Un passé nauséabond

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«Les cadavres de l’ère Charest n’ont pas fini de répandre des odeurs nauséabondes...»






Une handicapée est vite repérée quand elle empoche trois dollars en trop dans une semaine, mais une société d’État sera facilement soulagée de plusieurs millions sans susciter la moindre réaction des contrôleurs officiels de l’administration publique.




Cette étrange aptitude qu’a l’État de récupérer ses sous noirs en échappant des millions ailleurs nourrit un cynisme généralisé et inguérissable.




Le scandale de la défunte Société immobilière du Québec est simple : un quatuor de faux jetons libéraux a contribué à la liquidation d’actifs transformant l’État en locataire cocu.




Des dizaines de millions sont passés comme des lettres à la poste sous le nez des scrutateurs du Trésor, des Finances et des fouineurs habituels de la comptabilité gouvernementale.




L’ère Charest




Les Suisses, eh oui, ont flairé la magouille et l’UPAC a pris le relais. Le fruit, presque mûr, a ensuite été télévisé.




Le gouvernement Couillard ne devrait plus tomber des nues, les cadavres de l’ère Charest n’ont pas fini de répandre des odeurs nauséabondes...




À l’Assemblée nationale, hier, le premier ministre Couillard a dit souhaiter que l’UPAC fasse son travail. Bien sûr, surtout que le travail est pratiquement terminé! C’est du Directeur des poursuites criminelles et pénales qu’on espère la plus ferme détermination...




Les personnages en cause sont connus du public, et de l’UPAC, évidemment. Charles Rondeau, Franco Fava et Marc-André Fortier, des libéraux pur jus envers qui le plus profond mépris est de mise.




Comme envers le soi-disant «bénévole» William Bartlett, un homme de confiance du PLQ depuis vingt ans. M. Couillard a dit qu’il n’était qu’un bénévole comme les autres. C’est pour ça qu’il l’a remercié, avec d’autres, à l’Assemblée nationale.




«C’est normal de les remercier, c’est la seule récompense qu’ils ont, les bénévoles», a dit hier M. Couillard en provoquant les fous rires au Salon bleu.




On ne remercie pas les gens sans importance, a rétorqué le député Caire.




Bartlett




M. Couillard lui a implicitement donné raison en signalant que Bartlett était là à son arrivée dans Jean-Talon. Qu’il était là quand il en est parti et qu’il est toujours là quand des libéraux sont honorés. Apparemment, Bartlett vient avec la concession...




Les Bartlett sont des habitués des cercles libéraux de la capitale. Élisa Bartlett, par exemple, est l’agente officielle du ministre fédéral Jean-Yves Duclos, le représentant du gouvernement Trudeau à Québec.




Le député Caire a posé des questions énigmatiques sur d’autres liens possibles entre le clan Bartlett et Philippe Couillard. C’est Jean-Marc Fournier qui a pris le relais. Pour ne rien dire...




Le gouvernement Couillard cherche évidemment à prendre ses distances d’un passé gangréné par les affairistes et les troufignoleurs de fonds publics. Mais cette défense a ses limites.




Le chef du PQ, Jean-François Lisée, s’est moqué du premier ministre en disant qu’il n’avait pas de chance dans ses «relations personnelles» comme en témoignent les Arthur Porter, Hans Black et maintenant William Bartlett... Il faudra trouver autre chose.



 




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