AUSTÉRITÉ

Un «effort national» est nécessaire, dit le président du Conseil du trésor

Le gouvernement s’apprête à déposer ses offres aux syndicats du secteur public

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L'effort n'est acceptable que s'il est absolument nécessaire et équitablement partagé

Pendant que les centrales syndicales occupaient le trottoir à l’extérieur de l’hôtel Sheraton pour dénoncer le gouvernement Couillard, le président du Conseil du trésor a reconnu que le retour à l’équilibre budgétaire crée des remous, mais a affirmé que Québec travaille dans l’intérêt de tout le monde.

À trois jours du dépôt des offres du gouvernement aux syndicats du secteur public, autour d’une table de négociation qui s’annonce agitée, Martin Coiteux a fait référence à rien de moins qu’un « effort national […] parce que l’État est l’affaire de tous ».

« Ce qu’on fait, c’est donner un coup de barre, alors que le bateau allait à la dérive. C’est certain que le redressement fait des vagues, qui peuvent donner parfois le mal de mer à ceux qui naviguent à courte vue,a lancé le ministre Coiteux. Cependant, une fois l’équilibre budgétaire rétabli, en 2015-2016, les eaux seront plus calmes, et la croisière plus agréable. Même s’il faudra continuer à gérer avec la plus grande rigueur pour éviter de retomber dans les travers du passé. »

Le gouvernement Couillard croit pouvoir retrouver l’équilibre budgétaire l’an prochain et limiter à 2,35 milliards le déficit de 2014-2015. Dans une mise à jour économique publiée le 2 décembre, il a notamment annoncé une réduction de 600 millions dans ses dépenses fiscales, dont la moitié frappe les particuliers. Québec s’attend à ce que les dépenses augmentent de seulement 2,2 % cette année, comparativement à 2,9 % du côté des revenus.

Arrive ensuite le renouvellement des conventions collectives avec les 400 000 employés de l’éducation, de la fonction publique et de la santé. Selon des informations publiées par La Presse le 5 décembre, le gouvernement Couillard s’apprêterait à présenter une offre de cinq ans pendant lesquels le salaire des employés du secteur public serait gelé pendant deux ans. Les trois années subséquentes, la hausse serait de 1 % par année.

À l’extérieur de l’hôtel, des manifestants brandissaient des affiches portant notamment le slogan « Refusons l’austérité ». Tout autour de l’hôtel, et à l’intérieur, un important dispositif de sécurité policière avait été déployé, même à la sortie de la salle dans laquelle M. Coiteux s’est adressé aux membres de la Chambre de commerce.

Les centrales — FTQ, CSN et CSQ — ont publié vers midi un communiqué conjoint dans lequel ils ont dénoncé « les mesures d’austérité et la démolition du tissu social québécois par le gouvernement Couillard ». Selon elles, le ministre était alors en train de « vanter ses politiques de compressions auprès des membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain ».

Muet sur les offres

Lors d’un point de presse à la sortie de la salle, M. Coiteux, un ancien professeur de HEC Montréal qui est brièvement passé par la Banque du Canada avant de faire le saut en politique, n’a pas voulu revenir sur le détail des offres.

« On ne va pas commenter quelque offre que ce soit aujourd’hui puisque justement, lundi, le négociateur en chef du gouvernement, M. Charlebois, va rencontrer les représentants des syndicats et déposer les offres du gouvernement », a dit M. Coiteux.

« Les offres vont toucher à plusieurs choses à la fois, pas uniquement les paramètres salariaux. Ça va tenir compte du contexte dans lequel on vit, de la capacité de payer des Québécois, a ajouté M. Coiteux. J’ai rencontré les syndicats au mois de septembre et j’ai expliqué la situation budgétaire et économique. Je pense que les gens vont être appelés à faire un effort avec nous, encore une fois dans l’intérêt de tout le monde. […] On aura des échanges qui vont être francs, basés sur la réalité des choses. J’ai tout à fait confiance qu’on va arriver, au terme des négociations, à une entente qui sera dans l’intérêt de tout le monde. »

Les centrales demandent notamment au gouvernement Couillard de chercher plutôt du côté des revenus, notamment en s’attaquant davantage à l’évasion fiscale.


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