail et du Centre multiethnique de Québec.
Des employeurs tels Desjardins, la Ville de Québec, la Commission scolaire des Découvreurs et l’Industrielle Alliance étaient sur place.
Malaise
Que les femmes portant le voile puissent travailler est une évidence. Mais cette rencontre crée un véritable malaise, car elle était réservée exclusivement aux femmes voilées.
Or, aucune statistique ne permet de conclure que les musulmanes non voilées, qui sont majoritaires au Québec, précisons-le, n’ont pas de problème d’emplois.
Cette discrimination en faveur des femmes voilées pose un problème inacceptable dans un Québec dont le gouvernement s’apprête à légiférer en matière de signes religieux.
Option-travail, un centre-conseil en emploi, a manqué, à l’évidence, de jugement. Au nom de quels principes faudrait-il accorder des privilèges aux femmes qui font le choix à la fois politique et religieux de porter le voile ? Ces femmes font une interprétation fondamentaliste du Coran que ne partage pas la majorité musulmane au Québec, comme partout ailleurs en Occident.
Dans les théocraties où l’islam impose la charia, des musulmanes se battent, parfois au péril de leur vie, pour ne pas se voiler la tête et le corps.
Ce traitement de faveur envers les seules musulmanes voilées est un signe de discrimination et un message choquant : les seules vraies musulmanes sont voilées. Quelle ignorance et quelle stupide rectitude politique que cette initiative dont on préfère rire plutôt que d’en pleurer !