Il y avait, ce dimanche, une manifestation américaine à Montréal.
Pourquoi cette expression ? Parce qu’à peu près toutes les pancartes visibles étaient en anglais.
J’y vois deux explications possibles.
Anglais
Soit les manifestants prennent le Québec pour les États-Unis, et dès lors, ils s’identifient à ces derniers au point d’en adopter la langue.
Soit ils savent qu’ils sont au Québec (d’ailleurs, ils prétendent que les problèmes américains sont aussi les nôtres), mais se fichent complètement de sa langue et de sa culture et témoignent ainsi d’un grand mépris pour son identité. Appelons ça du colonialisme linguistique déguisé en antiracisme.
Il faut revenir sur terre.
Nous sommes tous bouleversés par l’assassinat de George Floyd au Minnesota. Et personne ne contestera la persistance du racisme aux États-Unis.
Mais quoi qu’en disent des militants révélant involontairement leur inculture historique, on ne saurait confondre le Québec et les États-Unis.
Évidemment, on trouve ici comme ailleurs des individus racistes, et cela, dans toutes les communautés. Ils sont condamnables. Le racisme est abject.
Mais la société québécoise ne s’est pas structurée autour de catégories raciales. Elle n’a pas institutionnalisé le racisme comme principe d’organisation sociale. Il n’y a pas ici de racisme structurel ou systémique, pour peu qu’on ne trafique pas le sens des mots. Cette théorie pseudo-sociologique est bancale.
D’ailleurs, le peuple québécois était dominé chez lui. Il n’avait pas les moyens de discriminer grand monde. On l’oublie aujourd’hui, parce qu’on le présente comme un peuple « blanc ».
Nation
Une nation n’est pas une race. Un Blanc ne peut pas devenir un Noir, un Noir ne peut pas devenir un Blanc. La race est une iden-tité étouffante.
Mais on peut venir de n’importe où, avoir n’importe quelle couleur de peau, et devenir Québécois, pour peu qu’on revendique et assume cette identité.
C’est à cette définition de nous-mêmes que nous devons nous cramponner.