Une cour autochtone ouvre ses portes à Calgary

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La logique implacable du multiculturalisme canadien : demain des tribunaux sikhs et chinois


Le premier tribunal de Calgary dédié aux personnes autochtones ouvre ses portes mercredi. Son approche est centrée sur la réhabilitation et la réconciliation, conformément aux recommandations de plusieurs experts.




La salle d’audience 1800 de la Cour provinciale de l’Alberta a été configurée pour rappeler la forme d’un tipi avec une ventilation qui permet les cérémonies de purification par la fumée. Juges, procureurs et accusés peuvent s’asseoir en cercle, tous au même niveau.


C’est là que la Cour autochtone de Calgary tiendra sa première session. Elle y siégera dorénavant tous les mercredis principalement pour des audiences liées à la détermination de la peine ou à la libération sous caution.


Elle vise à livrer une justice réparatrice, plutôt que punitive, en connectant les accusés avec leur communauté et leur culture.



Le juge Eugene Creighton, un des instigateurs du projet, croit que c’est un premier pas pour remédier à la surreprésentation des personnes autochtones dans le système carcéral.


Avant d’être juge, il a été avocat, agent correctionnel et agent de probation. Il est également membre de la Tribu des Blood, et survivant des pensionnats.


[ Dans la langue Blackfoot], on n'a pas de mot qui signifie “crime”. On utilise le mot “erreur”, commente-t-il. Il y a des façons de gérer les transgressions et ceux qui les commettent.


Deux des quatre juges de la Cour ainsi que le procureur attitré sont Autochtones.


Un pas vers la réconciliation


Les Inuit, Métis et membres de Premières Nations représentent moins de 5 % des adultes canadiens. Ils constituent cependant environ 30 % de la population carcérale, selon les plus récentes statistiques.


L'Enquête nationale des femmes et filles autochtones disparues et assassinées et la Commission de vérité et réconciliation ont toutes deux recommandé la création de tribunaux spécialisés comme la Cour autochtone de Calgary pour remédier à ce problème.


Leonard Bastien, gardien des connaissances traditionnelles de la Nation Piikani, y voit un moyen d’avancer ensemble vers la réconciliation.


On veut tous les mêmes choses, souligne-t-il. On veut tous du succès, [...] de la justice et la sécurité de notre communauté.


La Cour autochtone de Calgary a été financée en remaniant les budgets existants, mais aucun nouveau fonds n’a été débloqué par le gouvernement.


Une douzaine d’agences sont impliquées dans le projet, dont la police de Calgary, la Société Elizabeth Fry et le Centre d’amitié autochtone.




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