Un PQ sans identité?

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En touchant dans le mille, Mario Dumont rend un fier service au PQ






Il y a fort à parier que Bernard Drainville ne participera pas à la course à la direction du Parti québécois. Il n’a pas le profil de Justin Trudeau, la saveur du mois. Il porte aussi la fatigue des dernières années complètement folles au cours desquelles il a déjà couru une fois pour diriger le PQ.




Probablement qu’il y aura, sans Drainville dans la course, un autre grand absent: le thème de l’identité. La version bien-pensante voudra que Drainville et le PQ se soient rivé le nez avec leur Charte des valeurs et que la conséquence logique soit de ne plus toucher à cela.




Alexandre Cloutier (notre photo) et Véronique Hivon faisaient campagne ensemble lors de la dernière course au leadership et tous deux rejetaient cette vision d’affirmation proactive de l’identité. Cloutier avait même osé exprimer publiquement que, selon lui, le PQ s’était trompé avec la Charte, malgré le fait qu’il siégeait au Conseil des ministres au moment de soumettre ce projet de loi.




Mauvaise analyse




Je continue de croire que le bilan que font les péquistes de l’épisode de la Charte des valeurs est erroné. La Charte a été maladroitement instrumentalisée par Mme Marois pour déclencher une élection précipitée. Cette stratégie a donné des résultats horribles. La population aurait certainement préféré une approche moins partisane, soit un compromis avec la CAQ sur une version plus modérée de la Charte, à une tentative d’arracher une victoire électorale à la sauvette.




Il n’en demeure pas moins qu’une solide majorité de Québécois souhaitaient l’adoption d’une Charte des valeurs (ou son équivalent, qui pourrait porter un nom moins pompeux). Je suis convaincu que cet appui se maintient aujourd’hui.




L’idée que le Québec se donne une politique plus audacieuse d’affirmation de son identité, de ses valeurs communes et de sa langue demeure un vecteur fondamental de la politique québécoise. Surtout, l’idée que le Québec se dote d’une approche clairement distinctive par rapport au multiculturalisme canadien apparaît assez vitale pour le Parti québécois.




Déconnecté




Le courant dit de «nationalisme civique» dans le Parti québécois rêve de faire la souveraineté en éludant le fait identitaire. On propose l’indépendance pour avoir un siège à l’ONU, faire entendre la voix du Québec dans les grands forums mondiaux sur les changements climatiques ou carrément pour créer le pays quasi socialiste rêvé par Québec solidaire. Déconnecté du peuple complètement!




Il n’y a qu’une poignée de pseudo-penseurs au Québec qui conçoivent leur avenir en ces termes. La grande majorité de ceux qui se définissent comme nationalistes tiennent d’abord à l’affirmation et à la pérennité d’une identité québécoise. Et un certain nombre accepteront l’argument voulant que la souveraineté permette mieux d’y arriver.




Le Parti québécois commet une erreur gigantesque en confondant les erreurs stratégiques autour de la Charte de 2014 avec un véritable désin­térêt de la population pour la question identitaire. Les dirigeants du parti sont confortés dans leur compréhension erronée par une certaine élite médiatique qui a toujours désapprouvé la Charte.




Le PQ sans l’identité, c’est le Parti vert avec moi comme chef.



 




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