À mon sens, les critiques concernant le projet d’enseigner l’anglais de façon intensive en sixième année du primaire suscite de la part de certains ténors frileux une tempête dans un verre d’eau lorsqu’ils décrivent l’intention du gouvernement comme une véritable menace identitaire!
Comme l’a écrit Brigitte Breton, éditorialiste au Soleil, dans son article du 3 mars, intitulé « Ni crime ni menace», « Aimer et préserver sa langue n’interdit pas d’en apprendre une seconde, voire plusieurs. Le Québec a la maturité pour revoir le mode d’enseignement de l’anglais, langue seconde, sans sacrifier l’enseignement du français, sans mettre en danger l’identité de la majorité francophone, sans perdre son âme… Nous ne vivons pas en vase clos.
La mondialisation de l’économie, l’immigration, l’omniprésence des nouvelles technologies et des médias sociaux imposent deux défis majeurs mais non contradictoires aux Québécois francophones : maîtriser, protéger et promouvoir leur langue, mais aussi connaître l’anglais suffisamment pour évoluer dans un monde où il domine. »
Nier un tel constat, c’est se mettre la tête dans le sable!
Du même souffle, lors d’une entrevue réalisée au Soleil, Louise Marchand, la nouvelle présidente de l’Office québécois de la langue française déclarait récemment que les immigrants et les anglophones verront l’importance de parler français au Québec si les francophones exigent d’être servis en français plutôt que de parler anglais pour « s’exercer ».
Toutefois, il m’apparaît essentiel que ce nouveau programme ne vienne pas pénaliser les élèves en difficultés d’apprentissage, lesquels devraient en être exclus pour leur permettre de recevoir toutes les heures d’enseignement requises pour acquérir les notions des matières de base, en particulier la langue maternelle.
Henri Marineau
Québec
L'enseignement de l'anglais en sixième année
Une tempête dans un verre d'eau!
Tribune libre
Henri Marineau2089 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
5 mars 2011Monsieur Marineau
C'est facile parler comme vous le faites surtout si vous demeurez dans une ville comme Québec où la menace d'assimilation ne se compare pas à celle de Montréal. Le jour que les Québécois seront sécurisés émotionnellement dans leur langue, il leur sera plus facile d'apprendre la langue anglaise ou toute autre langue. Une question que je me pose: pourquoi les Québécois font-ils toujours les frais de ces nouvelles politiques de bilinguisme et non les anglophones du West Island? Deux poids deux mesures??? Notre classe politique est-elle colonisée à ce point? Il n'y a pas de doute là-dessus.
La première des choses, il ne devrait y avoir ici qu'un seul système d'éducation comme en France ou dans tout autre pays qui sait se respecter. Je ne comprends pas qu'on accorde autant de droits et de privilèges à cette minorité anglophone qui comme les nouveaux arrivants ne veulent pas s'assimiler à la majorité. Il va falloir que nos gouvernants se réveillent sinon la situation risque de devenir explosive s'ils ne cessent pas de continuer à jouer à l'autruche comme ils le font présentement. Il m'a fait plaisir.
André Gignac pour un Québec indépendant et libre!
Michel Pagé Répondre
4 mars 2011Politique linguistique du discours inaugural: Rien pour la revitalisation du français, alors que le programme de francisation des immigrants a été coupé, que les problèmes d'intégration sociale s'accumulent, que la vitalité du français est en perte de vitesse dans la région de Montréal et Montréal. On propose des classes d'anglais intensif pour tous les élèves de sixième année (difficulté d'apprentissage difficulté d'intégration linguistique, français mal maîtrisé..). On confond programme éducatif spécial à promesse démagogique. Cette promesse dans les circonstances où l'anglicisation de Montréal gagne depuis quelques années correspondrait à un plan d'anglicisation et des professeurs et des élèves déjà en difficulté d'apprentissage du français, ou des immigrants ou enfants d'immigrants ne possédant pas encore une connaissance raisonnable du français.
La volonté gouvernementale d'améliorer les aptitudes linguistiques dans nos écoles peut paraître louable ( ou opportuniste, pour récupérer des votes de l'ADQ) en apparence, mais L'expérience montre que de telles politiques en milieu dits bilingues (et c'est maintenant le cas à Montréal). Pourtant, la proposition improvisée du discours inaugural mènerait à terme à un transfert des jeunes allophones vers l'anglais. On induirait une propension à utiliser l'anglais à la fois à la maison et dans les cours d'école, et les enseignants, puisque cette proposition serait universelle, risqueraient de se comporter comme des agents d'anglicisation, tel en milieu anglophile-bilingue (Ottawa par exemple) où les francophones communiquent de plus en plus en anglais entre eux. Il serait alors trop tard pour changer de cap : Montréal aura glissé un peu plus vers l'anglicisation, et les immigrants seront moins francisés. En tant qu'enseignant, je refuserais de mettre en ouvre la proposition anglicisante de J. Charest, trop conscient de la fragilité du français à Montréal et dans la région métropolitaine.
à vrai dire dans une certaine partie de Montréal, « la langue française n'est plus la langue identitaire première, officielle et commune" car l'immigration aurait été trop massivement anglotrope et anglophone, et pas suffisammemnt francisé. Pour cette raison, parmi d'autres, la proposition libérale ne peut être mise en oeuvre sans contribuer très négativement à l'angisation encore plus marquée de Montréal et du Montréal métropolitain.
En plus d'être incohérente cette mesure étendue pour tous, et tous lieux, serait impraticable, car les ressources humaines ne seraient pas là et cette disposition violerait la liberté de choix pour l'apprentissage approfondi du français, langue commune et de cohésion sociale.
Ainsi une proposition étabisssant des projets spéciaux, projets éducatifs d'école, pourraiient être acceptables, mais jamais un programme universel pour tous.
En définitive, tout le monde dit la même chose: oui à des projets éducatifs ou spéciaux étendus d'apprentissage de l'anglais ou pourquoi pas de l'espagnol, mais on rejette la proposition originelle du discours...
Il faut aussi savoir que Si je me fie à des linguistes de l'école de pensée structurale, tel le linguiste français Claude Hagège, c'est une erreur d'affirmer que de ne prétendre couloir étendre le bilinguisme en situation d’un peuple minoritaire serait que bénéfique. Au contraire, dans une situation comme celle du Québec, cet auteur affirmerait que «le bilinguisme représente un danger pour la raison très simple que la pression de l'anglais est si forte dans le monde contemporain qu'il a la capacité de chasser, d'éliminer toute autre langue.» référence La mort des langues.:
Enfin le texte de M. Dufour, sur Vigile est clair et incite à la cohérence. L'hégémonie de L'anglais n'est pas grante de bonheur!
Bien votre