Une leçon d'histoire

ce n’est pas vrai que la gauche est dans la pente descendante

Tribune libre

Québec, le 9 mai 2011
Une leçon importante
Les Québécois viennent de se donner un coup de pied au derrière en se forgeant une vague orange qui ne mènera nulle part sauf de donner le temps aux souverainistes de se ressaisir. Ils viennent de dire à Éric Duhaime et au réseau liberté que ce n’est pas vrai que la gauche est dans la pente descendante et que la droite est montante au Québec. Avec la vague que nous venons de subir c’est la réaction inverse qu’il faut avoir.
Les Québécois ont placé temporairement le train de la souveraineté sur la voie d’évitement afin de prendre un temps de réflexion et d’être prêt pour le vrai jour J soit la victoire d’un Québec souverain. Ils ont tout simplement dit au reste du Canada : on prend notre souffle pour le sprint final au fil d’arrivée. Il ne faut pas oublier que les Québécois en ont vu d’autres et que les souverainistes se sont toujours tenus debout dans la victoire comme dans la défaite et qu’il ne faut pas lâcher.
En effet le Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN) est fondé en 1960 par Marcel Chaput et André d'Allemagne et en 1964 Pierre Bourgault prend la tête du parti. Par contre un conflit éclate entre la vieille garde du RIN et les tenants d'un nationalisme socio-économique alors René Jutras se détache et fonde le Regroupement national. Ce mouvement indépendantiste qui renoue avec un nationalisme traditionnel et conservateur se rallie aux créditistes provinciaux de Laurent Legault en février 1966 pour former le Ralliement national (RN) dirigé par Gilles Grégoire, un ancien créditiste.
Le 14 octobre 1967, René Lévesque avait quitté le Parti libéral à la suite du refus du congrès d'entériner son projet de faire du Québec un état souverain associé au reste du Canada. Le 19 novembre de la même année, Lévesque et un groupe de militants nationalistes fondent le Mouvement souveraineté-association (MSA) préconisant l'indépendance du Québec assortie d'une association avec le reste du Canada.
En 1968, le RN accepte de fusionner avec le MSA afin de former le Parti québécois sous la présidence de René Lévesque. Suite à cette fusion, Pierre Bourgault dissout le RIN et invite ses membres à se joindre au Parti québécois. À partir de cet instant, les forces souverainistes au Québec sont unies sous une même bannière.
Pierre Eliot Trudeau, devenu chef du Parti libéral fédéral et Premier ministre du Canada proclame le français et l'anglais langues officielles du pays en 1969, et met sur pied un projet ambitieux pour réviser la constitution canadienne. Cependant il subit l'opposition des souverainistes du Québec et fait face aux réactions conservatrices des provinces de l'Ouest.
Au début de cette même année, les Québécois ont donné le pouvoir aux libéraux de Robert Bourassa qui sera Premier ministre de 1970 à 1976 et le P.Q. récolte 23 % des votes et sept sièges à l'Assemblée nationale. Par la suite en1974 Robert Bourassa proclame le français langue officielle du Québec.
Le 15 novembre 1976, le Parti Québécois est porté au pouvoir avec 71 députés et le premier février 1978, la loi 101 est sanctionnée. Le 20 mai, 1980 par un premier référendum, les Québécois (59.6 %) disent non au projet de souveraineté-association de René Lévesque (le OUI ne remporte que 40.4 % du suffrage). La campagne du « non » a été menée par Pierre Trudeau, Claude Ryan et Jean Chrétien.
Le 27 mars, 1991 la Commission québécoise Bélanger-Campeau, mise sur pied en réponse à l'échec de Meech, remet son rapport et entrevoit deux solutions possibles à l'impasse constitutionnelle: une profonde modification du système fédéral ou la souveraineté du Québec. En janvier de cette même année, le Rapport Allaire, issu d'un comité interne du Parti libéral, en venait à la même conclusion.
Le 26 octobre, l'Accord constitutionnel de Charlottetown est rejeté par la population canadienne lors d'un référendum national. L'accord se voulait similaire à celui de Meech, mais au Québec il a été jugé insuffisant et dans le reste du Canada perçu comme inéquitable car favorisant trop le Québec.
Le 30 octobre, 1995 deuxième référendum sur l'indépendance du Québec. Le clan du NON l'emporte de justesse sur le clan du OUI : 50.58 % contre 49.42 %.
Par la suite d’élection en élection les partis se sont succédés à Ottawa et Québec. Le 2 juin 1997 les libéraux de Jean Chrétien forme le gouvernement à Ottawa. Le 30 novembre 1998 le Parti Québécois, sous la direction de Lucien Bouchard, garde le pouvoir aux dépens de Parti libéral dirigé par Jean Charest.
Et cela se poursuit le 27 novembre 2000 les libéraux de Jean Chrétien réussissent à se faire réélire à la tête du gouvernement fédéral. Le 8 mars 2001 suite à la démission de Lucien Bouchard Bernard Landry devient Premier ministre du Québec. Le 14 avril 2002, les Libéraux de Jean Charest prennent le pouvoir des mains du Parti Québécois. Le 28 juin 2004 les libéraux de Paul Martin obtiennent un gouvernement minoritaire au fédéral. Le 23 janvier2006, les libéraux de Paul Martin perdent le pouvoir aux mains des conservateurs de Stephen Harper minoritaire.
Finalement au Québec le 7 décembre 2008 le premier ministre Jean Charest, a décidé de convoquer des élections prématurément devient majoritaire et le PQ redevient l’opposition officielle. Arrive ensuite cette élection fédérale qui avait le seul objectif de renforcer le BQ et de garder un gouvernement minoritaire.
Mais nous savons maintenant ce qui est arrivé en 2011 et tous les souverainistes pourront travailler ensemble afin de se donner un pays.

Jocelyn Boily

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1 commentaire

  • Jocelyn Boily Répondre

    10 mai 2011

    Québec, le 10 mai 2011
    Leçon d’histoire 2
    C’est en 1791 qu’il y a eu formation du Haut-Canada (Ontario, 15 000 Anglais loyalistes qui viennent des États-Unis) et du Bas-Canada (Québec, 160 000 Français). Ces deux nouvelles colonies disposaient d'un gouverneur général nommé par Londres et d'une Chambre d'assemblée qui n'est là qu'à titre consultatif. Le Canada était séparé en deux pour permettre aux Anglais d'avoir leurs propres lois et de ne pas être noyés dans la majorité francophone.
    C’est en 1792 qu’il y aura l’introduction du parlementarisme au Québec et du développement de la presse, fil de la démocratie. Au droit d’imprimer et diffuser des imprimés s’ajoute dorénavant celui d’informer. Les premiers journaux naîtront au tournant du XIXe siècle : Le Canadien sera le tout premier à défendre les intérêts des habitants du Bas-Canada.
    Le 24 juin 1834, par un pied de nez magistral à toute cette oligarchie anglaise qui dominait la ville, Ludger Duvernay et ses amis fondèrent la société Saint-Jean Baptiste. Vingt-cinq « Santé! » furent portés par les 60 invités, si l’on en croit le compte rendu qu’en fit La Minerve du 26 juin. Ludger Duvernay porta la première santé en l’honneur du « peuple, source de toute autorité légitime ».
    La rébellion de 1837-1838 dans le Bas-Canada a été beaucoup plus violente que celle dans le Haut-Canada. Au cours du printemps et de l'été 1837, les chefs réformistes, dont le principal était Louis-Joseph Papineau, chef du Parti Patriote, ont tiré parti des tensions politiques de longue date pour mettre sur pied une large force rebelle. La situation était tellement tendue qu'en octobre 1837 toutes les troupes Britanniques régulières ont été retirées du Haut-Canada et transférées dans le Bas-Canada. Les troupes rebelles ne faisaient pas le poids devant l'importante force militaire coloniale.
    Proclamation de l'acte d'union en 1840 et lord Durham propose l'assimilation intégrale de la collectivité canadienne-française. De ce fait, l'Angleterre unie le Haut-Canada et le Bas-Canada ; le pays tout entier est désormais sous la tutelle d'un seul gouverneur. L'Acte d’union donne au Haut-Canada, presque exclusivement anglais et moins peuplé, le même nombre de députés qu'au Bas-Canada ; il fait aussi de l'anglais la seule langue officielle. Lord Durham prévoit même que les anglophones seront bientôt plus nombreux, qu'ils domineront ainsi l'Assemblée.

    En concevant en 1883 les plans du Palais législatif de Québec (aujourd'hui l'Assemblée nationale), Eugène-Étienne Taché architecte et sous-ministre des Terres de la Couronne, fit graver dans la pierre, sous les armes du Québec la devise du Québec Je me souviens. Il a conçu la décoration de la façade de l'hôtel du Parlement comme un rappel de l'histoire du Québec et il en a fait un véritable Panthéon soient amérindiens, explorateurs, missionnaires, militaires administrateurs publics du régime français et des figures du régime anglais.
    Le Canada-Uni compte alors 500 000 anglophones et 600 000 francophones. De plus entre 1850 et 1860, plus de 250 000 immigrants arrivent au Canada.
    En 1867, sous l'impulsion de John A. Macdonald et de Georges Étienne Cartier (deux hommes politiques canadiens), la tendance vers le fédéralisme se concrétise et l'« Acte de l'Amérique du Nord britannique » fut imposée le 1er juillet et elle regroupe quatre provinces : le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse (l'ancienne Acadie), l'Ontario et le Québec qui compte 1 200 000 habitants. Le français redevient une langue officielle, avec l'anglais, mais il n'est nullement question de rendre bilingue le gouvernement fédéral et encore moins de faire du Canada un pays bilingue.
    L'Union Nationale, fondée en 1938, prend le pouvoir au Québec, avec son chef Maurice Duplessis. Duplessis. Il se voudra autonomiste, protégeant son esprit conservateur sous le couvert du nationalisme. Duplessis maintiendra le Québec en retard sur le reste du Canada en matière d'éducation, d'économie et dans les lois sociales.
    Lors de la guerre 1939 à 1945 le premier ministre Mackenzie-King tient un plébiscite en 1942, en demandant aux Canadiens de lui permettre de renier sa promesse de ne pas procéder à la conscription. Les francophones disent non à 80 %, mais parce que les anglophones sont plus nombreux et qu'ils votent oui, le résultat final est 63 % pour le oui ; la conscription est passée. La distinction entre le Québec et le reste du pays ne fait plus de doute.
    En 1948 Le Québec adopte son drapeau (le fleurdelisé) et Maurice Duplessis crée au Québec l'impôt provincial sur le revenu des particuliers en 1954. Sa mort en 1959 met fin à ce qu'on appelle la période de « grande noirceur » et permet aux éléments de la Révolution tranquille de se mettre en place.
    Jocelyn Boily