Une solution élégante

Tribune libre

Depuis plusieurs semaines des dizaines de milliers d’étudiants ont déserté les bancs d’école pour protester contre la hausse des droits de scolarité décrétée par le gouvernement Charest. Un groupe d’étudiants est en désaccord avec la hausse et réclame le statu quo, un autre prône la gratuité. Le gouvernement lui reste sur sa position de départ. Rien ne laisse entrevoir un dénouement à ce conflit.
Comment régler ce duel sans qu’aucune partie ne perde la face? Telle est la vraie question. Je propose donc une solution élégante. Parallèlement aux prochaines élections provinciales il y aurait un référendum portant sur les droits de scolarité. En plus de voter pour son député il faudrait cocher un des trois choix suivants :
1. Abolition des droits de scolarité. L’ensemble des Québécois devront payer une surtaxe sur l’essence ou sur la TVQ pour combler le manque à gagner du gouvernement.
2. Le statu quo. Les droits de scolarité seront majorés d’un certain pourcentage sur une période déterminée pour atteindre le niveau fixé par le gouvernement, puis majorés en fonction de l’augmentation du coût de la vie.
3. Augmentation de droits de scolarité telle que demandé par le gouvernement.


Le peuple aura le choix. C’est la démocratie comme se plaisent à dire toutes les parties. Le résultat sera sans appel pour les étudiants et pour le gouvernement, quelque soit le parti politique élu.
Il est urgent pour les étudiants de retourner en classe et pour le gouvernement à son ordre du jour. Il faudra dès lors, pour les diverses institutions d’enseignement, planifier les modalités pour la complétion de la session d’hiver et la tenue de la session d’été.


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10 commentaires

  • L'engagé Répondre

    6 mai 2012

    Je ne comprends pas que ce que vous ne comprenez pas...
    «Abolition des droits de scolarité. L’ensemble des Québécois devront payer une surtaxe sur l’essence ou sur la TVQ pour combler le manque à gagner du gouvernement.»
    Il n'y en a pas de manque à gagner!
    Si le gouvernement décrète demain matin un tarif pour l'eau de 100$ par année, un nouveau revenu qu'il invente, pouvez-vous parler d'un «manque à gagner» si on exige que cette mesure soit annulée?
    Je comprends l'intention, mais le but de Vigile est d'informer, pas de continuer le décervelage des médias traditionnels. Or, votre proposition, en reprenant le sophisme contribue à le diffuser.
    Pouvez-vous faire attention?
    Abolir la hausse veut juste dire abolir la hausse, les universités, oui, n'auront pas cet argent, mais elles n'en n'ont pas besoin. On n'a pas à compenser en allant chercher les fonds ailleurs!
    Il faut cesser de jouer le jeu qui permet au gouvernement de légitimer que si les frais n'augmentent pas qu'il faudra chercher l'argent ailleurs.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mai 2012

    Il est facile de dire que les universités sont gérées en broche à foin en montant en épingle quelques dérives (les plus grosses se passent sur l'île de Montréal comme par hasard). La soi-disant entente s'est faite dans le dos des universités qui font de bons boucs émissaires. Il y a eu la loi 100 qui a limité les dépenses administratives mais qui a amené une coupure dans certains services aux étudiants (registraire, etc.). Il n'y a pas que l'UQAM ou Concordia comme modèle de gestion. Il y a des universités qui gèrent serré et le MELS aurait avantage à prendre des cours dans ces universités...et certains étudiants aussi. Ouch! je viens de me mettre le doigt entre l'arbre et l'écorce...

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mai 2012


    À mon avis, ça passera pas. Les étudiants vont voter contre. C'est une patente à gosse ce truc. Une patente improvisée, libérale.

  • Jean Lespérance Répondre

    5 mai 2012

    Dans l'horreur et le machiavélisme, il ne peut exister de solutions élégantes.
    On vient d'avoir la preuve que la SQ a joué une scène de violence dans le but de diaboliser les étudiants à la face du public pour jouer les purs.
    À Montébello, notre Gestapo avait fait la même chose.
    Notre Führer va sans doute les récompenser par une augmentation de salaire.
    Il n'existe pas d'élégance dans la violence et le machiavélisme.

  • Gilles Verrier Répondre

    5 mai 2012

    Le discours qu'on entendait au cours des années qui ont suivi le rapport Parent répétait que, oui nous payons plus de taxes mais c'est pour se donner des outils collectifs comme l'éducation gratuite. Au niveau de l'État, on parlait bien d'éducation gratuite. Aujourd'hui, on ne parle même plus de gratuité, le ministre Bachand qualifie même de «stupide» le gel des frais de scolarité. Il est clair que comme société des forces puissantes veulent nous faire régresser petit à petit dans le monde d'avant la révolution tranquille, possiblement pire.
    Alors que nous payons des taxes plus élevées qu'à l'époque, on nous arrive, en sus, avec des tarifications qui grimpent pour les services de base d'une société évoluée. La solution ne consiste pas forcément à prélever davantage de taxes, les étudiants cherchent à démontrer (et ils le font assez bien) que les ressources financières sont déjà là mais qu'il faut mettre fin aux abus et aux largesses des petites féodalités bureaucratiques que sont devenus les rectorats qui dispersent les ressources financières qu'on leur confie soit à leur profit, soit à des projets parfois excentriques ou risqués (L'îlot voyageur, pour ne nommer que celui-là...) qui s'écartent de la mission première des institutions d'enseignement. Administrateurs imprudents, il leur semble facile de dépenser dans des projets prestigieux qui semblent être mis au monde pour leur seule «gloire», or ce n'est pas leur argent qu'ils risquent mais celui des contribuables. Pour contester cet état de fait, les étudiants reçoivent des coups de matraques pendant que nos piètres administrateurs se font discrets en attendant d'atterrir à la retraite avec des parachutes dorés, sans qu'ils n'aient eu de compte à rendre. Pas étonnant, le Ministère et le gouvernement qui pourraient leur en demander participent de la même mentalité. Le bien commun passe bien loin dans la liste de leurs priorités et en haut lieu, il n'est pas question de se remettre en cause.
    GV

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    5 mai 2012

    " Je propose donc une solution élégante."...
    Et on laisse ce gouv. gérer les universités en broche à foin?
    Et on ne s'occupe pas de récupérer les profits des ressources naturelles?
    solution élégante... à la "parrain"

  • Oscar Fortin Répondre

    5 mai 2012

    Pourquoi le premier point n'est pas ouvert à la contribution de l'exploitation de nos richesses naturelles comme source de financement de l'éducation? Ramener ce point au seul prélèvement d'une taxe que tout citoyen devra payer directement ou indirectement c'est faire pencher la balance sur le maintien des frais de scolarité. En effet, les citoyens, déjà passablement taxés, ne seront pas enclins à être les premiers à passer à la caisse. C'est comme si le Québec n'avait pas d'autres voies que les taxes directes appliquées aux citoyens pour résoudre cette question. Pourquoi ne pas mettre sur la table les diverses alternatives qui permettraient d'avoir un système d'éducation entièrement gratuit pour tous et toutes?
    Ce serait bien malheureux qu'une telle question soit effectivement celle retenue pour la consultation populaire en faveur de la gratuité scolaire. Il faut que le questionnement aille plus à fond dans les possibilités de financement.

  • Henri Marineau Répondre

    5 mai 2012

    Vous dites:
    "Parallèlement aux prochaines élections provinciales il y aurait un référendum portant sur les droits de scolarité."
    Et que fait-on en attendant les prochaines élections provinciales?

  • Gilles Verrier Répondre

    5 mai 2012

    Bonjour, La participation à la vie publique est un geste qu'il ne faut jamais décourager. Dans ce sens, je salue votre intervention. Pour ce qui est du contenu, votre proposition apparaît malheureusement trop improvisée pour convaincre les protagonistes. Les intéressés ont dû avoir l'occasion d'y réfléchir plus à loisir que l'avez fait. Vous ne connaissez peut-être pas l'argumentaire des étudiants présentés ici :
    http://www.bloquonslahausse.com/
    Les solutions proposées m'apparaissent nettement plus appropriées et ne vont pas fouiller dans les poches des automobilistes pour résoudre un problème d'éducation. Les solutions se trouvent toutes entières à l'intérieur même du budget de l'éducation.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mai 2012

    Il y aurait déjà entente de principe entre le gouvernement et les étudiants.
    Comme j'ai déjà souligné dans d'autres commentaires, le problème au Québec c'est que chaque groupe (les étudiants en sont un) tire la couverte de son côté sans avoir en tête un quelconque projet de société.
    Ainsi, le gouvernement n'a devant lui que des lobbies avec pour chacun d'eux ses propres intérêts à défendre devant le gouvernement.
    Et cette attitude est désormais tellement ancrée chez les Québécois que je ne vois pas naître un véritable projet de société de sitôt.