Victime jusqu’au bout

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« Madame Ouellet a laissé sous-entendre qu’elle est encore intéressée par la politique. Reste à savoir si la politique s’intéresse encore à elle. »

Donc, si Martine Ouellet a été désavouée par les membres de son parti, c’est à cause de la mauvaise foi des commentateurs politiques, de la misogynie ambiante, du manque de courage des sept députés démissionnaires, de la campagne de dénigrement de Mario Beaulieu, de l’acharnement de Gilles Duceppe, des Québécois qui ont peur de l’indépendance, du manque de colonne vertébrale des bloquistes qui se sont laissé influencer par les méchants médias, du PQ qui l’a laissé tomber, etc., etc.


Bref, c’est la faute à tout le monde.


Sauf à Martine Ouellet.


Ce qui fut démontré


Au lieu de partir dans la dignité, la chef du Bloc a décidé de profiter du fait qu’il y avait enfin des journalistes présents à son point de presse pour distribuer des blâmes à la volée et régler son compte à la Terre entière.


Martine Ouellet se demande pourquoi si peu de bloquistes lui ont fait confiance ?


Elle n’a qu’à revisionner sa performance d’hier.


Tout est là.


Son incapacité à s’autocritiquer, son penchant à rendre les autres responsables de ses propres erreurs, son entêtement, son amertume, son refus de regarder la réalité en face, sa conviction d’avoir toujours raison, sa tendance hyper dramatique à la victimisation...


Comme m’a écrit un lecteur : « Martine Ouellet roule à contresens sur une autoroute.


Elle allume la radio, et entend un journaliste dire : “Attention, une auto roule présentement à contresens sur l’autoroute !”


Martine Ouellet soupire et dit : “Pas juste une !” »


Madame Ouellet dit qu’elle se donne corps et âme à la cause de l’indépendance.


Si c’est vrai, elle aurait dû faire preuve d’abnégation et d’humilité et se retirer en douce pour ne pas desservir la cause qui lui tient tant à cœur.


Mais non.


Elle a préféré s’accrocher, mettre tout le mouvement souverainiste dans l’embarras et pousser son parti au bord du précipice en disant : « Avec Martine, on va faire un pas en avant ! »


Le retour de Tanguy


Ça va prendre du temps avant que le Bloc ne se relève de ce pathétique psychodrame qui a failli avoir sa peau.


J’imagine maintenant les péquistes...


« Espérons qu’elle ne reviendra pas ! Vite, barricadons-nous ! Et ne répondez pas au téléphone si son nom apparaît sur votre cellulaire ! On n’est là pour personne ! »


Les péquistes sont comme les parents d’un Tanguy de 42 ans qui viennent tout juste de célébrer le départ tardif de leur fiston... pour apprendre avec horreur qu’il vient de perdre son emploi et de divorcer !


« Oh non, merde, il va revenir ! »


La défaite qu’a subie madame Ouellet ce week-end est d’autant plus cuisante que les membres du Bloc sont d’accord avec sa vision de la mission du parti.


Ils ont dit à 65 % que le Bloc devait effectivement faire la promotion de la souveraineté sur toutes les tribunes, comme madame Ouellet le préconisait.


Mais juste... pas avec elle !


Ce n’est pas sa vision du Bloc qui a été rejetée.


C’est elle.


Son style, sa personne, sa façon toute particulière de gérer.


Madame Ouellet a laissé sous-entendre qu’elle est encore intéressée par la politique.


Reste à savoir si la politique s’intéresse encore à elle.