Vigile.net: les libéraux accusent les péquistes de cautionner des propos antisémites

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Le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier (à droite), et le député libéral Lawrence Bergman ont demandé aux députés péquistes de cesser de financer Vigile.net.
Photo: Jacques Boissinot, PC


Jocelyne Richer La Presse Canadienne Québec - Le gouvernement Charest tente de coller une étiquette antisémite à l'opposition péquiste, parce que quelques députés du PQ ont financé le site Vigile.net, qui a diffusé des propos haineux envers les juifs.
Mais le leader parlementaire de l'opposition officielle, Stéphane Bédard, a répliqué en prenant position pour la liberté d'expression et contre la censure.
Vigile.net est un site de réflexion politique de tendance souverainiste qui diffuse les textes et les idées de divers auteurs, sur une foule de sujets d'actualité. En 15 ans, le site a diffusé 40 000 textes.
Or, les libéraux ont tracé un lien entre la parution sur ce site de déclarations à caractère antisémite et le fait que trois députés péquistes ont contribué, à titre personnel, au financement du site.
Le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier, et le député libéral Lawrence Bergman ont demandé aux députés péquistes de cesser de financer ce site.
«Posez-leur la question: est-ce que ça veut dire qu'ils supportent ça?», a déclaré le ministre Fournier, en conférence de presse, après avoir cité quelques extraits de propos à caractère haineux envers les juifs recueillis sur le site controversé.
«Trouvez-vous ça correct? Dénoncez-le! Et on a le silence radio», a-t-il ajouté à l'intention des députés péquistes, en qualifiant certains propos lus sur le site d'«outrageants».
En conférence de presse, M. Fournier a cité quelques phrases hors contexte dont les auteurs sont simplement identifiés par leur nom: André Vincent, Robert Barberis-Gervais, Ivan Parent et Bernard Frappier, qui coordonne le site.
Le leader parlementaire du PQ, Stéphane Bédard, a répliqué en dénonçant à son tour la tentative des libéraux «d'associer le nationalisme québécois à ça, c'est triste, c'est malheureux».
Il déplore le fait qu'en raison de quelques dérapages M. Fournier ait choisi de «condamner au complet Vigile.net».
«Ça, c'est de la censure», a-t-il soutenu, en se décrivant comme un «farouche défenseur de la liberté d'opinion».
«La censure est la pire chose qui guide nos sociétés», a ajouté M. Bédard.
Les députés visés sont Agnès Maltais, Bernard Drainville et Louise Beaudoin. Deux d'entre eux ont choisi de ne pas renouveler leur financement au site.
M. Bédard a soutenu que ces trois députés s'étaient élevés «avec vigueur et sans aucune nuance» contre «tout propos antisémite, tout propos haineux».
Malgré cela, M. Fournier leur reproche de ne pas s'être engagés à ne plus financer le site. La chef péquiste, Pauline Marois, n'a d'ailleurs donné aucun mot d'ordre à ses députés à ce sujet.
Contrairement à ce qu'a prétendu M. Fournier durant la conférence de presse, les députés en cause ne se sont pas servis de leur enveloppe de Soutien à l'action bénévole pour financer Vigile.net, a soutenu M. Bédard. Ils auraient agi à titre personnel.
Tout en se portant à la défense de ce site de discussion politique, le leader péquiste a toutefois exhorté les responsables de ce genre de sites internet à faire preuve de la plus grande rigueur, en s'assurant que les textes publiés respectent les lois du Québec.
Cette histoire a débuté la semaine dernière quand le porte-parole du Comité Canada-Israël a fait une sortie dans les médias pour dénoncer des propos haineux envers les juifs parus sur Vigile.net, tout en demandant aux députés souverainistes de se dissocier de ces propos et de cesser de financer le site.


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