Norman Delisle - Le co-président de la commission sur les accommodements raisonnables, Gérard Bouchard, a enlevé le droit de parole à un individu qui s'en prenait à la propagation de la nourriture cachère au Québec.
«Vous tenez des propos antisémites inadmissibles», a lancé M. Bouchard à l'endroit de Jacques Filiatreault, lundi soir, lors du forum de la commission tenu dans la Vieille Capitale.
M. Filiatreault se plaignait du fait que plusieurs entreprises alimentaires vendaient des produits cachères comme du beurre d'arachides ou du miel, ce qui en faisait augmenter le prix. M. Bouchard a souligné que cette affirmation est fausse et que le prix de ces produits n'est pas plus cher à cause de la certification cachère.
Cet incident a malheureusement jeté dans l'ombre plusieurs interventions de qualité d'une cinquantaine d'intervenants qui ont témoigné en soirée devant la commission.
Émilia Castro, militante syndicale et féministe qui a fui le Chili d'Augusto Pinochet en 1974, a regretté que les COFI, les centres d'orientation et de formation des immigrants, n'existent plus. «Ils nous ont permis d'écouter Vigneault, Félix Leclerc, m'ont amené au théâtre. Mais les restrictions budgétaires ont coupé les COFI.
Comment les gens qui arrivent ici peuvent-ils maintenant apprendre les valeurs d'ici?», s'est demandé Mme Castro.
Louisa Blair, qui parraine des réfugiés, a demandé aux Québécois d'accueillir davantage les immigrants.
Mme Lorraine O'Donnell a revendiqué le droit des femmes de s'habiller comme elles l'entendent. Elle a plaidé pour que trois mots reviennent plus souvent dans le débat: tolérance, compromis et partage.
Lisa Côté, qui a vécu pendant plusieurs années au Japon, a raconté que certains symboles religieux japonais sont devenus avec le temps des symboles culturels. Il devrait en être ainsi avec certains symboles au Québec qui ont perdu de leur valeur religieuse et qui font maintenant partie de la culture populaire.
Le coprésident Gérard Bouchard a résumé la journée en disant qu'il avait entendu deux types de discours: celui des Québécois d'ouverture, partisans de l'intégration, de la réduction du clivage nous-eux, prêts à concéder des accommodements, et le discours des Québécois rongés d'inquiétude, d'insécurité, qui ont peur de disparaître ou de perdre leur langue.
Cette seconde attitude risque de déclencher chez les immigrants l'effet contraire, que nous voulons éviter, a-t-il dit. Si René Lévesque revenait, ce second discours le décevrait.
Si jamais ce second discours devenait dominant, un historien pourrait dire qu'après «s'être décolonisés, les Québécois se sont recolonisés», a conclu M. Bouchard.
- source
----
La commission se défend d'avoir accusé TVA d'antisémitisme
Presse Canadienne 1 novembre 2007 - La commission Bouchard-Taylor a dû préciser jeudi qu'en aucun cas, elle n'avait voulu qualifier d'antisémite l'émission JE du réseau TVA, ni le journaliste Michel Jean, animateur de cette émission.
Dans une déclaration faite à l'ouverture des travaux, jeudi soir, le coprésident de la commission, Charles Taylor, a précisé qu'une déclaration faite lundi dernier 29 octobre dernier par son collègue Gérard Bouchard, «aurait pu être mal interprétée».
Les propos de M. Bouchard blâmaient un intervenant qui a pris la parole lundi dernier, Jacques Filiatreault, lors du forum de la commission tenu dans la Vieille Capitale.
M. Filiatreault se plaignait du fait que plusieurs entreprises alimentaires vendaient des produits cachères comme du beurre d'arachides ou du miel, ce qui en faisait augmenter le prix. Il citait comme preuve de ses dires un reportage entendu à l'émission JE, sur les ondes de TVA.
M. Bouchard avait souligné que cette affirmation est fausse et que le prix de ces produits n'est pas plus cher à cause de la certification cachère. Il accusait du même souffle M. Filiatreault «d'antisémitisme».
«Nous n'avons jamais voulu laisser entendre que le reportage de l'émission JE du 11 mai dernier avait véhiculé des propos faux et sans fondement. De même, nous n'avons jamais qualifié de gravement antisémite le reportage de JE et de son journaliste», a déclaré M. Taylor.
Le responsable des communications de la commission, Sylvain Leclerc, a admis que le réseau TVA avait transmis une lettre. Était-ce une mise en demeure? C'était invérifiable à la commission Bouchard-Taylor pour que les faits soient rétablis.
(...)
- source
Un intervenant accusé d'antisémitisme
La commission se défend d'avoir accusé TVA d'antisémitisme
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé