Un devoir d’exemplarité

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La mode n'est plus aux devoirs






Même s’il disait mardi s’en «excuser», les insultes répétées du ministre de la Santé Gaétan Barrette envers son homologue péquiste Diane Lamarre sont troublantes.




Elles dépassent la simple joute parlementaire. Elles participent aussi de la «méthode» Couillard elle-même inspirée de la «méthode» Harper. Laquelle consiste à attaquer une idée en dénigrant personnellement son messager.




Elles sont enfin la preuve vivante que les critiques de Diane Lamarre sur l’ensemble de l’œuvre du bouillant ministre ont fait mouche.




Sur le fond




Sur le fond, ces insultes témoignent aussi de l’abandon par certains élus de leur devoir d’exemplarité.




Détenteur du pouvoir et porteur de la démocratie, débats musclés ou pas, leur pratique des règles les plus élémentaires du savoir-vivre se doit en effet d’être exemplaire. Exemplaire envers les citoyens, leurs collègues et leurs adversaires.




À une époque pas si lointaine, les débats d’idées à l’Assemblée nationale étaient nettement plus riches et complexes. Et les différends, par conséquent, encore plus tranchés qu’aujourd’hui.




Cela n’empêchait pourtant pas les débats de se faire avec une courtoisie certaine. Voire avec un respect senti envers les adversaires les plus corsés.




Autres temps...




Or, cette courtoisie n’était pas que tributaire de la manière dont chaque élu avait été «élevé» dans son enfance. Elle était avant tout le produit d’un respect fondamental pour l’institution parlementaire, la démocratie, les électeurs et le rôle privilégié des élus eux-mêmes.




Quand les insultes pleuvent et qu’on en rigole comme dans une cour d’école, force est de constater que ce respect pourtant essentiel n’est plus au rendez-vous.




Dans un restaurant connu de Montréal, on peut admirer une superbe photo. On y voit Jacques Parizeau et Robert Bourassa, tous deux souriants, s’échanger un regard empreint de respect mutuel.




Certains élus, et non les moindres, y compris le premier ministre, seraient sages de s’en inspirer.



 




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