Une autre France

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Denise Bombardier conseille à la France de sacrifier ses libertés au bénéfice de sa sécurité





Emmanuel Macron sera élu président de la France le 7 mai prochain. Car il est impensable que Marine Le Pen obtienne suffisamment de voix pour remporter le second tour des présidentielles.


Hier, le parti socialiste s’est effondré. Et ce fut la déconfiture de la droite républicaine avec la défaite de François Fillon. La France ne vote plus selon le schéma gauche droite.


En ce sens, la victoire d’Emmanuel Macron annonce l’émergence d’une troisième voie en France. Une France qui a toujours insupporté l’idée d’un centre en politique.


Président à 37 ans


Qui eût cru qu’un jeune banquier de 37 ans, ministre de l’Économie de François Hollande sans jamais avoir été élu, réussisse en moins d’un an à créer son mouvement En Marche! qui le propulsera au sommet de l’État. Le vieux pays vient de rompre avec les vieux partis qui l’ont dirigé depuis la création de la Ve République.


Mais la France s’est radicalisée en appuyant la candidate du Front national, Marine Le Pen, et Jean-Luc Mélanchon, candidat du mouvement La France insoumise. Plus de 40 % des électeurs ont voté pour ce qu’il y a d’extrême à droite comme à gauche sur l’échiquier politique français. Cela fait 20 millions de Français qui rejettent les partis démocratiques traditionnels.


Le populisme de Le Pen et Mélanchon n’a rien à envier à celui de Donald Trump. La France rentre donc de plain-pied dans le courant actuel qui sévit dans nombre de pays démocratiques.


En fait, ces partis sont appuyés par tous les citoyens qui se sentent trahis par les élites politiques, économiques et culturelles. C’est une lame de fond qu’on ne saura pas dompter avec des dirigeants qui ne comprennent pas que la colère populaire ne peut être éteinte avec de beaux discours sans résultats concrets.


Changement profond


Emmanuel Macron croit à la mondialisation, à l’Europe, au multiculturalisme. Une partie des Français lui donne la chance de les convaincre qu’il réussira à changer profondément la culture du pouvoir telle qu’elle a existé jusqu’ici. Quitte à la rejeter complètement.


Ce qui devrait nous inquiéter, c’est la tentation de l’extrémisme. C’est la banalisation des discours de replis racistes et intolérants. Par ailleurs, ce sera le défi majeur du futur président de gouverner d’une nouvelle manière en étant ferme et lucide face à cette guerre menée contre les valeurs occidentales.


Le futur président Macron sera à la tête du pays le plus visé par les fous d’Allah. La sécurité de la France a un prix qu’il devra consentir à payer: celui des libertés. Or, il devra tenir compte de ces millions d’électeurs du Front national prêts à remettre en question les institutions, dont l’Europe communautaire. Tous ces extrémistes de gauche comme de droite qui rêvent d’une seconde révolution dont le parfum sulfureux ne s’est jamais dissipé depuis 1789.


Cette France qui se pointe en exalte plusieurs, mais ne rassurera pas une grande partie des Français. Ce vote annonce en ce sens des espoirs fragiles et des inquiétudes légitimes.




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