Un débat idéologique

Tribune libre

Il ne faut pas se surprendre si le vieux débat sur les subventions aux écoles privées refait surface dans la litanie des mesures de compressions mises sur la table par le gouvernement Couillard. Et ce n’est pas d’hier que les esprits s’échauffent lorsque ce sujet est abordé autour de la table.

Pour avoir œuvré plus de trente ans dans le réseau privé à divers postes, j’ai été à même de constater les critiques acerbes de certains tenants de l’abolition du réseau privé sous prétexte qu’il représentait une faille dans l’universalité des services à l’éducation et qu’il était réservé à une clientèle privilégiée.

Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité ressort des « supposées économies » que le gouvernement réaliserait s’il abolissait les subventions au secteur privé alors que, dans les faits, il lui en coûterait davantage pour chaque élève qui migrerait du privé au public.

De plus, pendant toutes ces années où j’ai circulé dans les corridors d’une école privée, il m’a été donné à maintes reprises l’occasion de rencontrer des parents qui faisaient le choix du privé et, par conséquent, de puiser dans leurs ressources financières pour y inscrire leur enfant sans pour autant nager dans l’opulence, loin de là.

Enfin, et ce n’est pas négligeable, j’ai pu constater l’effet positif de la saine concurrence entre les deux réseaux de l’éducation, particulièrement au niveau des structures d’encadrement des élèves que les écoles publiques ont mises de l’avant et cela, pour le plus grand bien de « tous » les élèves du Québec.

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Henri Marineau2033 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Pierre Cloutier Répondre

    1 octobre 2014

    Si vous affirmez qu'il en coûterait plus cher à l'État de rapatrier les élèves du privé dans le secteur public plutôt que de maintenir le statu quo actuel, il faudrait en faire la preuve, par prépondérance.
    Le principe est pourtant simple à comprendre : si vous voulez envoyer vos enfants dans une école privée, payez pour.
    En plus, là où le bât blesse sérieusement, c'est qu'on paie aussi pour certaines institutions où on dispense l'enseignement religieux. Cela c'est vraiment le comble de l'ignominie.
    Pierre Cloutier

  • Mario Boulet Répondre

    1 octobre 2014

    Monsieur Marineau,
    Il est vrai qu'actuellement le gouvernement paie aux environs de 4000$ pour un élève au privé à comparer au 5200$ environ qu'un élève au public lui coûte. Hors, l'école privé est à priori un choix effectué par les parents qui sont en mesure de payer une éducation appropriée et supplémentaire à leurs enfants. Si le gouvernement coupe de moitié cette allocation accordée aux enfants du secteur privé, c'est déjà ça de gagné. On parle de 120 000 élèves environ à 2000$ en moins. Ça fait donc 240 millions en moins à payer.
    De ce nombre, on estime à 10% le nombre d'élèves qui reviendraient au secteur public. On reste tout de même à plus de 200 millions en économie pour le gouvernement.
    Hors, il y a plusieurs coûts au secteur public qui font que la moyenne est beaucoup plus haute car ce sont des frais fixes peu importe le nombre d'élèves que l'école publique accueille. M'enfin, si 12 000 élèves venaient rejoindre le secteur public, en provenance du privé, On parle d'environ 72 millions de plus que le gouvernement devrait allouer à l'école public pour accueillir ces élèves. Mais de ces 72 millions, il ne devrait plus en payer 48 millions pour les voir rester au privé. C'est donc un coût net de 24 millions.
    L'économie réalisée serait de l'ordre de 200 millions pareil! De plus, je n'ai pas compté ce que coûterait la venue de tous ces nouveaux élèves au public car la moyenne par élève viendrait se diminuer. Les professeurs sont payés pour une classe de x élèves. S'il y a quelques ajouts, on le paiera en « supplémentaire ». Mais, les infrastructures demeurent les mêmes. L'école n'est pas plus chère à chauffer, qu'elle soit emplie à 100% ou à 50% d'élèves. Nous demeurons avec un seul concierge. Les coûts par élève s'en trouvent donc diminuer.