L’amphithéâtre romain, presque intact en dépit des attaques islamistes, reçoit l’événement musical. De l’orfèvrerie de diplomatie globale.
Explosions, artilleries, bombes se sont tues à Palmyre, pour faire place à la grâce et à la beauté de ces hommes qui composent le célèbre Mariinsky de Moscou, sous la baguette de l’excellentissime Valéry Gergiev, dont on connaît l’amitié pour son président.
Et cela se passe sous un soleil ardent, un ciel limpide d’un bleu profond, ou le vent semble s’être retiré pour ne pas balayer les sons au loin, dans le désert.
L’amphithéâtre romain, resté presque intact en dépit des attaques islamistes récentes, reçoit l’événement musical.
De l’orfèvrerie de diplomatie globale.
Cette initiative est bénéfique pour les Russes d’abord, qui ont contribué à régler le problème de Palmyre avec l’aide des Kurdes et de l’armée régulière, avant de se retirer, contribuant ainsi à renforcer la popularité du Président Poutine dans le monde, mais aussi en interne. Poutine doit se comporter de manière très habile, car les forces pour le renverser sont sous-jacentes, manipulées par Washington.
Cet événement est ensuite un message à l’Occident – sous l’égide des néocons de Washington – dont le contenu est clair : la Russie n’est pas belligérante contrairement à Washington. Elle ne cesse de le dire sans pour autant être crue.
Cet orchestre veut passer le message de pacification avec l’occident au sein du Moyen Orient secoué par le chaos total. Un chaos, faut-il le souligner, fomenté par Washington et ses vassaux européens.
Le concert commence par le Chaconne de Bach, qui dure exactement 14 minutes. 14 minutes de pure merveille, interprétées par le soliste du Mariinsky.
Ensuite, vient le tour du fameux violoncelliste, Sergei Roldugin, ami de Vladimir Poutine, dont la presse anglo-américaine perfide, avec l’agence Reuters en tête, n’omet pas de rappeler qu’il a été nommé dans les Panama Papers. Il interprête magistralement une quadrille pour violoncelle de l’opéra de Chtchedrine « Pas seulement l’amour ».
Enfin, vient la première symphonie de Prokoviev, magnifique. Un discours du Président Poutine par satellite, sur grand écran bien adroitement placé face à un pilier. Discours chaleureusement applaudi par le public. Comme je le disais, il est un orfèvre de la diplomatie globale. Je tire mon chapeau bas. C’est la voix de la Russie, non la voix de l’Amérique qui retentit dans ce haut lieu de civilisation occidentale. Un coup de maître.
Ce que ces coquins occidentaux omettent de préciser, c’est que durant la prestation, sur grand écran, l’on a pu voir le portrait du martyr de Palmyre, le directeur et archéologue en chef du site qui fut décapité sur les lieux à l’âge de 82 ans, Khaled al Assaad. Emouvante évocation.
Dans l’auditoire, des soldats russes, bien sûr, mais aussi de l’armée régulière, peut-être aussi des Kurdes, dont je ne distingue pas l’uniforme. Une assistance de toutes obédiences, juifs, musulmans, sunnites et chiites, chrétiens, orthodoxes qui communiaient ensemble au sein d’un des berceaux de notre culture, Palmyre.
Bien sûr que l’événement est politique, destiné à soigner l’image de la Russie et de son président. Mais il faut avouer, que cela est fait de manière distinguée, sophistiquée, avec classe et finesse.
De ce genre de diplomatie, on en redemande. Encore une fois, le joueur d’échec vient de se montrer à la hauteur.
puisque tous les sondages du jour en Russie, montrent que les Russes veulent à 2/3 reconduire leur Président en 2018 !
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