Un parti qui ne s'engage pas sur la question nationale n'a aucun avenir

Tribune libre

Normand Lester, qui était l’un des journalistes les plus réputés à Radio-Canada et qui est maintenant chroniqueur au 98,5 FM, a pris la parole lors d’un café souverainiste organisé conjointement par les comités exécutifs Bloc Québécois et du Parti Québécois de l’Est de Montréal.
Il entreprend son allocution par un bref historique de l’origine de ses convictions d’indépendantiste qui remontent au temps où il était membre du RIN au début des années soixante, mais il précise que tout au long de sa carrière de journaliste, il n’a milité dans aucun parti politique et qu’il demeure un observateur indépendant.
Monsieur Lester a débuté son allocution en abordant le RIN car à l’origine, le Parti Québécois était un rassemblement pour l’indépendance nationale puisque ses membres provenaient de trois partis différents : le PLQ, le RIN et le RN. Le parti devrait donc effectuer un retour aux sources et redevenir la coalition qu’il a déjà été s’il veut un jour faire l’indépendance du Québec.
Le conférencier explique alors que pour réaliser l’indépendance et tenir un éventuel référendum, le PQ doit d’abord prendre le pouvoir. Pour cela, il faudra que le PQ soit rassembleur et qu’il réussisse tant à aller chercher les gens de gauche comme Québec solidaire, les gens à l’extérieur des partis politiques et les gens plus à droite. Ces derniers semblent être un problème présentement, mais il ne croit pas en l’avenir d’un éventuel parti de droite qui serait dirigé par François Legault :
« Un parti de droite qui ne s’engage pas sur la question nationale n’a aucun avenir au Québec. […] Ce que les gens qui se sont réunis à Québec la semaine dernière veulent faire, c’est une nouvelle Action Démocratique du Québec et l’ADQ est un naufrage, ».
Il évoque ensuite que Mario Dumont avait un certain charisme et qu’il était un excellent chef, mais que ça n’a pas fonctionné parce que la question nationale est un incontournable.
Le PQ est devenu en quelque sorte l’incarnation de la social-démocratie, ce qui correspond fondamentalement à ce que nous sommes en tant que peuple. Il affirme aussi que le fait que nous ayons les programmes sociaux les plus avancés en Amérique du Nord nécessite que notre État soit efficace et qu’en ce sens là, une trop grande proximité avec le syndicat de la fonction publique peut-être problématique. Ce serait cette trop grande proximité, qui explique, selon lui, les réticences d’une certaine partie de la population à joindre le PQ.
Normand Lester prend ensuite ses distances par rapport aux propos de Bernard Landry et Jacques Parizeau qui prônent une stratégie d’accès à l’indépendance plus ouverte parce que «la base de toute stratégie dans un conflit est de ne pas dire à nos ennemis nos intentions et nos moyens».
Pendant la période de questions, monsieur Lester donne des idées sur ce que devrait faire un gouvernement du Parti Québécois après la prise du pouvoir. Afin de provoquer des crises, il pourrait par exemple mettre en place une commission d’enquête sur les irrégularités qui ont causé le vol du référendum de 1995, changer le nom de la Sûreté du Québec pour la Gendarmerie Nationale et modifier le titre de gouverneur général pour celui de président.


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    9 novembre 2010

    Avec Charest les fédéralistes sont au bout de leur rouleau compresseur ils n'arrivent plus à mentir à la Nation Québecoise .
    Internet depuis 10 ans y est pour quelque chose
    Et leur combat fondateur de partis bidons et de mouvements bidons divisionistes ne donnera rien comme l'ADQ et le QS .
    Ils s'auto- bananisent en se divisant ces canadians résolument anti Québecois

  • Archives de Vigile Répondre

    8 novembre 2010

    Les propositions de M. Lester, à savoir ce que pourrait faire un gouvernement du PQ une fois au pouvoir, ne sont pas dénués de sens notamment dans l'ordre symbolique : Président au lieu de Lieutenant gouverneur, Gendarmerie nationale au lieu de SQ... et encore plein de choses plus audacieuses les unes que les autres, sans se restreindre aux symboles. Toutefois, pour qui croit encore à la démocratie, ces mesures ne sauraient sortir du chapeau d'un gouvernement nouvellement élu sans avoir été préalablement annoncées, considérées puis retenues par les électeurs. Les Québécois n'ont rien à gagner à cacher leur programme et leurs intentions. Vouloir le faire est ridicule et peut, au pire, cacher des intentions inavouables qui ne sont pas nécessairement celles que l'on souhaite. Il faut vendre avant l'élection et de façon très explicite les gestes indépendantistes qu'entend poser le parti qui vise le pouvoir afin qu'il détienne ensuite toute la liberté et la fierté de faire ratifier son programme par l'État national. Vouloir dissimuler ses intentions ici c'est manquer de confiance envers la volonté des Québécois de changer de régime. Selon moi, les gestes indépendantistes symboliques les plus porteurs, comme Lester qui en énumère quelques uns, devraient être inventoriés puis hiérarchisés et faire l'objet d'une campagne électorale bruyante, désinvolte et effrontée. Chercher à dissimuler ses intentions pour le PQ, ne fera qu'encourager la spéculation et la méfiance, en plus de révéler un manque d'estime de la démocratie.
    N'est-ce-pas ce qui plombe présentement Pauline Marois ?
    À vouloir jouer un autre jeu, qui est habituellement celui de ses adversaires, le PQ ne gagnera pas... Ceci dit, il n'est pas nécessaire de révéler à l'adversaire jusque dans le menu les détails de sa tactique, lesquels auront toujours leur place dans une joute complexe où la raison d'État ne se connait pas d'amis. Mais nous en sommes encore au gros discernement, traiter de l'obligation de ne pas confondre entre rouler l'adversaire et rouler son peuple... et c'est justement le sens de mon propos. La population n'est pas à craindre pour qui livre un juste combat, car elle sera toujours le meilleur allié des patriotes sortis de ses entrailles si ils savent se reconnaître l'un et l'autre dans la cause qui incarne leurs intérêts communs, celle de l'indépendance du Québec. Jusqu'ici, le PQ stagne à l'étape des balbutiements dans la mise en pratique d'une telle stratégie, encore rien à proposer qui sort des sentiers battus du provincialisme le plus plat. Or, on peut prendre toute notre histoire à témoin, la gestion tranquille du Québec canadien ne prépare en rien des jours différents de ceux que nous avons connus les siècles passés. Là-dessus, je renvoie le lecteur au texte plus élaboré de Robert Laplante, «Revoir le cadre stratégique» qui, depuis 2004, reste une source de réflexion qui n'a pas vieilli.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    8 novembre 2010

    Un parti qui ne s’engage pas sur la question nationale n’a aucun avenir
    Absolument.
    C'est pourquoi la chefferie du PQ est un poste si difficile.
    Le poste de chef du PLQ est pour un pantin d'Ottawa, tandis que celui du PQ est celui du libérateur d'un peuple !
    C'est INCOMPARABLE.
    Il est normal que le chef du PQ doit passer par des tests rigoureux, tandis que le chef du PLQ peut être cueilli au zoo de Granby !
    Il faut un Chef exceptionel pour un peuple exceptionel.
    N'y accède pas qui veut.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 novembre 2010

    « la base de toute stratégie dans un conflit est de ne pas dire à nos ennemis nos intentions et nos moyens ».
    Franchement, je crois que notre ennemi connaît très bien la liste des moyens possibles pour faire un pays indépendant. Il est maître en la matière.
    Il n'y a pas de stratégie surprise. C'est une question de mobiliser la nation par une pédagogie efficace. L'opinion publique. C'est une question de communication et non de secret !
    Un bon joueur d'échecs connaît tous les coups possibles. Contre un tel joueur il ne reste que la ruse du coup fourré. Celà implique un sacrifice très important. Bon pour les échecs, mais pas très recommendable pour l'opinion publique. Michaud a dit qu'on devrait immiter les juifs. Mais on est pas des juifs.
    On va faire ça à NOTRE manière.
    Notre propension aux débats n'est pas une faiblesse. C'est un trait particulier aux Canadiens français, dits Québécois. Personne d'autre au monde ne discutte tant ouvertement et scincèrement que les Québécois. Dans ce monde où l'Empire s'écroule sous le poids de ses mensonges, ses malhonnêtetés institutionalisées, ses contrôles de l'information, le "petit peuple" bavard Québécois est une perle rare!
    Que le Québécois dise TOUT ! Absolument TOUT! À tout le monde !
    Qu'il libère la parole et l'esprit ! Dans cette véritable Grande Noirceur !
    Les Québécois sont FORMIDABLES !
    Et ça, l'ennemi le sait.