Une tonne d’options pour la direction de Bombardier

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Où commence l'indécence ?





À l’exception du dernier mois, où le titre a commencé à se redresser, Bombardier a connu une année de grande misère en bourse. De mai 2015 à février dernier, l’action est partie de 2,70 $ pour se ramasser à 72 cents, son plus bas niveau historique.


Qu’à cela ne tienne, le conseil d’administration de Bombardier tient à récompenser davantage son état-major et c’est pourquoi il propose d’augmenter de 88 millions le nombre d’options à émettre aux dirigeants de l’entreprise, soit de 136 à 224 millions. Ce qui permettrait aux dirigeants de l’entreprise de détenir jusqu’à 10 % des actions en circulation.


De gros fonds d’investissement s’opposent à cette généreuse proposition qui sera présentée ce matin à l’assemblée des actionnaires, soit l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada (OIRPC) et le Régime de retraite des enseignants de l’Ontario (Teachers), trouvant cela fort préoccupant.


Aide gouvernementale


Par ailleurs, le conseil d’administration de Bombardier, avec en tête Laurent Beaudoin et les membres de la famille Bombardier, est passé maître dans l’art d’obtenir de l’aide gouvernementale.


N’eût été l’opération de sauvetage de l’automne dernier où le gouvernement Couillard a investi 1,3 milliard dans la survie de la C Series et où la Caisse de dépôt et placement du Québec a injecté 2 milliards dans Bombardier Transport, il est évident que Bombardier risquait de sombrer.


Malgré cet investissement massif de 3,3 milliards, le gouvernement et la Caisse se sont fait octroyer des blocs de droits de souscription à un prix d’exercice de 2,21 $, ce qui dépassait, et de loin, le cours de l’action au moment où les ententes étaient annoncées.


D’ailleurs, j’ai toujours reproché au gouvernement et à la Caisse d’avoir mal négocié ce volet des ententes alors que les administrateurs de Bombardier, eux, s’octroyaient pendant la même période des droits de souscription à des prix nettement inférieurs.


Droits et options


À preuve, depuis octobre dernier, les membres du conseil d’administration de Bombardier se sont partagé plus d’un million de droits de souscription à des prix variant de 1,32 $ à 1,56 $. C’est de 30 à 40 % moins cher que ce que le gouvernement et la Caisse devront payer pour exercer lesdits droits de souscription. Convenons que Québec et la Caisse ont l’air pas mal amateurs à ce chapitre.


Les deux principaux dirigeants de Bombardier ont reçu en août 2015 de gros blocs d’options à un prix d’exercice de 1,65 $. Pierre Beaudoin (président exécutif du conseil) s’est fait accorder un bloc de 4,6 millions d’options et Alain Bellemare (président et chef de la direction), un bloc de 5,1 millions d’options.


Au cours du dernier mois, les investisseurs ont repris confiance dans l’avenir de Bombardier alors que le carnet de commandes de la C Series a commencé à se remplir... et que les perspectives s’annoncent relativement plus prometteuses qu’il y a quelques mois.


L’action a rebondi pour se négocier aujourd’hui au-dessus de la barre de 2 $ pièce. Remarquez que pour un titre qui s’est déjà négocié à 25 $, il n’y a pas de quoi se péter les bretelles. Mais bon...




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