Ségolène Royal a tapé fort et juste, comme d’autres. On entendra sans doute, ici ou là, quelques moues dégoutées de membres de l’opposition « sérieuse » qui regretteront la violence supposée de ces propos. Mais il faut comprendre une chose : l’avalanche de révélations depuis près d’un an sur les privilèges divers et variés que s’octroie l’administration Sarkozy excède les citoyens.
«le système Sarkozy aujourd’hui est corrompu. C’est un pouvoir qui mélange les biens privés et les biens publics (…), c’est un pouvoir qui perd tout sens du bien commun et qui profite d’une totale impunité (…), qui mélange la chose privée et chose publique»
L’ex-candidate a qualifié le nouvel Airbus présidentiel d’avion privé. Ne jouons pas sur les mots. L’appareil est bien sûr propriété de l’Etat. Mais qui en a décidé l’acquisition, alors que la flotte actuelle n’était nullement obsolète ? Qui en a décidé l’aménagement ? Qui l’utilisera à son bénéfice professionnel et privé exclusif ?
Le gouvernement n’avait qu’une chose à faire pour démontrer sa bonne foi : publier le détail de l’occupation de la flotte présidentielle. Qui voyage, pour quelle occasion, à quelle date, et avec quel équipage.
Le déchaînement des supporters habituels du Monarque laisse rêveur : la riposte contre Ségolène Royal est un mélange d’invectives («propos délirants et outranciers» selon Eric Ciotti; «ton de haine qui rappelle celui d’Arnaud Montebourg et de Marine Le Pen» selon JF Copé) et d’insinuations : Christian Estrosi lui rappelle sa participation aux gouvernements sous Mitterrand qu’il met en parallèle des affaires Roger-Patrice Pelat et Noucci; son ancien suppléant Eric Ciotti lui demande des comptes sur le financement de ses activités politiques.
Les chiens sont tombés dans le piège, et c’est tant mieux.
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