Vente des Canadiens de Montréal: où étiez-vous ?
Lors de l'achat des Canadiens de Montréal et du Centre Bell, Gignac, Bachand et Charest avaient exigé des Molson que 60% du montant de la transaction proviennent d'actionnaires québécois. Le gouvernement Charest via Investissement Québec (IQ) avait octroyé un prêt de 75 M$ remboursable sur un maximum de 10 ans. Aucune autre exigence avec notre argent ne fut demandé aux Molson tel qu'un appel d'offres public. Jacques Ménard, Président du CA de la BMO (probablement grand copain de Molson, BCE, Thomson et Andlaur) était le manitou qui s'occupait de faire l'analyse des propositions !!!
Voici ce qu'étaient les actionnaires des Canadians of Montréal en 2009 lors de l'achat:
- la société Bell Canada Entreprises (BCE);
- le Fonds de solidarité de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ);
- la société d'investissement privée Woodbridge Limitée, qui appartient à la famille Thomson;
- l'homme d'affaires Michael Andlauer, propriétaire majoritaire des Bulldogs de Hamilton, club-école du Canadien dans la Ligue américaine;
- l'ancien président de la Bourse de Montréal, Luc Bertrand.
Tout ce beau monde est-il québécois à 60% ?
BCE n'a plus rien de québécois même si son siège social est à Montréal. Des coupures depuis les 15 dernières années au siège social en fait en sorte que Toronto (avec la Bourse TMX) demeure la plaque décisionnelle des stratégies de BCE.
Woodbridge Holdings, le conglomérat de la famille Thomson, la plus riche famille canadienne qui est notamment propriétaire de la plus importante agence de presse du monde, Thomson Reuters, est également actionnaire du groupe BellGlobemedia (BCE !!).
Michael Andlauer, le président d'ATS, une société de transport et de logistique pancanadienne dont le siège social est à Toronto, est aussi propriétaire des Bulldogs de Hamilton, le club-école du Canadien de Montréal dans la Ligue américaine.
Quant au Fond de solidarité et M Bertrand, personne ne sait quels sont leurs pourcentages respectifs d'actionnariat dans les Canadiens de Montréal.
« Si le gouvernement intervient dans cette transaction, c'est pour s'assurer que le contrôle majoritaire de l'équipe soit détenu par des actionnaires québécois. Nous sommes convaincus que des propriétaires d'ici auront à coeur de préserver l'excellence de cette organisation », a déclaré le ministre Clément Gignac. Pauvre gouvernement Charest.
À mon avis, non seulement il n'y avait pas 60% de Québec inc. (BCE Québécois ???, Woodbridge québécois ???, Andlaur québécois ??? ) en 2009, mais depuis ce temps, les Molson ont remboursé en totalité le 75M$ d'IQ l'an passé (IQ n'a pas fait d'argent avec notre argent), Gillett n'aurait rien payé en impôt au Québec et au Canada, et Molson conteste juridiquement les taxes à percevoir par la Ville de Montréal (plusieurs millions de $ ).
Notons que la vente a frisé les 630M$ (quel beau travail de Ménard) et les Canadians of Montréal n'ont pratiquement plus rien de Québécois à tous les échelons et ce, même au niveau de la diffusion des matchs (écoutez simplement RDS pendant une joute de hockey et les mots Québec et Québécois(e) n'existent pas dans le vocabulaire des animateurs).
Alors, où étaient-ils les Kadir et autres défenseurs de la transparence ?
Par ailleurs, nous savons que les Desmarais ont acheté des actions au club des Remparts de Québec juste avant l'entente Labeaume-Québecor. Nous savons que Marcel Aubut serait dans le camp de BCE ainsi que plusieurs anciens joueurs québecois de la LNH ayant de l'influence à Québec. Nous savons qu'il y a discrimination de la LNH depuis plusieurs décennies, envers les joueurs québécois francophones. Nous savons également que les principaux médias contrôlés (Gesca, Radio-Canada…) sont en désaccord avec l'approche Labeaume.
Voudrait-on mettre des bâtons dans les roues à Québecor pour que ce dernier ne puisse pas diffuser l'éventuel équipe de la LNH de Québec à travers des plate-formes technologiques en concurance avec BCE et d'autres conglomérats ?
Avec les derniers soubresauts de cette saga, il y a anguille sous roche qui vient de plus haut que De Bellevalle. D'autres grands joueurs silencieux sont prêts à ne pas laisser Québecor développer ce marché à tout prix.
Que cette commission donne un avantage politique à Pierre-Jean-Jacques, je m'en balance. Toutes ces procédures gouvernementales (appel d'offres, analyse de soumissions, aspects juridiques…) masquent les vrais pouvoirs d'influence détenus par d'autres acteurs qui demeurent obscurs et très loin des analystes.
J'appuie à 100 % le maire Labeaume, les citoyens de Québec, la Ville de Québec et le Québec tout entier pour que le hockey redevienne ce qu'il était : un vaisseau amiral en terre d'Amérique française à faire rêver notre descendance.
S. Boucher, Longueuil
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2 commentaires
Stéphane Sauvé Répondre
6 juin 2011Impeccable ! Merci pour votre article.
...Power Corp ou Québecor...ils seront tous les deux pris avec la débandade du dollars...
...pour le reste, nous avons besoin de mettre en place cette Assemblée constituante et bientôt...
Gaston Boivin Répondre
5 juin 2011Bravo et bien dit! Tout à fait d'accord!
C'est drôle que Radio-Cadenas et son partenaire Gesca n'aient pas attiré vraiment l'attention de leur public sur l'affirmation de PKP qui a cru bon de préciser, lors de son intervention à la commission parlementaire, que la Caisse de dépôt détenait 45% des actions de Quebecor (via Quebecor media), laissant entendre par là que les Québécois profiteraient, de ce fait, de 45% des profits qui résulteraient de l'entente intervenue entre la ville de Québec et Quebécor. Ajoutons à cela, en faveur du profit retiré par le public, le 10 à 15% de profit qui sera versé annuellement, pendant 25 ans, à la ville de Québec: Donc 45% de profit pour le Québec dans son ensemble + 10% ou 15% pour la ville de Québec= 55%% ou 60% des profits pour le public!
Je mets au défi monsieur Khadir ou quiconque, peu importe la pureté de leurs intentions, de trouver une façon qui pourrait être plus profitable à l'intérêt public.
On a déjà dit que Maurice Richard, par ses exploits, avait, d'une certaine façon, joué un rôle dans la prise de confiance collective des Québécois et qu'il avait en ce sens participé à l'affirmation moderne du peuple québécois. Dans l'état actuel de la situation de notre peuple, ce dernier aurait besoin d'une nouvelle reprise de confiance et d'une nouveau désir d'affirmation. Les Québécois ayant été dépossédés et presqu'exclus du club à lequel ils s'identifiaient, jadis, à Montréal, il est impératif que nous recréerions ce club à Québec pour nous nous aider collectivement à se recréer une nouvelle confiance et à grandir à nouveau. Je crois que c'est cela que craignent les maîtres de Radio-Propagande et de Gesca.
J'estime aussi aussi que la lecture de monsieur Khadir, si bien intentionnée soit-elle, est erronée et nuisible à l'affirmation du peuple québécois et à sa quête d'un véritable pays: On dirait que monsieur Khadir ne réalise pas que, à l'extérieur de Montréal et des proches régions limitrophes l'avoisinant, l'immense majorité des autres régions du Québec et de leurs citoyens sont pour le retour des Nordiques à Québec et pour qu'on n'ajoute pas inutilement et futilement aux immenses difficultés qu'ont à surmonter ceux qui ont à coeur de mener à terme ce projet déjà parsemé d'embûches considérables: C'est bien mal partir, en comptant au départ sur une clientèle presqu'exclusivement montréalaise, de vouloir prendre le pouvoir en se mettant ainsi à dos plus de la moitié de la population du du Québec.