La loi 40 du gouvernement Legault, qui abolit les Commissions scolaires pour les remplacer par des Centres de services scolaires abolissant au passage les élections servant à élire ceux qui y siégeaient, a subi un échec en Cour supérieure à la suite d’une poursuite de la part de l’Association des commissions scolaires anglophones du Québec (ACSAQ), le juge statuant que certains articles de la loi vont à l’encontre des droits et libertés des anglophones.
«Sur les gros points, c’est une victoire éclatante. Ce jugement vient mettre un frein à cette nouvelle tendance de tout centraliser, que toutes les décisions soient prises par le gouvernement à Québec», argue Russell Copeman, directeur général de l’ACSAQ. «Ça vient confirmer les droits des Québécois anglophones de gérer et contrôler notre système d’éducation», se réjouit M. Copeman.
Le plus aberrant dans toute cette saga, ce n’est pas le fait que les anglophones aient eu gain de cause, mais plutôt le fait que les Centres de services scolaires francophones se retrouvent pris dans un carcan qui laisse toute la place à la centralisation des pouvoirs entre les mains du ministre de l’Éducation. Et de surcroît, cette loi permettrait notamment au ministre de nommer les futurs directeurs généraux des Centres de services scolaires, mais aussi de les limoger et même d’annuler une de leurs décisions pour imposer la sienne.
En termes clairs, le gouvernement Legault, via la loi 40, avait pour objectif notamment d’exercer un meilleur contrôle sur la gestion des Commissions scolaires anglophones alors que le jugement de la Cour supérieure remet le pouvoir entre leurs mains. Par ailleurs, la loi 40 s’appliquant aux Centres de services scolaires francophones, ces derniers verront leur autonomie s’estomper dans le processus de centralisation tel que formulé dans la loi.
Personnes âgées prises en otages
Quoique l’hécatombe dans les CHSLD durant la pandémie ait suscité une kyrielle de recommandations et de rapports, il semble que le système de santé auprès des personnes âgées ne soit pas encore sorti des écueils qui le hantent depuis des décennies.
En dernière heure, on apprend qu’une résidente de 92 ans du CHSLD du Boisé Sainte-Thérèse, Mireille Éthier, est décédée tragiquement après avoir chuté et s’être étouffée en mangeant. Selon sa belle-fille, indignée et bouleversée, Mme Éthier serait morte «par négligence du gouvernement. Des soins humains, elle n’en a pas eu».
Le scénario de la maltraitance envers les personnes âgées se répète inlassablement tel un vieux microsillon 78 tours usé et grinchant. Une ritournelle sans fin marquée par un destin implacable. Des cas comme celui de Mme Éthier sont devenus presque «normaux» comme si la mort qui survient à un âge avancé faisait partie de la vie «normale».
Jusqu’à quand notre société dite «civilisée» traitera-t-elle ses aînés comme des êtres de classe inférieure? Quand reconnaîtra-t-elle enfin le legs incommensurable de ces personnes qui ont contribué à la sueur de leur front au confort de notre société?
Notre société se doit de redonner à la vieillesse ses lettres de noblesse et de prendre soin de ceux et celles qui ont eu le privilège de vieillir au lieu de les tenir en otages dans un système qui semble avoir oublié qu’il est imputable de leur mieux-être en fin de vie.
Henri Marineau, Québec
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